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Landmanalaugar

10 août 2017

Quelques cabanes abritant un point d’information, des toilettes-douches pour les campeurs, un minuscule guichet où acheter à boire, un alignement de tentes et de camping-cars,  et le départ vers des pistes de randonnées de longueurs diverses et variées.

Ma condition physique et mon équipement ne me permettent pas d’attaquer les boucles les plus importantes, mais pour une promenade de deux heures au milieu d’un champ de lave

Petite chute impromptue

vers les premières fumerolles, on peut compter sur moi !

Que dire que je n’ai déjà dit ? L’Islande a dû être bénie des dieux pour accueillir tant de beautés.

Fumerolles à Landmanalaugar

Fumerolles à Landmanalaugar

Oh, et sinon, les routes secouent ! Oui, même avec le Monstre qui en a perdu sa plaque d’immatriculation. Sur la route ? Dans un gué ? Le mystère reste entier.

Monstre sans plaque

Ou alors était-ce lors de la montée jusqu’au cratère du volcan Hekla ?

Cratère d’Hekla

Jolie rencontre plus tard, sur la route du retour avec deux jeunes autostoppeurs de Lituanie qui connaissent plutôt bien le pays et nous ont racontés leurs aventures de gardiens de moutons dans les fjords de l’Ouest.

Landmanalaugar

Landmanalaugar

Faut-il voir Landmanalaugar ? Oh que oui ! C’est époustouflant, même si très fréquenté pour l’Islande.

F26 all the way.

C’est le moment de quitter le Nord de l’ile.

Hier, petite virée jusqu’à Husavik, embarquement sur un bateau en compagnie de dizaines de touristes, de deux chercheurs et de deux biologistes, spécialistes des baleines, pour une sortie de trois heures à leur recherche.

L’équipage nous distribue, au moment de monter sur le bateau, des combinaisons anti vent, anti froid, et même flottantes semble-t-il. J’ai eu l’impression d’être engoncée dans un uniforme de cosmonaute en mission dans l’espace. Peu agréable. Mais force est de constater que je n’ai pas eu froid, malgré le vent et l’humidité.

Coup de malchance, mon appareil fait des caprices et je n’ai pas pu photographier de baleines. Coup de chance, au moment où on s’arrête pour tenter de les apercevoir, une baleine nous prend en affection et nous fait voir son dos, ses nageoires. Elle nous tourne autour et se fait belle. Privée de mon Olympus, j’ai eu tout loisir de l’observer avec mes yeux à moi. Moment magique !

Une des biologistes nous dit que c’est la première fois que cette sorte de baleine s’approche autant. Normalement elles ont plutôt tendance à fuir car elles sont chassées. (Je suis sûre qu’elle dit ça à tous les groupes de touristes. Non, sérieusement, elle semblait très étonnée).

Aujourd’hui, départ en direction du Sud pour un arrêt dans les Hautes Terres. 7 heures de pistes, de routes « F », de rivières à passer à gué, de graviers et terre battue dans un paysage lunaire, glaciaire, mouvant.

Sinon… hier je me faisais la réflexion qu’on voyait beaucoup de 4×4 de marques différentes, mais aucune marque de luxe, de 4×4 « urbains ». Et voilà que je croise, au milieu de nulle part, une Porsche Cayenne… immobilisée… sur un cric… abandonnée.

J’ai attendu d’avoir rejoint la civilisation avant de rire.

 

Go North ! (et où j’étale ma science)

Chutes de Godafoss

6 août – 7 août 2017

Kerlongarfjöll – Varmahlid – Laugar

De la route avant toute chose. Tout d’abord un bout de F pour rejoindre celle qui constitue la liaison Sud Nord. Route, comme de bien entendu à deux voies et en gravier ou terre battue.

Le gros avantage de ces routes en terre battue, c’est que vous voyez de loin si un véhicule s’approche grâce à la poussière soulevée par les roues.

Je crois qu’il est l’heure, parée de ma science nouvellement acquise, de vous faire part de mes conseils et autres avis forcément éclairés sur la conduite en Islande.

  • Si vous voulez aller sur une route F, si vous devrez passer des gués au volant de votre véhicule, louez un GROS 4×4. Pour ces routes-là, ce n’est pas compliqué, le 4×4 est carrément obligatoire. Mais quand vous verrez vos roues s’enfoncer dans l’eau, vous serez heureux d’avoir un peu de hauteur sous le châssis. (Si vous avez de la chance, ce sera un Land Cruiser Brun aux plaques commençant par DO K et vous saluerez bien Le Monstre de ma part).
  • Comme les routes n’ont au mieux que deux voies, si vous souhaitez dépasser, faites-le avec prudence. Si quelqu’un arrive derrière vous et souhaiterait visiblement se retrouver devant, vous pouvez l’aider en ralentissant et en mettant votre clignotant à droite, signe pour lui qu’il peut le faire sans danger. Bien sûr, vous aurez vérifié auparavant que rien n’arrive en face.
  • Oui, il y a des moutons partout. Non, ils ne sont pas forcément derrière des barrières. Donc oui, ils sont susceptibles de traverser la route. Prudence donc.

Eglise de Varnahlid

  • Certains ponts, voire certains tunnels, sont à une seule voie. Pour les ponts, la règle est la suivante : le premier arrivé passe. Pour le tunnel, c’est un peu plus complexe. (Notons ici que les tunnels sont rares. Jusque là j’en ai vu trois dont deux monodirectionnels, perdus au Nord) . À l’entrée, vous verrez un panneau indicateur qui vous dira quel côté est prioritaire. J’avais de la chance, c’était le mien. A l’intérieur, à intervalles réguliers et indiqués par la lettre M sur fond bleu, des places d’évitement. Ce panneau sera soit à gauche, soit à droite, et il indiquera ainsi plus précisément de quel côté de la route sont ces places. Bref, ça semble compliqué. Mais lorsque vous serez à l’entrée de votre premier tunnel à une voie, vous vous souviendrez de moi et de mes panneaux M ! Prudence.

  • Vous pouvez rouler très longtemps sans voir âme qui vive. Sans voir bâtiment debout. Sans voir d’autre trace d’intervention humaine que la route sous vos roues. Read my mind… vous ne trouverez pas de station service aussi facilement que vous l’imaginez, en particulier si vous quittez la route qui fait le tour de l’ile pour vous aventurer dans les terres. Faites le plein dès que vous pouvez !
  • Dans le même esprit que le paragraphe précédent : utilisez les toilettes que vous trouverez. Il n’y en aura pas partout.

Siglufjördur

  • Pour faire le plein, comme pour quasiment tout le reste, utilisez vos cartes de crédit ! Vous pouvez voyager avec très peu de cash. Il vous servira tout au plus à payer (parfois) l’accès aux toilettes.
  • En parlant de payer…. l’Islande c’est CHER ! (Oui, même pour une Suissesse).

Et sinon, le Nord de l’île, c’est beau.

Dire qu’il y a des gens qui meurent…

Dire qu’il y a des gens qui meurent sans avoir jamais vu ça.

5 août. Geysir, Kerlingarfjöll.

Peu de kilomètres au total, mais quelques heures de route. Départ tout d’abord une splendide chute d’eau à Gulfoss. et ensuite de la route. Goudronnée tout d’abord, puis en gravier et ça commence à monter, jusqu’à la disparition quasi complète de la végétation. Rouler à 40 km/h dans un paysage lunaire avec les glaciers au loin. Parfois un peu d’herbe et donc des moutons.

Tiens, en parlant de moutons…. oui, je sais, il y en a beaucoup, plus que d’habitants bipèdes. En revanche, ce que j’ignorais et qui me surprend, c’est la quantité de chevaux. Peut-être sont-ils concentrés sur la partie Ouest de l’ile ? Ils me semblent bien nombreux pour n’être utilisés que comme montures de loisirs, et je n’ai pas encore vu de cheval sur les menus des quelques restaurants visités. En plus des quadrupèdes, nous dépassons quelques courageux cyclistes. Courageux car, bien que la dénivellation ne soit pas très importante, nous ne roulons pas sur du goudron. Et, vous ai-je parlé du vent ? J’ai dû oublier de mentionner ce compagnon de tous les instants.

Un pont sur un lac. Le glacier au loin. Le Langjökull. S’arrêter pour la photo et se faire agresser par un nuage de mouchettes. Elles se prennent dans mes cheveux, viennent se nicher entre mes yeux et mes lunettes ! Clic et retour au pas de course dans le monstre. Une dizaine en ont profité pour s’installer dans l’habitacle. Il me faudra rouler quelques kilomètres vitres baissées pour m’en débarrasser.

 

Arbudir. Une maison. Une seule. Mais une de ses pièces sert de petit café. On se verse soi-même le café. Une bonne surprise de pouvoir s’arrêter en chemin. En contrebas, une rivière et des cyclistes qui la traversent à gué.

Quittons la route en gravier pour une F, soit également une route en gravier, mais catégorisée « de montagne » à la recherche du prochain arrêt, soit le Kerlongarfjöll Mountain Resort.

Quelques bâtiments au toit pointu servent d’hébergement. Un autre, un peu plus imposant comprend la réception et un petit restaurant de montagne, et une place de camping pour les plus courageux.

Il n’y a rien d’autre.

Pas de village, pas de commerce, rien.

Rien que la rivière, la montagne, les glaciers, des chemins de randonnée et, un peu plus haut, des sources chaudes. 5 heures pour monter, un peu moins pour descendre. Et… Thor merci, la possibilité de s’en rapprocher en 4×4. Pas que 9 heures de marche me fassent peur, mais le jour est déjà bien avancé et j’aurais peur de ne pas être de retour avant la nuit.

Quoi ? Vous n’avez pas oublié que la nuit ne tombe pas vraiment en cette saison à cette latitude ? Bon. Mon alibi tombe à l’eau (chaude). On dira donc que je souhaitais perfectionner ma conduite de montagne.

Et là…. que dire ? Sinon que je suis heureuse d’avoir vu ça une fois dans ma vie.

Je vous laisse admirer les images. Pour la petite histoire, il n’y a aucune retouche. Les couleurs que vous voyez sur les photos sont celles que j’ai vues. Il faudrait ajouter le murmure de la rivière, le chuintement des sources, le bouillonnement de l’eau qui arrive à la surface et surtout l’odeur de soufre permanente.

Des chemins, ponts et escaliers permettent de faire le tour des sources les plus impressionnantes, au milieu de nulle part. Au milieu du monde.

F comme Fichez le camp d’ici !

4 août – Hof -> Geysir

 

F comme Fichez le camp d’ici et Foisissez une autre route !!

En Islande, certaines routes sont catégorisées F. Il s’agit de routes « de montagne » qu’on ne peut emprunter qu’en 4X4. Et ce n’est pas une plaisanterie. J’ai donc conduit le monstre sur ma première F et j’ai encore les mâchoires qui se crispent à ce souvenir.

Route F tranquille

 

Et je bénis Marlène Fernandez, grande connaisseuse de l’Islande, de l’agence Globetrotter à Fribourg (non, ceci n’est pas un billet sponsorisé) d’avoir suggéré avec insistance la location d’un *grand* 4×4.

Car outre le dénivelé, le revêtement de la route, les virages surprenants, il y a des gués à passer.

 

Oh ! Un glacier !

La prof de musique, 1m58 dans les bons jours, habituée à conduire sa Fiatounette sur le bitume ripoliné au volant du monstre au milieu d’un gué….

Comme je suis tranquille à l’hôtel pour vous raconter ça, vous connaissez déjà l’issue du duel. Mais je n’en menais pas large.

J’ai déjà repéré que ma prochaine étape comporte à nouveau des routes F. Oh que je suis impatiente !

 

Ce qui m’écarquille les yeux, c’est la grande variété des paysages. En regardant droit devant, une route rectiligne qui semble se perdre à l’horizon, on pourrait se croire dans l’immensité de l’Ouest américain. Mais on tourne la tête à droite et c’est la mer. Et on tourne la tête à gauche et c’est un champ de lave dégringolé d’un volcan.

 

La mer parsemée

Arrivée à la fin du jour (qui n’a pas de fin en cette saison, je sais, je l’ai déjà dit hier) à l’hôtel Geysir… oui, comme geyser. Un champ de jets d’eau de Genève qui fument et éruptent à intervalles irréguliers et retombent en embuant nos lunettes et objectifs de vapeur soufrée.

Le nom geyser vient d’ailleurs de Geysir, le plus impressionnant de ce champ géothermique. Les « flaques » d’eau bouillantes sont simplement entourées de cordes pour en déconseiller l’approche. L’entrée est libre. Les conseils de prudence et les appels au bon sens sont mentionnés en plusieurs langues et se terminent par l’information que le plus proche hôpital est à 62 kilomètres.

Strokkur

Oh oui, et sinon, en chemin, il y avait un glacier !

Plein les yeux

2ème jour en Islande.

On apprivoise un peu le monstre et on prend la route de bon matin pour parcourir la péninsule de Snaefellsnes. Un début de journée sous la grisaille rend les paysages peut-être encore plus impressionnants. On quitte les routes goudronnées pour s’aventurer sur celles en terre battue ou gravier, et même sur les flancs d’un volcan qui passait par là. Lave séchée rouge ou noire recouverte d’une mousse blanchâtre.

Le flanc du volcan

Chaque 100 mètres, l’envie de s’arrêter au bord de la route et remplir la carte mémoire de l’Olympus.

Brave Monstre

 

Mais, j’ai commencé à lire l’excellent petit ouvrage d’Alda Sugmundsdóttir « The Littlre Book of Tourists in Iceland » et j’y ai appris que ça faisait partie des comportements que les Islandais déplorent. Des milliers d’images resteront donc dans ma mémoire plutôt que dans celle de l’appareil photo.

Malgré ça, il en reste suffisamment pour s’en mettre plein les mirettes.

Grundarfjördur

Arrêt vers midi dans le charmant port de Stykkishólmur.

Vers la fin du jour (façon de parler, vu que le jour s’éternise sous ces latitudes en été), arrivée à la Guesthouse Hof, sur la péninsule Snaeffellsnes. Une dizaine de cabanes posées là, à 150 mètres du rivage, au milieu des moutons. Un calme absolu.

Je ne sais pas où sont les centaines de milliers de touristes. Les routes sont presque désertes.

Après un très bon repas au restaurant Rjukandi, (notez l’adresse ! La côte sud de la péninsule est très peu peuplée, les restaurants sont rares, les supermarchés inexistants), c’est l’heure du détour par la plage des phoques Ytri-Tunga. Malgré la marée basse et le soleil, ils étaient absents, contrairement au canards et nuées d’autres oiseaux dont j’ignore le nom.

La plage des phoques sans phoques

Les volcans ont craché rocs et laves jusqu’à la mer, créant des langues, des îlots. Difficile de savoir où commence et où finit la terre vus les innombrables lacs et quantités d’iles.

Malgré mon diplôme d’Elf spotter, je suis bredouille pour aujourd’hui. Pas plus de créatures que de phoques.

Un peu de soleil

Choisissez le chemin le moins fréquenté

Parmi les curiosités géographiques apprises lors de ma scolarité, il y avait celle-ci : il existe un pays qui grandit en permanence. Pourquoi ? Il est situé sur une dorsale volcanique et gagne quelques mètres chaque année.

L’Islande.

330 000 habitants. Des kilomètres carrés déserts. Plus de moutons que d’Islandais.

Vol sans souci auprès d’Icelandair. Prise en charge du véhicule. Un Toyota Land Cruiser dans lequel on mettrait trois fois ma Fiat 500. Je n’ai jamais conduit une voiture si longue, si large, si haute… besoin de personne en Harley Davidson. Mais attention aux abus. Si la route de Keflavik (l’aéroport) à Borgarnes (mon premier arrêt) est pavée de bonnes intention, elle est également bordée de multiples radars.

Premier avant goût de ces paysages incroyables. L’impression de familiarité et d’étrangeté. Les montagnes aux formes curieuses, façonnées par les volcans. Le sable noir, la mer.

À l’arrivée à l’hôtel, l’homme de la réception regarde ma réservation, puis son ordinateur, puis ma réservation puis son ordinateur en fronçant de plus en plus les sourcils. Ça sent le roussi.

Il prend une clef, me dit « follow me ». Nous sortons de l’hôtel, traversons la route vers un bâtiment sans charme. Une entrée sur le côté puis, en ouvrant une porte, il me dit « sorry, we are fully booked. We had to put you in this appartment ».

Quatre chambres, un salon, un coin à manger, une cuisine, une immense salle de bains.

Non seulement j’ai la plus grande voiture de l’île, mais j’ai aussi la plus grande chambre.

Je profite de la cuisine qui est mise à ma disposition pour me préparer une tasse de thé. Eh oui, il faut toujours voyager avec ses sachets.

Le monstre

Balkans – le bilan

Lunch with Nikola

Beaucoup de belles choses, de belles personnes aussi. J’aurai besoin de laisser le temps décanter les souvenirs mais je pense déjà que je garderai principalement le souvenir de mes amis revus à Sofia, la découverte de la ville d’Ohrid et de son lac et l’éclat du dernier coucher de soleil sur Dubrovnik.

Dubrovnik Sunset

 

Je suis également confortée dans mon idée que les destinations les plus touristiques ne sont pas pour moi, et que je devrais me contenter de choisir les chemins les moins fréquentés.

Ohrid

Game of Dubrovnik

Dubrovnik s’est fait désirer. Le passage de la frontière nous à pris trois heures. Un système informatique en panne ? Des douaniers peu pressés ? La volonté de contrôler absolument tous ceux qui passent par cette porte d’entrée-là de l’Union Européenne ?

Toujours est-il qu’il en a fallu du temps, sous un soleil de plomb, pour enfin fouler le sol croate et que Dubrovnik a dû déployer tous ses charmes pour se faire pardonner.

 

Ça fait deux saisons que je ne regarde plus Game of Thrones, mais je ne suis pas déconnectée au point d’ignorer que la production de cette série a choisi Dubrovnik pour y tourner une partie de la série. Je ne sais pas quand et comment ils organisent le tournage car la foule y est dense et permanente. Un peu partout on vous offre des « Game of Thrones Tours », on vous vend des objets liés aux protagonistes de la série. Certaines boutiques lui sont même entièrement consacrées.

On entend parler toutes les langues, dont beaucoup de français, bien plus que dans mon souvenir. Car j’étais déjà venue à Raguse, et j’y avais déjà trouvé l’invasion touristique pénible.

Elle a doublé.

Oui, je fais partie de ces touristes qui se plaignent qu’il y ait trop de touristes là où je veux tourismer en paix.

 

De de mon précédent séjour, outre le souvenir de l’excellente compagnie dans laquelle je me trouvais, le point culminant, dans tous les sens du terme, avait été l’ascension de la montagne, en télécabine, la chaleur rendant difficile l’idée de l’entreprendre à pied.  Un peu par hasard, nous nous étions retrouvés dans le fort qui sert de musée de la guerre d’ex-Yougoslavie. On peut monter sur le toit et y admirer la vue magnifique sur la ville, la baie de Lapras, et, splendeur ultime, la lente descente du soleil sur la côte dalmate.

J’y suis retournée, comme en pèlerinage, appli en main qui détermine l’heure exacte où Hélios va se baigner dans l’Adriatique et j’attends. J’attends que le ciel s’embrase.

Faut-il voir Dubrovnik ? Evidemment. C’est même une des destinations que vous devez avoir vue au moins une fois dans votre vie. Et bien sûr, vous devrez également prendre le temps d’admirer la vue d’en haut. Débrouillez-vous juste pour que ça ne soit pas en même temps que moi car je réserve le coin au fond à gauche du fort pour pouvoir prendre les plus belles images.

 

Je ne sais toujours pas quoi penser de l’homme qui m’a raccompagnée à l’aéroport. C’est un chauffeur, à qui je demande si ça ne le dérange pas que je m’assoie à ses côtés pour le trajet. Bien sûr, il est d’accord, et nous faisons la conversation. Il me confie son dépit face à la vague touristique, principalement celle des clients de croisière (coucou Kotor), et le développement un peu anarchique de la ville. Entre deux considérations sur la vie en Croatie et les répercussions encore vives des guerres entre voisins, Il me prend la main pour me dire à quel point je suis une wonderful lady ! Il ne voulait plus la lâcher !!! Sors de ce corps Donald Trumnp. À mon grand désarroi, la voiture était une automatique et il ne devait donc pas me libérer pour passer les vitesses.

Lapad

 

Malaise.

C’était peut-être très innocent et sincère et je ne suis qu’une Suissesse qui supporte mal qu’on s’immisce dans mon espace privé, L’aurait-il fait également si mon mari avait été assis sur le siège arrière ?

 

Je ne le saurai jamais.

À voir à Dubrovnik outre son coucher de soleil ? La vieille ville bien sûr, avec ses églises, musées, remparts, ruelles, boutiques, restaurants. La baie de Lapar à parcourir à pied le long de la mer, tôt le matin de préférence. Et, offrez-vous un petit détour par l’ile de Lokrum, juste en face de la ville.

Et sinon, toujours pas de McDonalds ou Starbucks dans l’enceinte de la ville. Yes !!

 

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Les Chats de Kotor ont bien du mérite

Il y a quelques années, lors d’un séjour à Dubrovnik, Dany avait suggéré une excursion d’un jour à Herceg Novi, porte d’entrée du Montenegro. J’en garde un souvenir lumineux, mais peut-être était-ce dû en bonne partie à l’excellente compagnie en laquelle je me trouvais.  C’est forte de cette impression que j’ai abordé Kotor, première destination véritablement touristique de ce tour des Balkans.

 

Alors oui,Kotor est un vrai petit bijou. Coincé entre la montagne et la mer, cerné de hautes murailles, il engloutit tous les matins des milliers d’humains crachés par les navires de croisière pour les recracher le soir, délestés de bien des Euros.

 

Kotor est également connu comme étant la ville des chats. Il y a longtemps, la peste, propagée par les rats, avait décimé une partie de la population. Les félins y ont mis bon ordre, décidant qu’ils auraient la peau des nez pointus. Depuis, ils ont assis leur suprématie, n’admettant que quelques canins comme esclaves. Blague à part, ils ont bien du mérites, ces chats qui supportent à longueur de journée ceux qui veulent les immortaliser.

À Kotor, lorsque vous aurez parcouru dix fois les ruelles étroites, que vous aurez affronté les escaliers menant jusqu’à la forteresse, trouvez un bateau qui vous emmènera jusqu’à l’île Notre Dame des Rochers, crée par l’obstination et la foi de marins qui sont venus amener des pierres, une à une, et ensuite y  ont construit une église. Faites une petite pause dans la baie pour vous baigner et seulement ensuite, appréciez un peu de rakia local.

Ma chambre, à l’hôtel Marija, donnait sur une place minuscule et fréquentée par de talentueux musiciens de rue – oui, il y en a de médiocres, mais pas ceux là.

Musicienne de rue

Vraiment, Kotor est un très bel endroit qu’il est difficile d’apprécier au milieu de la foule. Mais tôt le matin, avant l’arrivée des passagers de croisière, c’est une splendeur.

Big plus, pouce bleu, rt etc. pour Kotor et ses chats.

Et, pour la petite histoire, non, à l’heure où j’écris ces lignes, il n’y a ni Starbucks ni McDonalds dans les murs de la ville.