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Minsk – 7 et 8 mars 2019. Bortsch et rhombicuboctaèdre.

Pour bien visiter une ville, il faut user ses baskets, mais également essayer les transports publics.

Le métro, pas très profond, a des stations immenses, certaines ont des décors qui m’ont rappelé Pyongyang.

À l’époque soviétique, une ville avait « droit » à un métro dès que sa population dépassait le million d’habitants, d’où une incitation à venir peupler la capitale.

Sans surprise, tout est rapide, efficace, bon marché, et plein, ici aussi, de contradictions. Dans une station, une sculpture de marteau-faucille trône entre deux grands écrans diffusant des publicités.

Pourquoi prendre le métro ? Pour me rendre à la Bibliothèque Nationale de Biélorussie, qui a la forme d’un rhombicuboctaèdre. Elle est fermée le jour de ma visite, oui, on ne plaisante pas avec le 8 mai dans ce pays. En revanche, il est possible de prendre un ascenseur pour le sommet et admirer la vue sur la ville.

À Minsk, outre l’avenue Lénine, on trouve encore une rue Karl Marx, et son restaurant proposant, entre autre, un délicieux borscht et du kvas.

À la bonne vôtre !

Faut-il visiter Minsk ? Bah… oui, pourquoi pas ! Un des grands avantages, c’est la quasi absence de touristes. Ce n’est pas là que vous croiserez des hordes de Japonais / Français / États-uniens, (insert your own nemesis). Mais je pense qu’il faudrait surtout pouvoir sortir de la capitale et voir la campagne, ses mille lacs, la nature préservée.

Minsk – 5 et 6 mars 2019

J’ai reçu il y a quelques années une carte du monde à gratter, de celles où on découvre petit à petit les pays visités. 

Quel bonheur de gratter le Groenland, même en sachant que sa taille réelle n’a que peu à voir avec celle qu’il affiche sur une projection Mercator ! Quel bonheur encore plus grand de gratter la Russie après un week-end à St-Petersbourg !

À la fin de l’été dernier, après avoir parcouru les pays Baltes, après avoir vu l’Ukraine, j’avais un bon bout de monde à gratter. Dans mon enthousiasme, je n’ai pas prêté attention à la Biélorussie, coincée entre tous ces pays, et je l’ai découverte d’un coup de pièce de 2 francs un peu trop vif. 

Comme il n’y a pas moyen de réparer cette erreur en recouvrant le pays, il ne me restait plus qu’à le visiter pour « payer ma dette ».

Vérification : Il n’y a pas de vol direct pour Minsk depuis la Suisse, mais les liaisons sont relativement simples en passant par Frankfort ou Vienne, pour autant qu’on soit d’accord de prendre son temps. Par ailleurs, il est possible de s’y rendre pour cinq jours au maximum sans visa. Depuis la règle a encore été assouplie et on peut y séjourner pendant trente jours. 

À l’arrivée, on doit (oui, on doit) conclure une assurance maladie dont le coût est d’environ deux euros par jour. J’aimerais que ça soit aussi bon marché en Suisse ! Les formalités sont très rapides. Vous arrivez au guichet, vous dites le nombre de jour, vous payez (en Euros si vous le souhaitez, les cartes de crédit sont acceptées) et muni du précieux sésame, vous pouvez vous présenter au contrôle des passeports. Là, le mien a été scruté pendant de longues minutes, même à la loupe – littéralement. Et j’ai eu droit à mon stampfle d’entrée, juste en dessous de celui de l’Ukraine – solidarité entre anciennes Républiques Socialistes Soviétiques ?

Rue Lenine

Comme j’arrivais tard le soir, j’avais commandé un transfert à l’Hôtel. 35 euros, c’est sans doute cher pour la région, mais je n’avais pas envie de me retrouver à négocier des tarifs en anglo-russe avec des chauffeurs aux abois, une fois la nuit tombée. 

Cela dit, pour un trajet de trois quart d’heures, c’est loin d’être exagéré.

Le Boutique Hôtel Buta est une agréable surprise. Petit, il comporte un club et un casino. Je craignais le bruit, mais soit il est désert, soit l’isolation phonique est parfaite. Bonne situation, grande chambre, mini-bar, plateau à thé, et climatisation.

Oui, climatisation.

GOUM

Je ne sais pas pourquoi, alors que la température dehors flirte avec le zéro, la chambre affiche 25 degrés. 

Un calvaire. 

Heureusement qu’il y a la clim !

En parlant de température, quelle gifle le lendemain matin. Je surveillais depuis plusieurs jours la météo pour savoir quoi mettre dans ma valise, et au dernier moment j’avais ajouté une doudoune chaude et légère. J’ai bien fait. Sans ça, je ne sais pas comment j’aurais passé cette journée. 

Ce n’est pas tant la température que le vent qui s’est mis en travers de mon chemin et qui a frigorifié le bout de mes oreilles et de mon nez ! 

Minsk est une grande ville. Elle compte près de deux millions d’habitants, mais son centre se visite facilement à pied. 

Elle a terriblement souffert, en particulier pendant la Deuxième Guerre Mondiale et tout ce qui semble ancien a été reconstruit. Pour le reste, c’est un doux mélange de grandes avenues « soviétiques » et d’hyper moderniste pas forcément du meilleur goût non plus.

Vladimir Ilich

Il y a du trafic, comme dans n’importe quelle capitale, mais ça ne semble pas étouffant car comme les rues sont très larges, il n’y a pas de bouchons. Les trottoirs également sont grands et il y a partout des passages souterrains pour permettre aux piétons de piétonner.

Ces passages cachent parfois des entrées vers des centres commerciaux, ou des bouches de métro. Il y a une vie sous la surface, ce qui doit être agréable au cœur de l’hiver. 

Il y a aussi de très nombreux parcs et espaces verts qui doivent être de véritables oasis de bonheur aux beaux jours.

Donc, il fait froid. Je visite les mains dans les poches et le capuchon sur la tête, je me réfugie dans un grand magasin « Goum« .

Goum, donc permet un voyage dans le temps. Si vous avez connu « Les Portes Neuves » ou « Chez Kuchler » à Sion dans les années 70, vous ne serez pas dépaysé. Ce magasin fondé à l’époque soviétique en a gardé l’atmosphère.

Il semblerait que son grand frère habite Moscou ! Je vérifierai cet été.

Mes pas me mènent ensuite jusqu’au « Musée d’Histoire de la Grande Guerre Nationale de Biélorussie » (Pour nous autres, c’est la Deuxième Guerre Mondiale). Munissez-vous de l’audioguide car même si des panneaux sont traduits en anglais, il vous sera impossible de tout comprendre si vous ne maîtrisez pas le russe ou le biélorusse. 

Je cite Wikipedia« C’est un des plus grands musées de guerre au monde ; il regroupe une importante collection d’objets, uniformes, armes, photos, textes… datant de la Seconde Guerre mondiale. Ces témoignages évoquent la lutte de l’Armée rouge et des Biélorusses contre les Nazis et rappelle au visiteur que la Biélorussie fut un des lieux les plus sinistrés par la guerre. »

L’ambiance est pesante.

Surprise, le drapeau qui flotte sur la coupole est celui de l’URSS. Et quand, à la fin de la visite, dans la boutique de souvenirs, je veux acheter celui de la Biélorussie pour ma collection, on me propose également celui frappé du marteau et de la faucille.

Le ciel s’est découvert et le soleil rend le froid plus supportable.