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Trois couleurs – Vendredi et samedi 3 et 4 août 2018.

C’est bien beau de connaître les trois pays baltes. C’est sympa d’en citer les capitales. C’est encore mieux de savoir quelle capitale correspond à quel pays. Et de pouvoir les situer sans faute sur la carte de l’Europe, c’est le sommet du blues.

On commence par le nord. Tallinn (S’Tallinn dirait mon fils, féru d’histoire moderne) est donc la capitale de l’Estonie (Est-ce ton i, rajouterait-il) et la première que je visite. Il y a deux ans, j’en avais rasé les côtes, à bord d’un bateau faisant la navette entre Helsinki et St-Petersburg.

L’été 2018, vous vous souvenez, c’est l’été de la canicule, et c’est donc avec pas mal d’espoir que je mets le cap sur le nord, espérant y trouver un peu de fraicheur. Les très longues nuits estivales me permettent, bien que le jour soit avancé à mon arrivée, de me promener dans les rues du vieux Tallinn, touristique, mais pas trop. On y entend souvent parler le russe, et… le français.

Le centre-ville magnifiquement préservé est un cadre privilégié pour des tavernes et boutiques qui surfent sur le côté médiéval. Les fans de GN ou d’Harry Potter devraient y faire un tour pour trouver un décor à faire frémir leur imagination.

A l’extérieur, près du port, le quartier de Rotermann, anciennes usines réhabilitées, affiche quantité de boutiques, restaurants, galeries. C’est visiblement là qu’il fait bon (hipster ou hipsteriser ?) le soir. Je le découvre un peu par hasard car mon hotel est situé à l’entrée du quartier.

Le Métropole, est donc particulièrement appréciable par sa localisation. Le personnel tant à l’accueil qu’au restaurant (Pizzanaut, pizzas, burgers, salades, bonnes bières locales), est serviable, amical, impeccable. La chambre – 612 – tout au fond du couloir, est assez spacieuse, mais capte mal le wifi. Minibar, pas de plateau-thé-café mais un distributeur de boissons froides-chaudes à la réception.

 

Samedi matin, 22°, parfait pour une balade le long du golfe de Finlande pour un saut au musée d’histoire situé au palais de Maarjamae. Je vise en particulier le jardin où sont entreposées des statues datant de l’époque de l’URSS. Longtemps abandonnées, elles sont maintenant cachées derrière le musée, il manque une main à Staline, les têtes de Lénine sont au ras du sol, elles appartiennent à l’histoire.

 

Selfie avec Lénine

Depuis le centre-ville, vous mettrez une petite heure à atteindre le musée à pied, un peu plus si, comme moi, vous vous arrêtez sans cesse pour respirer l’air marin et regarder les bateaux venant d’Helsinki accoster dans le port.

Au retour, prenez un bus ! Oui, Tallinn vit à l’heure de la gratuité des transports publics et s’en porte bien, ou alors, un Uber, ça vous coûtera une petite poignée d’Euros.

Pour rester dans l’ambiance, direction Musée du KGB. Situé au 23èmeétage de l’Hôtel Viru, construit en 1972 en pleine guerre froide, ce petit endroit ne se visite qu’accompagné. Les visites sont disponibles dans plusieurs langues, mais aujourd’hui il n’y avait que l’anglais de disponible, en plus de l’estonien.

Réservez soit directement sur place, soit, c’est plus prudent, sur le site de l’hôtel où vous pourrez voir si une visite est disponible dans votre langue. Le tour dure une heure et se concentre sur quelques pièces où le KGB se terrait pour espionner les visiteurs de l’hôtel, exclusivement des étrangers.

 

Il me reste quelques heures pour me livrer à mon activité préférée par beau temps : me perdre dans les rues.

À l’heure du petit creux, n’hésitez pas à vous arrêter au restaurant Ribe  pour un repas délicieux. Je n’avais pas assez faim pour le menu dégustation et me suis contentée d’une entrée et d’un dessert. Au coeur de la vieille-ville, la clientèle est mélangée entre locaux et touristes. Pour un prix raisonnable, j’ai eu droit au meilleur repas de ces six derniers mois. De quoi regretter de quitter déjà l’Estonie demain.

Au Ribe !

Le drapeau ? Trois couleurs…. Facile. C’est de drapeau fribourgeois surmonté d’une bande de ciel bleu.

Dimanche et lundi – 15 et 16 juillet – I’m Back In The USSR

Je vous ai déjà parlé de la Gagaouzie. Et la Transnistrie, vous la connaissez la Transnistrie ?

Un brin de terre appartenant officiellement à la Modavie, mais qui revendique farouchement son indépendance. Le nom signifie « Au-delà du Dniestr », ce qui plait relativement peu aux locaux, puisque, de leur point de vue, ce sont les Moldaves qui sont au-delà du Dniestr. Ils préféreraint le nom de « Pridniestrovie » qui signifie « le long du Dniestr. Mais bon, déjà que la Transistrie a de la peine à se faire connaître avec son nom usuel…

Ce pays – car il a un drapeau, un hymne national, une monnaie, un territoire, une population, une capitale, un gouvernement – n’est reconnu que par l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud et le Haut-Karabagh qui ne sont, vous l’avez deviné, pas non plus officiellement reconnus.

Le pays est soutenu par le pays de Poutine qui fournit volontiers aux ressortissants transnistriens un passeport russe pour leur permettre de voyager. L’entrée se fait relativement facilement, sans visa, par la route. On vous donnera un feuillet qui détermine la durée de votre séjour.

Ne la dépassez pas. Vous devrez le présenter à la sortie, que celle-ci se fasse par la Moldavie ou par l’Ukraine.

À voir : la citadelle de Bender, la ville de Tiraspol aux grands parcs arborés, avec ses monuments à la gloire des héros communistes ou son parc d’attraction. On y trouve plusieurs Lénines, mais aussi un buste de Gagarine. Je n’ai pas pu visiter la fabrique de Cognac Kvint, mais j’en ramène une bouteille. Buvez un verre de Kvas acheté dans la rue dans un petit kiosque. Vous pouvez même si le temps est clément vous baigner dans le Dniestr.

Si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à contacter Maria et Dimitri de Go Transnistria (https://www.facebook.com/GoTransnistria/) (https://www.go-transnistria.com/) qui vous feront visiter la ville et au-delà, y compris une dégustation de vins (meilleurs que ceux de Milestii Mici, mais ne le dites pas aux Moldaves) dans un monastère aux quatre églises et au beffroi impressionnant.

 

 

 

Ils vous parleront également volontiers de la vie quotidienne et de la politique locales.

Alors oui, la nostalgie du communisme se fait sentir et les liens avec la Russie de Poutine sont bien présents, mais économiquement, la libre entreprise est encouragée et on voit multitude de petits cafés et commerces fleurir. La religion n’est plus l’opium du peuple et les monastères sont respectés.

Où manger ? à la gare routière de Bender, il ne faut pas manquer la cafétéria communiste qui fait revivre la nourriture de l’époque dans un décor ad-hoc.

Où dormir ? L’hôtel Russia, en plein centre de Tiraspol est parfait.

Si vous voulez un voyage dans le temps, mais sans l’angoisse de la guerre froide ou le danger d’un périple en Corée du Nord, pensez à la Transnistrie. En plus, vous épaterez vos amis et ça, ça n’a pas de prix.

Alors oui, pour l’instant, la Transnistrie est mon coup de cœur.

Jeudi 12 juillet – le retour de la malédiction de l’Eurovision.

La Gagaouzie, vous connaissez ?

On me dit que la Moldavie est le pays le moins visité en Europe, et que dans ce pays, le coins le moins visité est Comrat, chef-lieu de la Gagaouzie, région autonome. Bien sûr c’est ma destination du jour !

Mais avant, il faut quitter la Roumanie, passer la frontière, hériter d’un nouveau tampon pour le passeport et s’arrêter pour un repas à la Pensiiunea La Gura Cuptorului. Frugal s’il en est.

À la fin du repas, nous sommes bercés par des chants typiques dont l’une des interprètes a eu son heure de gloire en 2007 lorsqu’elle est apparue aux côtés du groupe représentant la Moldavie au concours Eurovsion. Vidéo ici !

Arrivée à Comrat le soir, sa rue Lénine, sa splendide petite église jaune, son parc central, un air de petite ville où il fait sûrement bon vivre. Arrêt sur le chemin de Chisinau la capitale.

 

 

Jour 4 – Mercredi 25 – Aralsk – Baïkonour

De Baïkonour à Baïkonour

Nous étions sur la route plus ou moins toute la sainte (demi) journée pour arriver aux portes de Baïkonour. Là, nous abandonnons notre bus et notre chauffeur pour un autre, spécialisé dans l’accueil des touristes dans cette ville dirigée conjointement par les Russes et les Kazakhs. Nous passons un check point – présentation des passeports – on ne plaisante pas avec la sécurité – et rejoignons notre hôtel situé sur la place Lénine (!) sous les yeux d’une statue de Vladimir Illich Oulianov lui-même. Je ne savais pas qu’il y en avait encore qui ne soient pas déboulonnées. Un petit tour en ville, changer les Tenges en Roubles, un repas, et dodo. Demain la journée sera longue.

L’hôtel Tsentralnaya est un bâtiment imposant qui date de l’URSS. Quatre étages seulement, mais il fait toute la longueur de la place. Ma chambre n’est pas si petite mais l’ameublement est stalinien. Un petit lit en métal, un matelas beaucoup trop mou, une chaise et une table qui ont connu des jours meilleurs. Le personnel a le sourire difficile et la mine sévère. Si vous voulez avoir de l’eau chaude pour une douche, mieux vaut vous y prendre le matin.

Hotel Tsentralnaya et place Lénine

Mais l’un dans l’autre, il fait le job comme on dit.

Sauf que, bien sûr, il n’y a pas de Wifi.

Aujourd’hui, nous ne parlerons pas de Maggie*

*Nom fictif