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Mère Russie – 2 au 9 août 2019

Vous connaissez ces cartes du monde à gratter… Je me souviens m’être sentie dans la peau d’une arnaqueuse le jour où j’avais gratté la Russie. Bah oui, j’avais passé trois jours à St-Petersburg. 

J’avais commencé à payer ma dette en visitant Moscou.

Et là, je m’apprête à en rembourser une bonne partie en parcourant l’Altaï. Merci Wiki, voici la définition : Altain nuruu les « chaînes de montagnes d’or ») est une chaîne de montagne d’Asiedont l’appellation comprend diverses acceptions liées à la zone située entre la Russie, la Chine (province du Xinjiang), la Mongolie et le Kazakhstan et où les grands cours d’eau Irtych et Ob prennent leur source1.

On quitte Barnaul pour Gorno-Altalsk et son musée Anoknin, on rencontre Ksenia et Maya qui nous guideront dans notre périple russe. On s’enfonce dans la vallée Karakol où poussent quantité d’herbes médicinales. Marina, une ancienne, nous parle de l’hospitalité, des rapports entre hommes et femmes, des yourtes et des traditions nomades. On est si loin de Moscou, loin de l’Europe. 

Marina parle un russe lent, soigné, en détachant les mots et les phrases et je suis très surprise d’en comprendre une partie non négligeable. 

Marina

Cette région a les pieds enfoncés dans un passé antérieur aux Soviets et se bat pour conserver des traditions ancestrales. 

En bleu et rouge – Is there life on Mars ?

Journée de contrastes avec un arrêt près d’un lac d’un bleu-vert irréel au fond changeant. « Geyser Lake » disent les locaux, mais son aspect est loin des geysers islandais. Ensuite, direction Mars ! Des montagnes, dans la vallée Kyzilchin, aux couleurs rouges orangées qui, cette-fois, trouveraient facilement leur place en Islande, du côté de Landmannalaugar. Nous parcourons quelques kilomètres à pied sous un soleil de plomb. Peut-être une manière pour nos guides de vérifier notre condition physique avant la grande marche du lendemain. 

Lac Geyser
Mars

Aktru

Nous changeons de véhicule pour un antique Zil soviétique, très haut sur roue, qui est indispensable pour nous mener à bon port : le camp de base Aktru. Deux heures pour 8 kilomètres de pistes et rivières. Je sais enfin d’où les montagnes russes prennent leur nom !!

Zil

Comme la montée vers le Nid du Tigre, mais en plus dur.

10 kilomètres… c’est la longueur de la marche pour arriver au Lac, à 2840m d’altitude. Une promenade de santé que je me disais. Oui, au début, le long de la rivière, c’était bien ça. Mais au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude, le sentier disparait et fait place à un pierrier. Ma montre connectée à qui j’avais dit « ma grande, on va en en promenade », me demande sans cesse « tu fais une pause ? » tellement ma marche est pesante. Pas après pas, pierre après pierre, la progression se fait. Le souffle est court, la récupération lente.

Une participante a déclaré forfait avant même le départ. L’autre nous attendra au fond du dernier pierrier. 

Et à chaque pas, je me dis que ce chemin, il va falloir le redescendre sans tomber. Et je remercie mes bâtons de marche d’assurer un peu mon équilibre.

Je suis fière et heureuse d’être parvenue au sommet, mais ne piquerai pas pour autant une tête dans ce lac glacé ! Je laisse ça aux Russes et aux autres intrépides. 

Nous croisons plusieurs marcheurs, mais aussi des alpinistes pour qui le lac ne sera qu’une étape, un bivouac, vers des sommets réservés aux vrais montagnards.

L’hébergement étant sommaire, des wc « cabane au fond du jardin » et pas d’eau courante, le seul moyen de se laver après cette longue marche, est de profiter du Bania traditionnel russe, sorte de sauna. En attendant notre tour, nous fraternisons avec des locaux. Ici encore, mes maigres connaissances de la langue locale permettent de briser la glace.

Le Lac Bleu

Le lendemain, c’est bien sûr à nouveau un camion Zil qui nous ramène plus bas dans la plaine. Je vois mal comment un autre moyen de transport pourrait accéder au camp de base. Et je ne sais pas non plus quels véhicules leur succéderont le jour où ils lâcheront. Mais peut-être sont-ils immortels ? 

Vallée Chulyshman

Nous reprenons un minibus jusqu’au campement Katu Yarik. On nous fait parcourir les derniers kilomètres de descente raide à pied, la route étant très dangereuse pour les voitures, c’est un chauffeur local, à l’aide d’un 4×4 qui se charge de nos bagages.

Katu Yarik

Qui dit descente raide à pied, dit remontée raide à pied. Nous y reviendrons !

Nuit en cabanes, lessive à la rivière, toilettes au fond du jardin, et douches au bania. On s’adapterait presque à cette vie.

Bon. Est-ce maintenant que je vais cracher le morceau ? 

JE DETESTE LES CABANES AU FOND DU JARDIN. Non, ce n’est pas forcément le fait de devoir m’accroupir et viser entre deux planches… c’est l’odeur. J’ai développé une « stratégie » à base de foulard et de baume du tigre…. Mais rien qu’à m’en souvenir, j’ai encore le cœur qui se soulève.

Les « pyramides d’enseigne de l’Altai »

À ce détail près, je pourrais me faire à ce style de vie.

Nous allons nous promener du côté des champignons magiques ! C’est ce que nous promettent Julia, Ksenia et Maya. Après quelques kilomètres de grimpe dans une vallée étroite, je m’exclame « Mais c’est les pyramides d’Euseigne » !! Pour les curieux, voire ici pour la version russe ou là pour la valaisanne. . Ces drôles de pierres-champignons nous feraient presque oublier toute les plantes de marijuana qui poussent en liberté dans ces montagnes. Mais non, nous ne croisons pas de hippies locaux, tout au plus des randonneurs comme nous.

La Mongolie n’a pas le monopole du chant diphonique. C’est Oleg, un russe de l’Altai qui nous fait la démonstration de ses talents vocaux et instrumentaux dans sa yourte. Un moment hors du temps. 

Oleg

Avant de remonter à pied la dangereuse route, on nous emmène voir une spectaculaire chute d’eau. Bon, ce n’est pas les Victoria ou l’Islande, mais c’est tout de même très beau et sauvage. En chemin, je m’encouble (oui, c’est un helvétisme) et me retrouve avec un genou en sang. Rien de grave, juste une écorchure, mais qui saigne tellement que mes guides sont inquiètes.

Sérieusement, ça pique, la coupure est assez profonde, mais je sens bien qu’il n’y a rien de cassé. On désinfecte… et on repart. 

Les trois guides russes sont en plein conciliabule. Elles me regardent, toujours inquiètes. Elles parlent trop vite, je n’y comprends rien.

« Tu vas remonter avec le 4X4 et les bagages, il faut laisser ton genou se reposer ». Je crois que je n’ai jamais été regardée avec autant d’envie par mes camarades d’excursion.

Je suis à l’arrière avec les valises et Julia me fait promettre de ne pas regarder en bas « Seriously, it’s dangerous, some people panic ». Elle me dit aussi que le chauffeur va mettre la sécurité enfant pour ne pas que j’ouvre la porte dans un instant de panique. 

Je souris in petto… et obéis. J’ai profité des quelques minutes du trajet pour fermer les yeux et me remémorer des montées à Derborence, dans le Val d’Anniviers ou des routes escarpées et défoncées au Bhoutan. J’ai sans doute vu bien plus dangereux et impressionnant dans ma vie, mais une promesse est une promesse !

Cette nuit sera la dernière dans un hôtel pour plusieurs jours. Demain nous serons en Mongolie… et les tentes seront nos abris. Chargeons les batteries. Au sens figuré comme au sens propre. 

Elle voyage en solitaire – 19-29 avril 2019

Le vol est matinal entre Le Cap et Johannesburg. Tant mieux, nous aurons le temps de visiter un peu la ville entre notre arrivée et « le grand rendez-vous de 18h« .

Ça, c’est en théorie. Oui, vous savez, la Théorie, le pays où tout va toujours bien !

En pratique, il y a parfois des grèves, même dans les meilleures familles. Non, je ne vais pas me plaindre car ce n’est que la deuxième fois, en d’innombrables vols, que j’ai à en subir quelques minimes conséquences.

Toujours est-il que nous n’aurons pas le temps de voir Johannessburg ou Soweto avant « le grand rendez-vous de 18h« .

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

Je me souviens comme d’hier de ce jour où, voulant partir à Cuba “Avant que les Américains ne viennent y planter leur McDonalds et leurs Starbucks”, j’avais poussé la porte de Globetrotter à Fribourg.

Je ne savais pas trop ce que je voulais, sinon visiter La Havane, et plus si possible. J’avais une idée de budget et l’été 2016 devant moi.

Mon interlocutrice n’était pas encore Marlène, mais elle avait dû déjà comprendre un peu ce que je cherchais. Elle m’a proposé de rejoindre un groupe, après quelques jours en solo à La Havane. Un groupe ? M’exclamais-je in petto (car j’étais encore bien trop polie pour être malhonnête en public). Jamais je ne me mêlerai aux hordes qui montent et descendent des bus aux ordres d’un guide à parapluie.

Et là, l’ancêtre de Marlène a réussi un miracle : me convaincre qu’il existait des compagnies de voyage qui prônent les petits groupes, le respect des endroits visités, l’écologie, la durabilité… et que parmi elles, une pourrait me convenir.

Odile

Le match a pris. J’ai swipé à droite, Intrepid aussi. Et c’est la sixième fois que nous voyageons ensemble.

Le premier jour du voyage, il y a le « grand rendez-vous de 18h ». C’est le moment où le voyageurs font la connaissance de ceux avec qui ils vont passer les prochains jours.

Il y a en général beaucoup d’Australiens – pays d’origine d’Intrepid — des Anglais, ou Canadiens, ou Néo-Zeelandais, et par ci par là des natifs de pays non anglophones que la langue de John Oliver ne rebute pas. Des couples, des frères et sœurs, des parents et enfants (adultes), et régulièrement des voyageurs solo. Ces derniers ont le choix entre partager une chambre avec un autre voyageur isolé ou payer un supplément. C’est ce que je fais habituellement pour soigner ma misanthropie.

Je pense que si j’ai continué à voyager parfois avec cette compagnie, c’est que ma première expérience était bonne, le guide fantastique, les compagnons de voyages agréables, le trajet bien choisi et les promesses tenues pour ce qui concerne le contact avec les habitants, nous avons partagé leur table et dormi chez des particuliers à chaque étape, ce que permet la petite taille du groupe.

C’est donc avec Intrepid que je me réjouis de tenter l’Okavango Experience

Première surprise : le groupe est plus grand qu’à l’habitude. Nous serons 22 ! Cela s’explique par le fait que le véhicule qui va nous accompagner a 22 places et que ce serait du gâchis de ne pas voyager au complet. Avec nous un Tour Leader, un assistant, une chauffeure et un cuisinier. 

Pour le jour 2 qui nous amènera de Joburg à un parc de préservation des Rhinocéros, nous allons nous lever tôt. L’homme pâlit en apprenant l’heure du départ… qui est généralement celle à laquelle il se couche.

Cheval de rivière

Je rigole… et profite de ma dernière nuit dans un vrai lit.

4h45. Nous chargeons le bus. 5h. Départ. Les yeux sont petits, tout petits. Les paroles rares. Les paupières sont lourdes. Le sommeil nous gagne.

L’éléphant blanc, surnom de notre véhicule – un drôle de bus, 4X4 qui, non seulement nous transporte, mais est chargé des tentes, matelas, eau, casiers, divers compartiments à bagage – trace la route jusqu’à la frontière. Transition douce, sans problème. Un nouveau timbre sur mon passeport. Un 60ème pays à rajouter à ma liste. Bienvenue au Botswana. 

Vers la fin du jour, nous arrivons au Khama Rhino Sanctuary. Ce qui fut en d’autre temps une réserve de chasse est maintenant un havre de paix pour nombre d’animaux, seulement dérangés le soir venu par des voyageurs venus les admirer au point d’eau.

Ils sont beaux, ces animaux, oui, même les autruches, et même les buffles et phacochères. Une maman rhino nourrit son petit, des zèbres se disputent et soulèvent la poussière alentours.

La nuit tombe vite. Le temps d’arriver au camp et il fait noir. Les recommandations sont peu rassurantes : ne sortez pas pieds nus pour aller aux toilettes au milieu de la nuit, il y a des scorpions et des serpents. N’oubliez pas votre lampe frontale, … 

Rarement j’ai eu autant l’impression d’emprunter la planète aux animaux.

Le lendemain, nous serons debout aux aurores pour replier le camp et continuer notre chemin vers le nord, vers Maun, aux portes du Delta de l’Okavango.

Delta

De mes cours de géographie, j’avais appris que les deltas se jetaient dans la mer, ou un océan. On citait celui du Rhône, du Nil, de l’Amazone.

Plus tard, j’ai visité celui du Danube, du Mékong.

Et maintenant je suis dans le Delta de l’Okavango, celui qui ne se jette nulle part. Celui qui disparaît aussi mystérieusement qu’il apparaît, au cœur de l’Afrique. 

Pour trois jours et deux nuits, nous quittons la civilisation et nous enfonçons dans les méandres du Delta. Un “perchiste” pilote les légères embarcations, des mokoros, qui chacun transportent deux passagers et un peu de bagages.

Rajoutez à cela plusieurs mokoros pour transporter les tentes, les matelas, la nourriture, le matériel de cuisine etc… et vous verrez un une trentaine de ces fines pirogues se frayer un chemin entre les herbes et les roseaux.

Sur place, nous ne nous occupons presque plus de rien. Nos hôtes sont les pilotes des mokoros. Ils nous serviront de guides, nous aideront à planter les tentes, cuisineront pour nous, nous rendront attentifs à la faune locale et même chanteront et danseront autour du feu.

Les levers sont matinaux, voire très matinaux, car c’est à ce moment qu’on a le plus de chances de surprendre les animaux. Par ailleurs, même en cette saison – nous allons vers l’hiver au Botswana – la chaleur est difficile à supporter au plus clair de la journée. Le soir, au coucher du soleil, les animaux vont s’abreuver. Les giraffes, zèbres, buffles d’Afrique et phacochères font souvent équipe pour s’alerter face à la venue possible des prédateurs, l’ouïe des uns complétant la vue des autres.

Le Delta change de visage au fil des saisons et j’ai très envie de revenir le voir lorsque l’eau est à son plus haut.

Deux nuits hors du monde, à se faire réveiller au petit matin par le cris des hippopotames ennervés. Le ciel est d’une limpidité inouïe… à des kilomètres de toute pollution lumineuse. La Voie lactée s’observe à l’œil nu et réserve de nombreuses surprises à mes yeux, familiers de l’hémisphère nord. 

Retour à Maun et nous voilà partis pour 45 minutes de survol de l’Okavango. C’est une jeune botswanaise à tresses qui nous pilote dans son Cessna Brousse. Vu du ciel, le labyrinthe est encore plus impressionnant. Nous distinguons des troupeaux d’éléphants, de girafes, de buffles, mais surtout nous admirons la fabuleuse diversité du paysage qui s’étale sous nos yeux.

Vu d’en haut

Nous craquons pour un peu de confort et prenons une chambre. Ah…. L’air conditionné, la moustiquaire, la salle de bain… il en faut peu pour être heureux. Requinqués, nous poursuivons vers Nata. Après de nombreuses heures de routes, nous plantons la tente… j’avais presque oublié après ma nuit d’hôtel les délices des crochets et sardines… 

Petite virée sur un lac salé pour admirer les flamands roses et un nouveau coucher de soleil époustouflant au milieu de nulle part, une bière à la main, à songer que, comme disent les jeunes aujourd’hui, je vis ma meilleure vie.

Pour continuer sous le signe de l’eau, je vous présente la rivière Thebe que vous connaissez sans doute mieux sous le nom de Zambèze. Oui, elle change de nom en changeant de passeport.

Elle marque la frontière et abrite, elle aussi, une vie sauvage abondante. Nous pouvons nous approcher des hippos, étant dans des embarcations bien plus importantes que les frèles mokoros de l’Okavango. Et eux, habitués qu’ils sont aux touristes, ne semblent pas particulièrement s’émouvoir de notre présence. 

Encore des antilopes, des impalas, des buffles, des éléphants, une ou l’autre giraffe au loin… et l’espoir de croiser un lion demain matin à l’aube.

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Inutile de dire que la marmotte s’est résignée à se lever avant le soleil. Nous partons du camp pour rejoindre le parc national de Chobé et tenter de voir le roi de la jungle.

Un dicton dit que si les impalas sont là, c’est qu’il n’y a pas de lion aux alentours. Et bien les impalas étaient partout ce matin là. Sauf à un endroit que le guide nous montre, au loin (oui, près du tronc mort, à 100 mètres, un peu plus bas, dans les herbes, je crois qu’il y a un mâle).

Et bien oui, une membre du groupe à réussi à distinguer et à photographier deux oreilles de lion qui dépassaient des hautes herbes, exactement à l’endroit décrit par le guide. Puis-je dire que j’en ai vu un ? Je sais que je regardais dans la bonne direction. De là à pouvoir me vanter de l’avoir vu… 

Dernière nuit au Botswana. 

La route vers les chutes Victoria est relativement courte, mais il y a une frontière à passer. 

Pas de souci, on peut prendre le visa à la frontière, c’est rapide. (Oui, ça c’est de nouveau dans ce merveilleux pays qui s’appelle la Théorie. Pas au Zimbabwe).

Oui, rapide, mais pas s’il y a trois autres bus de voyageurs avant nous, qu’un seuil guichet est ouvert et que la procédure prend plusieurs minutes par touriste. 

Et tout ça sous un soleil de plomb, alors qu’il est 11h30.

Le temps d’arriver à Victoria Falls, le jour est déjà bien entamé et nous n’avons que le temps de planter la tente – une dernière fois – avant d’aller découvrir ce que Livingstone avait découvert avant nous. 

Mais avant, dur retour à la réalité, après des jours dans un Botswana calme et quasiment désert, l’arrivée dans ce coin très touristique est un choc. À peine sorti du bus, des vendeurs de divers objets artisanaux nous assaillent. 

J’ai l’impression d’être de retour à Marrakech. 

Les chutes ferment à 18heures (ferme-t-on le robinet ?) et il est plus de 16heures lorsque nous nous présentons à l’entrée. Bon plan, il ne fait pas trop chaud et le gros de la foule n’est plus là.

Et bien mes aïeux…. C’est de la belle ouvrage qu’a créée la tectonique ou je ne sais quel autre phénomène naturel. Sur des centaines de mètres de large et de haut…

Un conseil ? Le site se parcourt facilement en deux heures et ce n’est pas une mauvaise idée de s’y rendre, comme nous, en fin de journée pour éviter la chaleur et la foule. Vous pouvez, mais ce n’est pas absolument nécessaire, prendre un habit imperméable.

De multiples activités sont proposées (bungee jumping, swing, …. ) à des prix touristiques… et également un survol des chutes en hélicoptère.

Hélas.

Non seulement nous renonçons à la tranquillité offerte par le Botswana, mais également à son silence seulement troublé par les bruits de la vie des animaux. Depuis 7 heures du matin, le bal des hélices est ininterrompu.

L’aspect hyper touristique de Victoria Falls me déplaît souverainement, mais ça me met en condition pour rentrer. 

I presume…

Je n’imaginais pas aimer à ce point ce coin de terre. Quel bonheur de grignoter l’Afrique par le Sud et trouver au Botswana de telles doses de beauté.

Je reviendrai (et entre temps… je lirai, je regarderai des films et documentaires, et me souviendrai de toutes ces belles choses grâce aux photos… et aux souvenirs).

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Scatterlings of Africa – 16 au 18 avril 2019

Au moment où je grandissais, le monde était encore bien séparé entre les gentils et les méchants. Et celui qui me répond qu’aujourd’hui c’est pareil devrait arrêter de regarder des vidéos conspirationnistes.

Avant donc, il y avait les gentils américains et les méchants rouges.

Mais il y avait aussi les gentils où tout le monde était égal et les méchants où certains valaient plus que d’autres.

Et on pointait du doigt l’Afrique du Sud et son régime infâme.

Puis ce pays a donné au monde un artiste et un album qui a résonné chez tous les jeunes… Johnny Clegg, Third World Child avec son tubissime Asimbonanga. Et même les moins informés ont appris qui était Nelson Mandela.

L’histoire réservant parfois de merveilleuses surprises, non seulement le prisonnier de Robben Island fut libéré, mais son combat a porté ses fruits puis il a pris la tête de son pays, qui a enfin été réintégré à la table des nations du monde.

Pour moi c’est un premier voyage dans l’hémisphère sud, le deuxième en Afrique, continent que je grignote par ses extrémités.

Trois jours au Cap, dont un bien entammé par la fatigue de 12 heures de vol.

Une balade au front de mer, ses marchés, ses restaurants, ses quartiers cachés derrière de hautes grilles, son port empli de bateaux qui valent moult fois mon salaire annuel…. Voilà qui résume mon premier jour.

Le deuxième… direction Table Mountain, cette montagne improbable et plate qui domine toute la baie. Il y a plusieurs options pour s’y rendre. Tout d’abord les pieds. Mais pour ça, il faut se lever tôt et avoir de bonnes jambes. Je remplis entièrement le premier critère et partiellement le deuxième.

Cela dit, ce voyage, je ne le fais pas seule et mon compagnon de voyage est né sous le signe de la marmotte. (Je rajouterais bien “et de la flemme”, mais je redoute qu’il lise ces mots et ne se venge d’une manière ou d’une autre).

Donc c’est raté pour le départ à l’aube. Autre caractéristique dudit compagnon de voyage, il a quand même une petite fibre aventureuse et veut tenter de rejoindre le pied de Table Mountain par les transports en commun. “Mais oui, je te dis, il faut prendre le 107 et l’arrêt de bus est tout proche”.

Inutile de vous dire qu’une fois que nous avons trouvé le bon arrêt de bus de la ville (Les MyCiti, pour ne pas les nommer) et non pas le terminal régional (Golden Arrow), que nous avons acheté et chargé des cartes locales, que nous avons attendu le 107, puis le 106, puis un autre 107 qui n’est pas non plus venu, un bus idoine a bien voulu nous emmener jusqu’à l’arrêt proche du télécabine qui monte sur Table Mountain.

Là, la matinée est déjà très bien entammée.

Sur place, j’espérais échapper aux files d’attente, ayant acheté mon billet à l’avance sur le net. Nous étions fort nombreux à couver le même espoir… tellement nombreux que ce n’est qu’au bout de deux heures que nous avons pu embarquer dans la cabine tournante (Swiss made, hé oui !) qui nous propulse en haut en moins de cinq minutes.

En haut, une vue incroyable, si vous êtes comme moi bénis par les dieux de la météo, et une agréable promenade sur ce plateau. Plusieurs parcours sont possibles, même le plus long est très court. Ne boudez pas votre plaisir. Oh… il vente un peu, prévoyez un coupe-vent si vous êtres éolo-sensible.

Faut-il y aller ? Bien évidemment. Faut-il y aller comme moi ? Non. Évitez le milieu de la journée. Préférez l’heure d’ouverture – celle-ci dépendant de la saison, renseignez-vous sur le site.

Ou alors, visez la fin de l’après-midi et profitez du coucher du soleil. Au moment où nous sommes descendus, la file d’attente était quasi inexistante. De plus, ça vous coûtera moins cher car le billet « afternoon » est valable à partir de 13h.

Sinon oui, il est possible de grimper sur la montagne à pied. Je ne connais ni le temps à y consacrer ni la difficulté, mais pour avoir aperçu le sentier qui grimpe depuis la cabine, j’imagine que c’est assez pénible, en particulier sous le soleil tapant.

Et pour vous rendre au télécabine ? Bah, prenez le 106 ou le 107 !! Ou alors demandez à Uber de vous véhiculer, les prix sont imbattables.

C’est ce que nous avons fait pour rentrer à l’hôtel. Sous prétexte de voir comment fonctionnait l’application Uber, mon compagnon de voyage a voulu tester la chose.

Bonne idée au fond, car ça nous a permis de rencontrer celui qui serait notre chauffeur pour le lendemain.

Lever non pas à l’aube – faut pas rêver, pour retrouver Kelvin, l’Uber de la veille et le chauffeur privé pour la journée. Direction Cape Point, le Cap de Bonne Espérance, dans la langue de Voltaire.

L’homme voulait aller voir l’endroit où se rejoingnent les deux océans, je ne m’y opposais pas. Et moi je voulais voir les manchots de Boulder beach, et il ne s’y opposait pas. Le programme du jour était donc tout trouvé.

Kelvin – J’ai son numéro de téléphone en stock, n’hésitez pas à me le demander, c’est une bonne adresse — nous amène à Cape Point en s’arrêtant en route aux endroits les plus spectaculaires pour assouvir ma soif de beaux paysages.

Pour rentrer à Cape Point, il faut s’acquitter d’une taxe.

Sur place, un restaurant, un fast food, une boutique de souvenirs et une grimpée vers le phare historique. Il est possible de prendre un funiculaire, mais si vous avez deux jambes en état de fonctionner, prenez plutôt le chemin. C’est rapide et peu pénible. En haut, du vent, et plein les yeux. On voit au loin (mais je ne pense pas qu’on puisse y accéder) le nouveau phare, la lumière la plus puissante d’Afrique, et surtout le bleu, les vagues, les récifs, et ceux qui viennent se selfier.

Je ne saurais pas dire à quel point c’est beau.

Alors je vous laisse quelques images.

Et vous invite à en chercher d’autres sur le net.

Et vous encourage vivement à aller voir par vous-même.

Et les manchots ?

Il faut savoir que chaque année, à Noël, entre autre cadeaux à mes enfants, je verse une certaine somme d’argent, en leur nom, à une bonne œuvre de leur choix. Nous avons donc, au fil des ans, aidé des associations comme la Ligue Suisse contre le Cancer, Pro Infirmis, le WWF, et… SANCCOB. Oui, SANCCOB. Vous ne connaissez pas ? Ca va bientôt changer.

Voyez-vous, j’ai un fils fan de pingouins et autres manchots. Or, en cherchant un peu dans l’immensité du web, j’ai un jour trouvé l’adresse d’une association venant en aide aux “African Pinguins” et qui permettrait d’en adopter et parrainer. Or donc, d’abord mon fils, puis mes fils, au fil des ans, se sont retrouvés à soutenir SANCOBB.

Lorsque j’ai réalisé que cette association était tout proche du CAP, et qu’on pouvait aller voir ces petites bêtes, j’ai bien sûr voulu faire le détour. C’est ainsi que nous sommes arrivés à Simon’s Town.

Déjà à l’approche, on voit des panneaux “Attention Pinguins” entre deux “Attention Baboons”. Heureusement, aucune bête suicidaire ne s’est jetée devant les roues de Kelvin.

Pour approcher de la plage où les petites bêtes s’égaillent, il faut bien sûr payer son écôt. Vous allez me dire que ça commence à chiffrer… oui mais entre nous, si ça permet la préservation de la nature, de la faune, de la flore, l’entretien des lieux, le soin aux animaux malades, c’est de l’argent bien dépensé. Et puis, j’ai sans doute aperçu dans la foule des oiseaux en tenue de soirée, les petits parrainés par mes petits à moi.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Ainsi se termine ce court séjour au Cap.

Les choses que je n’ai pas vues (et que je regrette) :

  • Un Township, parce que le côté brillant du Cap, j’ai vu, et je suis consciente qu’il n’y a pas que ça.
  • Robben Island. L’île ou se trouve la prison de Mandela. Il y a un musée maintenant.
  • Le jardin botanique. Même si ce n’est pas forcément ma tasse de thé, la flore de Cap est particulière et semble-t-il magnifiquement mise en valeur.

Demain, départ pour Johannesburg et plus (si entente).

Jeudi 15 février – Fonds insuffisants

Les lieux de culte, du moins ceux proches de la médina, sont réservés aux croyants et les touristes tels que moi n’y sont pas les bienvenus. En revanche, la Medersa Ben Youssef   peut se visiter. C’est bien ma veine, j’y trouve porte close pour cause de travaux.

Cap au sud, direction les Tombeaux Saadiens  pendant que le jour est encore jeune et les touristes endormis. On fait la queue pour jeter un œil sur les magnifiques salles qui abritent les tombeaux. Entrée payante, mais très bon marché, l’équivalent d’un euro.

Tout proche se trouve le Palais el Badi.  L’entrée est également payante, elle coûte 10 ou 20 dirhams, mais si vous avez le malheur de tomber sur le même employé que moi, prévoyez des pièces. Il prétendait ne pas pouvoir me rendre la monnaie sur 200 dirhams. Alors j’ai attendu, laissant passer des touristes qui payaient, eux, avec des coupures plus petites, en observant l’échange. Lorsqu’il était clair qu’il ne pouvait plus refuser ma coupure, vu qu’il venait d’encaisser sous mes yeux de quoi me rendre la monnaie, il m’a enfin vendu mon billet d’entrée non sans m’avoir dit qu’il nous connaissait, nous les touristes, on n’a jamais de monnaie. C’est vrai que c’est difficile, si on ne veut jamais nous en rendre !

Bref, le Palais el Badi est un ensemble qui date du XVIeme siècle. Construit par un sultan, comme il se doit, il est en partie détruit. On se promène entre les jardins d’orangers et des bassins. Comme il n’y a pas de salles magnifiques à admirer, pensez à lever les yeux. Je ne sais pas si c’est à cause de la Saint Valentin de la veille, mais les cigognes se sont déjà mises au travail. Elles nichent par dizaines sur les remparts du Palais.

Profitez d’être dans les parages pour vous promener dans le quartier de Mellah, ancien quartier juif de la ville et, si vous ne l’avez pas encore vu, faites un saut au Palais de la Bahia, tout proche.

Comme mon séjour touche à sa fin et que je souhaite ramener quelques souvenirs, je retourne à l’Ensemble Artisanal où j’ai repéré quelques instruments de musique et autres objets que je ne nommerai pas vu que ceux que je laisse à Fribourg lisent religieusement ce blog (du moins j’espère. Interro surprise à mon retour) et que je ne veux pas leur gâcher le plaisir du déballage.

Ça veut dire un passage obligé au distributeur automatique.

  • Fonds insuffisants
  • ?? – changement de carte de crédit
  • Fonds insuffisants
  • ??? – panique à bord et nouveau changement de carte. Oui, j’ai plusieurs cartes de crédit. Bon, je suis Suisse, hein ?
  • Fonds insuffisants.

Et là, une idée, si c’était lui, et non pas moi, qui avait des fonds insuffisants. Je change d’automate et tout se passe à merveille. Ouf. Ma virée shopping est sauve.

Dernier soir à Marrakech, je me poste sur la terrasse du Riad pour profiter du coucher de soleil, mais c’est bien ma veine, le ciel est couvert pour la première fois depuis le début de mon séjour.

Il fait 20 degrés à 18h.

J’appréhende le retour.

Mercredi 14 février 2018 – Vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets

Je ne sais pas si j’aurais dû.

Il m’arrive parfois de céder à la facilité et de faire une activité franchement touristique, une à laquelle les locaux n’auraient jamais l’idée de se livrer, comme grimper sur la tour Eiffel, prendre un bus Hop-On Hop Off, ou, dans ce cas particulier, faire un tour à dos de dromadaire.

L’excursion proposée par le Riad coûte 30 euros, comprend le transfert en véhicule privé et une heure de promenade dans la Palmeraie. Les dromadaires sont attachés les uns aux autres par groupes de deux ou trois, les touristes sont vêtus comme des locaux et hop, c’est parti. Nous croisons des dizaines d’autres « caravanes » de touristes déguisés de la même manière. La Palmeraie est par endroit un vrai dépotoir, et cent mètres plus loin, vous pourriez vous croire au paradis. Même les arbres affichent deux visages. Ils semblent en piteux état, et plus loin, on en voit toute une plantation de jeunes palmiers vigoureux. On vous offrira un thé à la menthe à la fin de la promenade et vous laisserez gentiment un pourboire.

J’aimerais qu’on me rassure, qu’on me dise que les dromadaires sont bien traités, en bonne santé, que les hommes qui nous guident ne sont pas exploités, qu’ils gagnent dignement et décemment leur vie, mais je ne sais pas trop à qui poser la question. Pas au Riad qui me vend l’excursion, pas au chauffeur qui me conduit, pas au guide qui nous escorte.

Faut-il faire cette excursion ? Allez, je dirais que si vous voyagez en famille, ça peut être sympa à faire avec des enfants. En revanche, en solo, c’est tout à fait dispensable.

J’ai poursuivi ma tournée des parcs par Le Jardin Secret. Deux jardins, l’un garni de plantes du monde entier, l’autre d’une végétation locale. Des vasques, points d’eau, dont le système est expliqué, irriguent ce coin de paix en plein milieu de la médina. Si l’affluence n’est pas trop importante, c’est l’endroit parfait pour se reposer, respirer, et même boire ou manger quelque chose. L’entrée coûte 50 dirhams (5 euros, à la louche), plus 30 si vous souhaitez visiter la tour. Si j’habitais Marrakech, je m’offrirais sans doute un abonnement annuel (est-ce que ça existe seulement ?) pour cet endroit tant il comble les aspirations au luxe, au calme et à la volupté.

En revenant vers le Riad (l’heure de la sieste !), je me laisse happer par une porte. Elle donne sur une cour intérieure avenante où des tortues se livrent à une course effrénée. Ce n’est pas tout, on y sert visiblement à boire et à manger dans un fort joli cadre. Le service est lent, tant mieux, je ne suis pas pressée, et le Berber Burger délicieux. C’est un Riad dont je ne connais pas le nom… ça vous fait une belle jambe ! Si vous le cherchez, vous le trouverez à côté du café Dar Cherifa.

Le soir, je retourne sur LA place pour profiter de son agitation nocturne, musicien, vendeurs de tout et n’importe quoi. L’ambiance est belle, festive, mais j’ai de la peine avec les sollicitations constantes. Au traditionnel « where are you from ? » je commence à inventer des réponses de plus en plus fantaisistes. Mais je me lasse vite de ce jeu.

Repas sur le pouce au Fnaque Berbère.

Mardi 13 février – STOP, ON REMBOBINE

Arrêtez tout ! On revient au début.

Je ne suis pas venue à Marrakech pour faire du shopping mais pour visiter. Seulement voilà, une bonne partie de la medina et composée de souks ou autres commerces et il est bien difficile de ne pas admirer l’artisanat marocain.

C’est sans doute mon éducation helvète qui parle, mais je ne suis pas à l’aise pour négocier un prix. Surtout que mon pouvoir d’achat suisse rend l’exercice un peu indécent. Malgré ça, je ne veux pas non plus acheter un objet trois fois sa valeur. Je regarde d’un oeil suspicieux mon foulard… vaux-tu vraiment le prix que je t’ai payé ?

Ah…. si j’avais commencé par l’Ensemble Artisanal de Marrakech

C’est tout proche de la Koutoubia, donc de LA Place. Les boutiques y affichent clairement leurs prix, vous voyez des artisans au travail. On ne vous harcèle pas, on prend le temps de vous expliquer ce que vous voulez savoir. Cuir, habits, travail du bois, du métal, l’indispensable bancomat (même si les cartes sont acceptées dans plusieurs boutiques), et petit café où vous pourrez vous restaurer ou simplement boire un thé au safran. Moi qui à la maison ne sucre jamais mes boissons, je commence à m’habituer à ce thé très sucré. La version safranée est également délicieuse. Je testerai à la maison, avec la jolie théière que je me suis offerte.

C’est incontestablement un bon endroit pour votre shopping. Et même si vous préférez les souks, faites-y un tour car vous connaitrez mieux les prix et pourrez marchander en connaissance de cause.

 

Sinon, ce n’est pas tout, j’ai passé une partie de ma matinée à la maison de la photographie qui expose des artistes ayant pris le Maroc comme sujet. Quelques magnifiques clichés, la possibilité d’acheter ou de commander des tirages de vos œuvres préférées. Un petit musée qui vaut le coup d’œil, que vous soyez amateur de photo ou d’histoire. Entrée 40 dinars si ma mémoire est bonne.

 

J’ai voulu aller, dans la ville nouvelle, visiter le jardin Majorelle, mais la file d’attente pour y entrer était de plus d’une heure. J’y retournerai peut-être jeudi, à l’ouverture.

Le lundi 12 au soleil

J’avais lu un article sur les Instagram Boyfriends, ces malheureux compagnons des instagrammeuses, ceux qui doivent trouver le meilleur angle, la lumière flatteuse, le cadre le plus prestigieux pour leur amie.

Ce matin, devant une des portes de la Koutoubia, j’en ai vu un qui se faisait houspiller « mais… on voit trop de sol ! Crois-tu que mes followers s’intéressent au sol ? » Il a dû s’y reprendre à une vingtaine de fois avant que son amie ne s’estime heureuse « Mais à quoi ça sert d’être devant la mosquée si on ne voit pas le minaret ? ». Et encore, heureuse est un bien grand mot. Le contraste entre les moues enjouées qu’elle prenait devant l’objectif le visage hargneux qu’elle adressait à son photographe aurait pu en remontrer à Janus lui-même.

Tout ça pour vous dire que j’ai passé une partie de ma matinée dans les jardins de la Mosquée. Luxe, calme, volupté.

Puis, direction le Palais de la Bahia heureusement encore peu fréquenté ce matin de février. Même si une grande partie du Palais n’est pas ouverte au public, ce qui s’offre à nos yeux est un voyage dans un conte des 1001 nuits. Multiples pièces, portes ouvragées, mosaïques, jardins, vasques… je n’avais pas de guide ni d’attentes particulières et ai pu laisser courir mon imagination. Sachez qu’il y est question de sultans, de vizirs, et bien sûr d’une bien aimée.

Repas délicieux sur la terrasse du restaurant « Un déjeuner à Marrakech »,  qui mérite son nom et retour au Riad. Quoi ? Les températures de février n’imposent pas une sieste ?

Soirée au Café Clock  qui propose des animations. Ce soir c’était contes, en anglais par deux jeunes hommes et un en arabe par un conteur traditionnel de LA place. Vérifiez le site ou la page Facebook  pour connaître le programme du soir.

Burger de chameau, plat trop copieux à mon goût mais plutôt bon. Il est possible d’arriver au Café par des ruelles et passages labyrinthiques, je ne vous le conseille que si vous avez une bonne carte ou un accès à Google Maps. Sinon, tout droit par la Kasbah ! Ça fonctionne aussi mais ça perd de son charme.

Oh, et sinon, j’ai craqué pour une paire de chaussures. Non, pas des babouches, de magnifiques petites chaussures noires rouges noires rouges (bon, j’avoue, j’ai craqué pour deux paires de chaussures) artisanales. C’est dans la boutique Balghim Magic, 82 Rue Kennaria (Riad Zitoune Jadid). Leur page Instagram est quasiment inactive. Dommage. Ils font du très beau travail et je pense emmener loin cette ces petites paires.

Marrakech – Dimanche 10 février 2018

Quel merveilleux métier que le mien qui impose une semaine de vacances en plein mois de février.

Juste assez pour filer au sud prendre le soleil.

Et pour mes premiers pas sur le sol africain, à moins de trois heures de Genève, j’ai choisi celle que l’on appelle la perle de l’Atlas, Marrakech.

Le Flightpass est un système d’abonnements. Pour un vil prix, vous choisissez 10 destinations desservies par Swiss, en Europe, au départ de Genève. Oui, je sais, le Maroc n’est pas en Europe, mais bon, s’il est sur la liste des destinations autorisées, je ne vais pas me plaindre ! Me voilà donc à l’aéroport, à regarder quelques flocons fondre en touchant la piste, et à rêver aux tours et détours de la Medina.

Le départ est retardé car il faut dégivrer l’avion. Rassurant ! On gicle je ne sais trop quoi et les ailes se teintent de vert. Trois heures et un voisin encombrant plus tard (non, les accoudoirs ne sont pas individuels. Oui, ils sont censés être partagés. Non, vos coudes ne sont pas agréables dans mes côtes), atterrissage en plein soleil, de quoi faire oublier la grisaille du matin. Passage de douane – lent mais sans souci. Le Riad a fait du bon travail, on m’attend pour le transfert.

Après avoir suivi mon guide dans des ruelles étroites, l’accueil se fait avec biscuits et thé à la menthe (bouillant et sucré).

La journée est déjà bien entamée, mais pas assez pour me garder à l’intérieur, d’autant plus que la place, que dis-je ? LA Place n’est pas très loin. Grouillante de monde, locaux et touristes, bordées de boutiques, elle ouvre sur les souks dans lesquels je me perds. Beaucoup de scènes à photographier, mais il est difficile de s’arrêter sans se faire harponner. Non, je ne suis pas venue pour acheter toutes les babouches, foulards, sacs, théières, tapis, babioles du monde. Non, je ne veux en aucun cas être impolie, mais oui, j’aimerais bien pouvoir prendre en photo ces deux chatons qui dorment dans un plat, sans me sentir obligée par la suite d’acheter toute la boutique.

 

(J’ai tout de même craqué pour un foulard)

Lorsque le soleil descend sur le Minaret de la Koutoubia, je rejoins le Riad (oui, je me suis perdue trois fois dans le dédale – ah il est beau mon sens de l’orientation). Il est tôt et la vie nocturne s’installe à peine sur Jemaa el-Fna, mais j’ai besoin de repos pour affronter les prochains jours, tant l’afflux de bruits, couleurs et odeurs mettra mes sens à rude épreuve.