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29 – 30 décembre – Danser à Rome


Si je résume bien, j’ai vu le Vatican, la Piazza Navona, La Fontaine de Trevi, Le Panthéon, la Place d’Espagne… il ne me manquerait donc plus que… ah bah voilà, Le Colisée !

Je me connecte sur le site officiel et regarde pour acheter mon billet à l’avance. Oh… il faut choisir un créneau horaire ? Prenons le plus tôt possible. Tiens… plus de place ? Alors plus tard. Non plus ? Mais quand ??

Un kilomètre à pieds…

Toute la journée était réservée. Et le lendemain ? (C’est une question rhétorique… le lendemain je rentre chez moi) pareil.

Bon. Ça m’apprendra. J’ai vu, hier, en trainant par-là, que des vendeurs à la sauvette propoient des billets coupe-file spéciaux…. Mais je n’ai pas trop envie de favoriser le marché noir. Et Rome n’est pas si éloignée que je ne puisse imaginer y retourner un jour.

D’autant plus que, voilà, cette ville m’en a mis plein les yeux. Vraiment. C’est une des plus belles. Et j’en ai vues… 

Donc pas de Colisée. Mais alors, que faire ? Ma maman en apprenant ma destination m’avait fait part de ses anciens souvenirs, d’une visite des Catacombes qui était restée dans sa mémoire.

Photos interdites

Ni une, ni deux… c’est parti pour Les Catacombes

Le métro jusqu’au…. Colisée décidément, puis l’autobus 118.

Vous souvenez-vous de la première fois où vous vous êtes senti un peu vieux ? Le jour où un ado vous a vouvoyé ? Où il vous a appelé Monsieur ou Madame ? Et bien moi, dans le 118 jusqu’aux Catacombes, j’ai franchi une étape supplémentaire. Une jeune scoute a voulu me céder sa place assise… (l’impertinente). 

Deux kilomètres à pieds

Va falloir que je rebaptise ce blog « Travellers over 50 » ou « Le voyage pour les vieilles » – (Il y a peut-être un marché à prendre… je vais essayer ces tags !). 

Bon… Les Catacombes… une fois le billet acheté, des files dans lesquelles se mettre selon la langue dans laquelle vous voulez suivre la visite – il n’est pas possible de se passer de guide. Je me mets courageusement devant le petit drapeau français… je suis seule. C’est quitte ou double, soit j’aurai droit à une visite privée soit à une attente interminable. Au bout de quelques minutes, je me décide à partir avec le premier groupe qui parle une langue que je comprends.

Alors oui, c’est intéressant, impressionnant, mais jamais oppressant ou angoissant.

Au sortir des catacombes, le soleil brille presque plus fort. Je décide de rentrer à pied. Il faut dire que c’est le chemin de la voie Appienne et que mes souvenirs d’histoire et de latin me donnent du courage.

Trois kilomètres à pieds

Et puis (l’ai-je déjà dit ?) la ville est tellement belle que je serai heureuse de la traverser le nez en l’air une dernière fois plutôt que dans ses souterrains. 

Passage par la Fontaine de Trevi toujours aussi fréquentée, par la Place d’Espagne tout pareil et petit arrêt sur la place Campo di Fiori et son marché… le temps de marchander un morceau de nougat. 

Arriverderci Roma

Quatre kilomètres à pieds

Et merci à Romain Didier, Benjamin Biolay, Etienne Daho et Renaud pour les titres de chansons.

Campo di Fiori


Rome – 26 décembre 2018 – L’Aéroport de Fiumicino

Dans ma mémoire, la chanson de Romain Didier avait une orchestration soignée qui propageait une ambiance douce-amère, parfois à la limite de l’angoisse.

Est-ce que, en route pour Rome, j’aurais vraiment dû la télécharger et la confronter à mes souvenirs ?

Que de rimes douteuses… quel gâchis.

« Je cherche une fille pour finir la nuit,
J’veux une esclave au fond d’mon lit,
Je veux des caresses, j’arrive de Lutèce,
J’paie en espèces »…


… sérieusement ?

Blague à part, je suis allée en Italie des dizaines de fois depuis ma naissance, proximité oblige, mais jamais à Rome, par conséquent, jamais au Vatican. C’est le moment de profiter de ces quelques jours de trève hivernale, de ce moment suspendu entre Noël et Nouvel-An pour mettre les voiles vers la ville éternelle et cocher un pays de plus, fut-il le plus petit au monde.

L’avion est pour moi un plaisir coupable. Coupable oui parce que l’avenir de la planète ne m’est pas indifférent et qu’il est de plus en plus difficile de faire semblant d’ignorer le coût écologique de mes escapades.

Je me rassure et tente de me justifier par le fait que j’ai commandé un véhicule électrique, que je ne voyage vraiment que depuis trois ans, que ma consommation de viande est minime, que j’achète local et bio pour mon alimentation, que je dis non au plastique, etc…

Mais tout de même, l’avion…

Pour ce voyage, j’ai vraiment essayé et comparé avec le train ou les bus grandes lignes… pas photo. Et j’ai repris l’avion. Je reconsidérerai volontiers mes choix le jour où les trains de nuits seront à nouveau disponibles. J’ai apprécié ce choix ces dernières années lors de voyages en Ukraine et au Kazakhstan et suis prête à renouveler l’expérience lorsque ce sera possible.

Tout ça pour en arriver à…. L’aéroport de Fiumicino. Situé en bord de mer, il offre tout ce qu’il faut pour rejoindre Rome. La gare est à proximité immédiate et il n’y a pas moyen de se perdre. Des navettes express rejoignent Roma Termini. Prenez votre billet aux automates ou aux multiples guichets. Vous pourrez également vous procurer des tickets valables plusieurs jours pour les transports publics de la Ville. 

J’aime marcher dans les villes et Google Maps me dit que mon B&B se trouve à environ 40 minutes à pied. C’était sans compter avec l’exigüité des trottoirs, les rues pavées et la foule dans le centre historique.

C’est là qu’on se rend compte du bruit infernal que font les roulettes sur les pavés et qu’on comprend l’agacement légitime des locaux.

Dans une ruelle étroite, proche du Tibre, se trouve mon minuscule hôtel, l’Antica Locanda del’Orso.

La Piazza Navona est toute proche. Allons-y pour prendre l’air nocturne de la ville. À cette heure-ci, et à cette saison, ça doit être désert !

(Tu parles !)

Le meilleur pour la fin – 25 octobre 2018

Inutile de dire que j’appréhendais ce jour. 

Depuis quelques mois et en prévision d’un futur voyage à l’été 2019, je travaille ma condition physique en marchant régulièrement, le dimanche, avec un sac à dos inutilement chargé. Comme je suis loin d’être une sportive aguerrie, mes sorties dominicales comptent quinze ou vingt kilomètres, principalement au plat. 

Mais là c’est autre chose ! Le départ est à 2200 mètres et l’arrivée à 3300. Les kilomètres sont peu nombreux mais… la montée ! Et l’altitude !

Le guide avait tenté de me rassurer, ça fait dix jours que nous vivons dans les hauteurs avec parfois des nuits à plus de 3000 mètres, il nous avait vu crapahuter et estimait qu’on était capables de venir à bout de la grimpée. 

Mouais, pas convaincue.

Il faut savoir qu’il y a trois manières d’accéder au Nid du Tigre.

  • Celle qui consiste à chausser ses meilleures chaussures et grimper.
  • Celle qui consiste à louer un petit cheval ou une mule qui fera la moitié de la montée avec un humain sur son dos.
  • Celle qu’avait choisie Guru Rinpoche : demander à sa concubine préférée de se transformer en tigre volant et grimper sur son dos.

N’ayant pas de concubine, j’ai vite éliminé la troisième. Et la deuxième aussi, parce qu’on fait les choses correctement ou on ne les fait pas !

Un pas après l’autre…. Et le cœur qui s’emballe vite. La montre qui mesure les battements affiche un petit 150 des familles. On s’arrête, on reprend, on s’arrête 15 mètres plus loin, on reprend, on s’arrête encore. On se dit qu’à ce rythme là on y sera encore le lendemain. On reprend, on s’arrête. On tente de faire redescendre les battements de cœur, en vain. On reprend.

Et ainsi de suite. 

Le nombre total de kilomètres n’est pas impressionnant. C’est l’effort qui l’est. À mi-chemin, une cafétéria et le ravitaillement. Le Nid du Tigre est plus ou moins à notre hauteur, mais il reste des volées d’escaliers à descendre puis, bien sûr, à remonter pour atteindre la destination. Ici quelques touristes rebroussent chemin. D’autres sont frais (merci les mules et poneys) et sont prêts à commencer leur effort.

Après une petite pause, nous décidons, bien sûr, d’aller jusqu’au bout. Dans la file, beaucoup de touristes attirés par l’endroit, et bien des Bhoutanais pour qui le Nid du Tigre est un endroit sacré. Nous dépassons des jeunes, des moins jeunes, et même des personnes carrément âgées dont les pas minuscules et obstinés forcent l’admiration.

Non, vous n’aurez pas d’images de l’intérieur du Tiger’s Nest. On laisse à l’entrée téléphones et caméras. Ce n’est pas important. Ne dit-on pas que l’essentiel, c’est le chemin ?

Le soir, un repas traditionnel nous attend. C’est l’heure du bilan avec Tashi et Sonam, des cadeaux, des pourboires, je laisse du chocolat (évidemment), mon couteau-fourchette-cuiller au chauffeur, et mon gpalémo hau guide qui nous avait dit avoir passé une quinzaine terrible à guider un couple de japonais qui avait dépensé une fortune pour dormir dans les meilleurs hôtels possibles, mais ne parlaient pas un mot d’anglais et avaient refusé d’engager un interprète.

L’heure du bilan aussi. 

Devriez-vous aller au Bhoutan ? J’aurais tendance à dire non. Il faut que ce pays garde son côté fermé et préservé. N’allez pas au Bhoutan comme n’importe où ailleurs.

Lisez, renseignez-vous, passez du temps sur vos moteurs de recherche préférés, et si la curiosité est toujours là, allez-y !

Tourisme pour Tous en Suisse romande propose des parcours « tout faits », mais sinon contactez directement Bhutan Himalayan Experience qui s’occupera de vous concocter un voyage inoubliable. 

Et sinon, Globetrotter est toujours une valeur sûre ! (Non, je ne suis pas sponsorisée, si on excepte les cafés généreusement offerts)

Katmandou – 14 et 15 octobre 2018 – Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Encore un voyage préparé avec amour (j’espère) et grand soin par Marlène, chez Globetrotter à Fribourg.

En route vers le Bhoutan, nous passons deux jours à Katmandou. En effet, il n’est pas possible de voler directement vers l’aéroport international de Paro. De toute façon, m’a-t-on jamais vu refuser une halte dans une destination originale ?

Pour moi, la capitale du Népal résonne encore du bruit des hippies venus y chercher l’illumination ou les paradis artificiels, à moins que ça ne soit les deux, à moins que les deux se confondent…

À l’aéroport, passage par des automates qui délivrent les demandes de visas, puis par la caisse, et enfin, par les officiels de l’immigration, donc beaucoup de temps pour observer les voyageurs en faisant les diverses queues. On distingue facilement les trekkers qui vont continuer sur l’Himalaya des autres touristes. Ils sont maigres, souvent grisonnants, ont de très beaux sacs à dos ainsi que des chaussures qui ont dû coûter presque autant que le prix du vol.

Le premier choc vient du trafic en sortant de l’aéroport ! Fou, bruyant, et… à gauche. Je ne sais combien de foi j’ai cru à la collision. Le deuxième, c’est la pollution. Je pensais avoir tout vu à Pékin mais j’ai bien plus souffert à Katmandou.

Deux jours à crapahuter, guidés par Bharat, (bon guide anglophone, je tiens son @gmail à votre disposition). Si vous n’aimez pas les temples, choisissez une autre destination. Si vous n’aimez pas la foule également. En revanche, si vous acceptez d’être ébloui, étonné, bousculé, il y a de quoi remplir quelques belles journées.

Nous visitons également Patan et Bhaktapur, deux villes tellement collées à la capitale que je n’ai pas vu la transition.

Dans la partie ancienne de la ville, vous trouverez des bâtiments en brique dont les portes, les fenêtres, sont en bois finement travaillés. Des ouvrages qui demandent une dextérité à peine imaginable ainsi qu’une patience d’ange. Durbar Square montre d’incroyables temples et est en même temps un lieu d’une infinie tristesse. Le tremblement de terre de 2015 a balafré la ville et détruit des trésors d’histoire et d’architecture. Tout se reconstruit ou se restaure lentement, avec l’aide de gouvernements étrangers ou organisations internationales, mais les dégâts infligés à ces bâtiments incroyables ne font que souligner ceux qui ont décimé la population.

Dans une ville où les systèmes d’égouts et d’eau courante sont rudimentaires, on imagine aisément le coût humain d’une telle catastrophe.

En plus de la circulation folle, en voiture, deux roues, ou à pied, on croise, se promenant librement, des vaches, animaux sacrés. D’autres bêtes n’ont pas la chance d’être bénies par l’hindouisme. Nous sommes en pleines festivités et c’est le temps des sacrifices. J’ai vu une chèvre à qui on allait trancher la tête… des poulets à qui on réservait le même sort, mais j’ai détourné la tête au moment fatal. Hypocrisie que de manger de la viande sans vouloir assister à la mise à mort ?

Un peu plus loin, j’assiste au partage de la carcasse d’un buffle. Autour, des chiens des rues attendent qu’on veuille bien leur laisser quelques bas morceaux.

Dans les quartiers les plus touristiques, on est assailli de vendeurs « good price, I made this bag myself, cheap price » qui ne semblent pas se contenter d’un « no, thank you ». Un peu plus loin, une jeune fille qui apprend l’anglais demande si elle peut se joindre à nous pour entendre les explications du guide. Encore plus loin, de faux moines en habits colorés proposent de se faire prendre en photo contre monnaie sonnante et trébuchante.

Dans un bâtiment ancien vit la Kumari. C’est une toute jeune fille, elle doit avoir entre cinq et sept ans, et vit au premier étage du Kumari Bahal, petit monastère bouddhiste aux extraordinaires gravures sur bois. On peut visiter la cour intérieure et voir la fenêtre par laquelle elle vient parfois observer et bénir du regard ses visiteurs. Elle est une déesse vivante qui est soigneusement choisie entre autre pour son caractère – elle ne doit pas être craintive – et reste enfermée dans son palais jusqu’à la fin de son « temps de service » à environ douze ans, âge à laquelle elle prend sa retraite et reçoit pour le reste de ses jours une pension de l’Etat.

Lorsqu’elle nous fait grâce de son regard, il est interdit de la photographier. Vous devrez me croire sur parole lorsque je vous dit qu’elle n’avait pas l’air particulièrement de bonne humeur.

Nous pouvons assistons à quelques démonstrations dans des boutiques soigneusement choisies par le guide (j’imagine qu’il touche son pourcentage) d’utilisation de bols chantants, de création de poterie, de choix de pashminas, de peinture de mandalas.

Les trois formes de temples sont la pagode, la forme de montagne et le dôme. C’est ce dernier qui m’a le plus impressionné, il faut dire qu’entre celui qui domine la vallée de Katmandou et celui qui offre une oasis de calme, blancheur et propreté, à quelques dizaines de mètres de l’enfer de la circulation, la ville est gâtée.

Un dernier passage près d’un temple très révéré des hindous, au bord de la rivière Bagmati. Celle-ci est sacrée et va se jeter, bien plus au sud, dans le Gange. Là, les hindous brûlent le corps de leurs défunts avant d’en confier les cendres à la rivière. Autour, des centaines de singes profitent du passage des touristes ou des fidèles pour récupérer un peu de nourriture.

A chaque repas, bien que des plats occidentaux soient proposés, j’ai choisi de la nourriture locale. Je connais donc le poulet au curry, le sanglier au curry, le tofu au curry, le mouton au curry… Je suis presque soulagée de ne rester que deux jours au Népal.

Blague à part, c’est très bon !

En deux jours, j’ai en même temps l’impression de n’avoir fait que survoler l’histoire millénaire de la ville et d’avoir été épuisée par celle-ci. Katmandou est un tourbillon.

17-18 août – Oslo, dans tes dents Zürich.

Les voyageurs croisés dans le monde me parlent souvent de l’impression d’opulence qu’ils ressentent en visitant mon pays. Zürich, son arrogance, sa Bahnhofstrasse, sa richesse jetée au visage, revient souvent dans la conversation.

Je vous jure que j’ai ressenti ça en sortant de la gare d’Oslo.

Alors que chez moi, je crie au miracle lorsque je vois deux Teslas en un jour, ici j’en croise une par minute.

Le coût de la vie fait mal, mais je ne suis pas restée assez longtemps pour en souffrir véritablement.

Hélas, je reprends l’avion pour la maison le lendemain de mon arrivée, rentrés scolaire oblige. Même pas eu le temps d’admirer le Cri dans son musée.

La Norvège doit abriter des trésors autres que le quartier entourant la gare d’Oslo, mais ça sera pour un autre voyage.

14 – 15 août – Copenhague – Christiania – Gastronomie et déception

Gare de Copenhague

Pour aller de Hambourg à Copenhague, prenez le train ! Et comme celui-ci ne sait pas très bien rouler sur l’eau, il prend le ferry comme tout le monde. En Suisse, on connait la voiture qui prend le train (Loestschberg ou Simplon). Un peu partout on connaît les bacs, en revanche le train qui prend le ferry, je n’avais jamais vu ! Pendant le trajet, les passagers descendent des wagons et profitent de l’air du large et hop, on passe d’Allemagne au Danemark sans même s’en apercevoir. Encore deux heures et c’est Copenhague.

Si vous êtes cycliste, le vélo est vraisemblablement la meilleure manière de visiter la ville. Les pistes dédiées sont légion et l’endroit est aussi plat qu’une crêpe. Attention, la circulation est dense car les Danois sont très nombreux à circuler ainsi, même en hiver.

Opéra, depuis les canaux.

Pour les plus flemmards, allez au Nouveau Port (Nyhavn) parce que, tout d’abord, c’est très joli, et qu’ensuite vous pourrez faire un tour en bateau dans les canaux. Astuce : Ne premez pas le tour « Buy your tickets here » mais allez 30 mètres plus loin, sur la droite, panneau blanc, société Netto-Bådene, « 60 minutes guided tour » qui vous vend le même trajet sur la même durée pour la moitié du prix, soit 50 KR (7 euros, à la louche).  Vous vous promènerez donc et aurez droit à des commentaires en danois, anglais, allemand sur l’histoire, l’architecture, et surtout vous aurez le plaisir de voir la petite sirène de dos, et des touristes qui tombent à l’eau en tentant le selfie parfait.

Une autre « attraction » de la capitale danoise : La Ville libre de Christiania

Une entrée de Christiania

Communauté, micronation, marché de la drogue, repaire d’artiste et d’artisans, centre culturel, Christiania est tout ceci à la fois depuis 1971. Dans ce qui s’appelle le « Green Light District », les drogues douces sont en vente au vu et su de tout le monde mais les panneaux « No Photo » tendent à montrer que tout n’est pas si simple. On peut très vite sortir de ce minuscule centre-ville pour s’approcher de la rivière et là tout se calme comme par miracle. La zone « résidentielle » de Christiania est parsemée d’habitations au bord de l’eau, parfois en dur, parfois de bric et de broc, témoins de la volonté de vivre en marge. On n’y croise plus de touristes mais quelques habitants qui vaquent à leurs normales occupations.

Christiania, ses petits chemins…

A force de marcher en longeant la rivière (le canal ? le bras de mer ?), je ne savais plus si j’étais encore à Christiania ou si j’étais de retour sur terre…  un coup d’œil à Google Maps m’apprend que je suis à deux pas du Noma. Je pousse jusque là pour le plaisir des yeux.

Noma (et oui, c’est Pride Week même chez eux)

Un jour peut-être irai-je goûter de cette cuisine-là, mais pour le prix, j’aime autant m’offrir un billet d’avion !

Je reviens sur mes pas, en direction du « centre ville » de Christiania et m’arrête dans une boutique d’artisanat.

J’aurais dû commencer par-là ! On m’offre un plan des lieux, des conseils sur les endroits où m’arrêter et de grands sourires. Plutôt qu’une mauvaise photo du plan, je vous ai dégoté le pdf d’icelui.

Bonne lecture !

Eglise Notre-Sauveur

Les 2,5 lecteurs fidèles de mon blogs connaissent déjà mon amour-haine des escaliers ! Comme je n’ai peur de rien et que le clocher est magnifique, me voici dans la file d’attente des courageux qui vont se lancer à l’assaut des marches de l’église Notre SauveurVor Frelsers Kirke, dans le texte.

Oui, il y a une file d’attente, et lorsque vous aurez grimpé une cinquantaine des 400 marches, vous saurez pourquoi. Alternativement, vous pouvez lire le paragraphe suivant.

Il n’y a qu’une seule rampe d’escaliers et les croisements sont parfois difficiles. Accueillir plus de monde à la fois serait franchement dangereux. Par ailleurs, en cas de grands vents ou autres conditions climatiques limites, l’accès est interdit.

Oh, et il vous faudra débourser 50 DK (toujours dans les 7 euros) pour vous attaquer à la montée (réductions pour enfants, étudiants, retraités, etc.)

Une fois dans la tour, vous allez côtoyer des cloches, de grandes, qui sonnent à intervalles réguliers, comme des cloches quoi. Mais vu que vous serez juste à côté, on vous prévient pour éviter les crises cardiaques. Donc si une grande lumière jaune se met à clignoter, vous saurez que les cloches vont faire ce qu’elles savent faire le mieux. Attention à vos oreilles.

Oh la belle vue !

En ce qui concerne la montée, si vous craignez de ne pas y arriver par manque de condition physique, sachez que dans les premiers étages il est possible de faire des pauses, par ailleurs agrémentées de petites expositions / films présentant l’église et son clocher. Par la suite, vous irez tellement lentement à cause des croisements et des autres courageux que vous ne sentirez pas votre cœur s’emballer.

Sauf si vous avez le vertige.

Car après environ 25o marches, vous ne serez plus à l’intérieur de la tour, mais dehors car les escaliers en colimaçons sont en façade. La vue est phénoménale ! Tout au sommet les marches sont étroites et il faut se battre se serrer pour croiser. Evidemment, tout le monde aimerait passer un peu de temps au sommet du monde ! Soyez sympa, ne vous attardez pas, d’autres attendent.

« Open Sandwich »

Si après tout cela vous avez un petit creux, sachez que Copenhague est chère ! Pas exagérément, mais après les Pays Baltes et même Berlin, ça fait un choc. Je vous recommande néanmoins le détour par Det Lille Apotek qui a un joli choix, dont, à des prix raisonnables, des « Open Sandwiches » variés.

Sinon, vous trouverez pas mal de street food. Au nouveau port, (Nyhavn) j’avais repéré quelques stands proposant des pâtisseries, des crêpes, et même de la raclette ! De la vraie, avec un racleur et un vrai four à raclette !

Pseudo fromage à raclette

Nyhavn, le vieux port

Un peu par nostalgie et sachent que mes fils en dégustaient une en Valais, je me suis dit que j’allais tenter le coup.

 

– Hi ! May I ask what kind of cheese you’re using ?

-Raclette cheese of course.

-(Moi, salivant) And where is that cheese from ?

-From France !

-…

 

J’ai fini par trouver une focaccia ma foi fort bonne dans un stand des alentours.

Pour votre gouverne : Le Raclette est valaisan !

Je n’ai pas testé les jardins de Tivoli, ce sera pour une autre fois.

Copenhague est une destination relativement chère, également pour l’hôtellerie. Si vous ne voulez pas vous ruiner, pensez au Cabinn City, qui va à l’essentiel. Pas de décor, pas de charme, peu de place, mais une bonne situation, un wifi efficace, et, ENFIN, une bouilloire et des sachets de thé !! Je me demandais si ça avait disparu !

13 août 2018 – Hambourg sur l’Elbe

On dit qu’il faudrait passer sa jeunesse à Berlin pour profiter de l’aspect « ville qui ne dort jamais » et qu’on devrait plutôt passer sa vie adulte à Hambourg et y élever ses enfants.

Est-ce parce que mes propres enfants sont déjà grands ? Toujours est-il que j’avoue une préférence pour la capitale et son aspect un peu plus déglingué, j’ai failli dire un peu moins allemand, ce qui serait un comble !

Ou alors en veux-je à Hambourg pour la première vraie pluie de l’été ? Ou parce que le ciel nuageux m’a empêché de photographier la Philharmonie de l’Elbe sur fond bleu d’azur ?

Foin de mauvaise humeur, la deuxième ville d’Allemagne vaut tout de même la visite. Bien sûr allez vous promener dans le quartier du port, des anciens entrepôts, proches justement de la Philharmonie inaugurée en 2017. Prenez un ticket – c’est gratuit – pour aller vous promener à mi-hauteur du bâtiment, là où le verre rejoint la brique.

Un conseil de repas original ? La Kartoffel Keller (oui, la cave à patate, vous avez bien retenu vos leçons d’allemand) propose moult plats qui mettent à l’honneur la pomme de terre dans un cadre sympa.

Pour dormir, la pension Alpha, à deux pas de la gare est à l’exact opposé des grandes chaînes hôtelières. Le patron, fan de cinéma, garnit les lieux de posters de films qui, pour la plupart, me sont totalement inconnus et propose un accueil et un petit déjeuner aux petits oignons. Bien sûr, on est loin du confort aseptisé des hôtels qui tiennent le haut du pavé sur booking, mais c’est aussi bien de soutenir les petits commerces, non ?

Bien que partiellement détruite pendant la deuxième guerre mondiale, Hambourg ne donne pas l’impression d’une ville neuve car la reconstruction a respecté en partie l’architecture d’origine. 

11-12 août – Berlin est-ouest

Enfin dans un pays dont je comprends la langue ! Enfin, presque.

Le Moxy à Berlin a comme qualité de se trouver juste à côté de l’Ostbahnhof, de la Spree, de la partie du mur qui a été peinte par des artistes talentueux, mais pas que !

Moderne, bien équipé, la literie est parfaite, la chambre peut s’obscursir et elle est absolument silencieuse. C’est un luxe apprécié que de pouvoir s’offrir trois nuits de bon sommeil au milieu du voyage.

Dans cette partie est, Berlin hésite encore entre quelques terrains vagues abritant des campements de marginaux, et une modernité furieuse.

 

La Karl-Marx-Allee – qui ne s’appelait pas ainsi à l’époque – a été détruite pendant la deuxième guerre mondiale et c’est sous le régime communiste qu’elle a adopté le visage qu’elle a encore aujourd’hui. Construite sur le modèle des grandes avenues moscovites elle a accueilli de nombreux appartements où l’ouvrier devait côtoyer le médecin.

Les bâtiments mal entretenus ont dû être en partie restaurés après la réunification.

On y trouve le Cinéma International, le Café Moscou  et surtout… le musée des jeux vidéo où, pour 9 euros, vous pourrez verser quelques larmes de nostalgie devant Pong, les premières consoles, les Ataris d’époque, les arcades. Et oui, vous pourrez même jouer !

Le côté Est de Berlin abrite également des coins propices à la nostalgie tels le restaurant Volkskammer qui entretient une imagerie très « DDR » et sert des plats typiques de cette époque.

Au coin d’une rue, vous trouverez même une statue de Rosa Luxembourg

Bien sûr, pour l’histoire, il faut voir le mur. En revanche, vous pouvez vous abstenir de passer à Check Point Charlie où tout n’est que mauvaise reconstitution et piège à touriste.

En revanche, on ne peut pas manquer le Mémorial.

 9 – 10 août – Vilnius – Uzupis – un petit coin de paradis.

Lorsque j’entre dans ma chambre d’hôtel, il fait sombre. Comme si souvent, il faut introduire la carte dans son emplacement pour que l’électricité fonctionne. En même temps, la télé se met en marche sur une page d’accueil avec les informations principales – heures du petit déj, etc – avec un swing léger en fond sonore. Je suis à l’étage Louis Armstrong. Je me demande si on a droit à de la pop sucrée aux étages Madonna ou Gaga. C’est donc sur un air de Duke ou avec la voix de Sassy en fond sonore que j’écris ces mots.

Décoré sur le thème de la musique et situé près de la vieille ville, c’est à nouveau un choix heureux.

Vilnius a des côtés sombres. De 200’000, la population juive a fondu pendant la deuxième guerre mondiale. D’abord enfermée dans des ghettos, puis exterminée dans les forêts entourant la ville à la fin de la guerre, il ne restait que quelques milliers de Juifs en 1945. Maintenant on se promène dans des quartiers aux rues étroites, pavées, aux couleurs pastel et quelques plaques commémoratives rappellent les heures noires.

Si la plupart des synagogues ont disparu, on trouve encore de nombreuses églises qui, désacralisées pendant la période soviétique, ont pour la plupart retrouvé leur vocation première. L’Eglise catholique lituanienne est en ébullition, le Pape François doit venir en visite en septembre prochain.

Le cœur de Vilnius, dans un méandre de la rivière Vilnia, est le quartier d’Uzupis, que dis-je le quartier, c’est la République d’Uzupis. Après le démentèlement de l’URSS, cette partie de la ville est envahie par des artistes qui y trouvent de la place pour y installer leurs ateliers et y vivre, à proximité du centre et de l’académie des beaux-arts.

Comme tout pays qui se respecte, Uzupis s’est dotée d’une constitution. Celle-ci compte 41 points :

  1. L’Homme a le droit de vivre près de la petite rivière Vilnalé et la Vilnalé a le droit de couler près de l’Homme
  2. L’Homme a le droit à l’eau chaude, au chauffage durant les mois d’hiver et à un toit de tuiles
  3. L’Homme a le droit de mourir, mais ce n’est pas un devoir
  4. L’Homme a le droit de faire des erreur
  5. L’Homme a le droit d’être unique
  6. L’Homme a le droit d’aimer
  7. L’Homme a le droit de ne pas être aimé, mais pas nécessairement
  8. L’Homme a le droit de n’être ni remarquable ni célèbre
  9. L’Homme a le droit de paresser ou de ne rien faire du tout
  10. L’Homme a le droit d’aimer le chat et de le protéger
  11. L’Homme a le droit de prendre soin du chien jusqu’à ce que la mort les sépare.
  12. Le chien a le droit d’être chien
  13. Le chat a le droit de ne pas aimer son maitre mais doit le soutenir dans les moments difficiles
  14. L’Homme a le droit, parfois de ne pas savoir qu’il a des devoirs
  15. L’Homme a le droit de douter, mais ce n’est pas obligé
  16. L’Homme a le droit d’être heureux
  17. L’Homme a le droit d’être malheureux
  18. L’Homme a le droit de se taire
  19. L’Homme a le droit de croire
  20. L’Homme n’a pas le droit d’être violent
  21. L’Homme a le droit d’apprécier sa propre petitesse et sa grandeur
  22. L’Homme n’a pas le droit d’avoir des vues sur l’éternité
  23. L’Homme a le droit de comprendre
  24. L’Homme a le droit de ne rien comprendre du tout
  25. L’Homme a le droit d’être d’une nationalité différente
  26. L’Homme a le droit de fêter ou de ne pas fêter son anniversaire
  27. L’Homme devrait se souvenir de son nom
  28. L’Homme peut partager ce qu’il possède
  29. L’Homme ne peut pas partager ce qu’il ne possède pas
  30. L’Homme a le droit d’avoir des frères, des sœurs et des parents
  31. L’Homme peut être indépendant
  32. L’Homme est responsable de sa Liberté
  33. L’Homme a le droit de pleurer
  34. L’Homme a le droit d’être incompris
  35. L’Homme n’a pas le droit d’en rendre un autre coupable
  36. L’Homme a le droit d’être un individu
  37. L’Homme a le droit de n’avoir aucun droit
  38. L’Homme a le droit de ne pas avoir peur
  39. Ne conquiers pas
  40. Ne te protège pas
  41. N’abandonne jamais

 

Etonnant non ?

Tout ça fleure bon l’utopie… mais on y respire bien. En plus de tremper vos pieds dans la Vilnia et de boire un verre au bistrot qui sert de parlement, vous pourrez vous arrêter sur la place du Tibet – une des rares au monde, la pression du gouvernement chinois est passée par là, vous admirerez l’ange, symbole de la république au pied duquel coule, tous les 1eravril, jour de fête nationale, une fontaine à bière.

La guide à qui j’ai parlé (oui, j’ai cédé encore une fois à l’appel des Freetours), me confie qu’il fait vraiment bon vivre à Vilnius quelques mois par année. Dès que le temps se couvre et que la température se fait moins clémente, les visages se ferment et une drôle de morosité s’empare des Lituaniens. Le pays tend à se dépeupler, les jeunes préférant s’expatrier tant les salaires sont déprimants et ne permettent que difficilement de vivre de son travail.

Elle m’a aussi dit qu’il ne fallait pas quitter Vilnius sans avoir goût aux « Cepelinai » ou Zeppelins. Je vous laisse consulter l’article Wikipedia . Sachez seulement que si on vous vend ça comme entrée, on vous ment ! Vous ne pourrez plus rien avaler après !

Dimanche 5 août 2018 – l’autre voyage.

J’aime bien, lorsque je fais ma valise, y glisser un (vrai) livre en (vrai) papier. Et, à chaque fois, j’ai eu envie de partager ici mes lectures, mais je n’ai pas l’âme d’un critique littéraire, et je suis bon public, je finirais sans doute par mettre 12/10 à tous les bouquins.

Eric Orlov est venu avec moi au Vietnam. Arthur Brügger a fait le voyage de Nice. Max Lobé était à Lisbonne, Jon Monnard à Marrakech.

Au moment de boucler mon sac, c’est Sarah Gysler qui s’est glissée entre la tablette et le passeport. Elle, je l’ai rencontrée (virtuellement) par hasard en googelant le matériel nécessaire pour un voyage en Mongolie.

Et je me suis ramassée une gifle. Elle, elle n’a peur de rien. Elle part, à 20 ans, autour du monde, sans un sou en poche. Et elle le raconte si bien sur son blog que j’ai dû le lire en quelques heures. C’est dire que, à la parution de son livre, je me suis empressée d’aller le chercher.

Pfff… il ne m’a même pas duré tout le trajet. Avant l’atterrissage à Tallinn, j’avais fini « Petite ».

Prenez-vous au jeu, allez sur son blog, et vous aurez aussi envie de découvrir le reste de ses aventures. On parie ?