Archives par mot-clé : Medina

Jeudi 15 février – Fonds insuffisants

Les lieux de culte, du moins ceux proches de la médina, sont réservés aux croyants et les touristes tels que moi n’y sont pas les bienvenus. En revanche, la Medersa Ben Youssef   peut se visiter. C’est bien ma veine, j’y trouve porte close pour cause de travaux.

Cap au sud, direction les Tombeaux Saadiens  pendant que le jour est encore jeune et les touristes endormis. On fait la queue pour jeter un œil sur les magnifiques salles qui abritent les tombeaux. Entrée payante, mais très bon marché, l’équivalent d’un euro.

Tout proche se trouve le Palais el Badi.  L’entrée est également payante, elle coûte 10 ou 20 dirhams, mais si vous avez le malheur de tomber sur le même employé que moi, prévoyez des pièces. Il prétendait ne pas pouvoir me rendre la monnaie sur 200 dirhams. Alors j’ai attendu, laissant passer des touristes qui payaient, eux, avec des coupures plus petites, en observant l’échange. Lorsqu’il était clair qu’il ne pouvait plus refuser ma coupure, vu qu’il venait d’encaisser sous mes yeux de quoi me rendre la monnaie, il m’a enfin vendu mon billet d’entrée non sans m’avoir dit qu’il nous connaissait, nous les touristes, on n’a jamais de monnaie. C’est vrai que c’est difficile, si on ne veut jamais nous en rendre !

Bref, le Palais el Badi est un ensemble qui date du XVIeme siècle. Construit par un sultan, comme il se doit, il est en partie détruit. On se promène entre les jardins d’orangers et des bassins. Comme il n’y a pas de salles magnifiques à admirer, pensez à lever les yeux. Je ne sais pas si c’est à cause de la Saint Valentin de la veille, mais les cigognes se sont déjà mises au travail. Elles nichent par dizaines sur les remparts du Palais.

Profitez d’être dans les parages pour vous promener dans le quartier de Mellah, ancien quartier juif de la ville et, si vous ne l’avez pas encore vu, faites un saut au Palais de la Bahia, tout proche.

Comme mon séjour touche à sa fin et que je souhaite ramener quelques souvenirs, je retourne à l’Ensemble Artisanal où j’ai repéré quelques instruments de musique et autres objets que je ne nommerai pas vu que ceux que je laisse à Fribourg lisent religieusement ce blog (du moins j’espère. Interro surprise à mon retour) et que je ne veux pas leur gâcher le plaisir du déballage.

Ça veut dire un passage obligé au distributeur automatique.

  • Fonds insuffisants
  • ?? – changement de carte de crédit
  • Fonds insuffisants
  • ??? – panique à bord et nouveau changement de carte. Oui, j’ai plusieurs cartes de crédit. Bon, je suis Suisse, hein ?
  • Fonds insuffisants.

Et là, une idée, si c’était lui, et non pas moi, qui avait des fonds insuffisants. Je change d’automate et tout se passe à merveille. Ouf. Ma virée shopping est sauve.

Dernier soir à Marrakech, je me poste sur la terrasse du Riad pour profiter du coucher de soleil, mais c’est bien ma veine, le ciel est couvert pour la première fois depuis le début de mon séjour.

Il fait 20 degrés à 18h.

J’appréhende le retour.

Marrakech – Dimanche 10 février 2018

Quel merveilleux métier que le mien qui impose une semaine de vacances en plein mois de février.

Juste assez pour filer au sud prendre le soleil.

Et pour mes premiers pas sur le sol africain, à moins de trois heures de Genève, j’ai choisi celle que l’on appelle la perle de l’Atlas, Marrakech.

Le Flightpass est un système d’abonnements. Pour un vil prix, vous choisissez 10 destinations desservies par Swiss, en Europe, au départ de Genève. Oui, je sais, le Maroc n’est pas en Europe, mais bon, s’il est sur la liste des destinations autorisées, je ne vais pas me plaindre ! Me voilà donc à l’aéroport, à regarder quelques flocons fondre en touchant la piste, et à rêver aux tours et détours de la Medina.

Le départ est retardé car il faut dégivrer l’avion. Rassurant ! On gicle je ne sais trop quoi et les ailes se teintent de vert. Trois heures et un voisin encombrant plus tard (non, les accoudoirs ne sont pas individuels. Oui, ils sont censés être partagés. Non, vos coudes ne sont pas agréables dans mes côtes), atterrissage en plein soleil, de quoi faire oublier la grisaille du matin. Passage de douane – lent mais sans souci. Le Riad a fait du bon travail, on m’attend pour le transfert.

Après avoir suivi mon guide dans des ruelles étroites, l’accueil se fait avec biscuits et thé à la menthe (bouillant et sucré).

La journée est déjà bien entamée, mais pas assez pour me garder à l’intérieur, d’autant plus que la place, que dis-je ? LA Place n’est pas très loin. Grouillante de monde, locaux et touristes, bordées de boutiques, elle ouvre sur les souks dans lesquels je me perds. Beaucoup de scènes à photographier, mais il est difficile de s’arrêter sans se faire harponner. Non, je ne suis pas venue pour acheter toutes les babouches, foulards, sacs, théières, tapis, babioles du monde. Non, je ne veux en aucun cas être impolie, mais oui, j’aimerais bien pouvoir prendre en photo ces deux chatons qui dorment dans un plat, sans me sentir obligée par la suite d’acheter toute la boutique.

 

(J’ai tout de même craqué pour un foulard)

Lorsque le soleil descend sur le Minaret de la Koutoubia, je rejoins le Riad (oui, je me suis perdue trois fois dans le dédale – ah il est beau mon sens de l’orientation). Il est tôt et la vie nocturne s’installe à peine sur Jemaa el-Fna, mais j’ai besoin de repos pour affronter les prochains jours, tant l’afflux de bruits, couleurs et odeurs mettra mes sens à rude épreuve.