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Riga – 5-8 août 2018

Connaissez-vous les « freetours » ? Des visites de villes proposées par des locaux, guides professionnels ou amateurs expérimentés qui vous font partager leurs connaissances à Bakou ou même ailleurs.

Dans la capitale lettone, j’ai choisi un tour de la vieille ville et un autre qui s’éloigne un peu du « Disneyland » local, le Riga Free Tour. J’aime bien ce principe du tour qui fonctionne au pourboire, même si c’est un peu arbitraire. Dans un des tours, nous étions bien une quarantaine de personnes et la plupart ont laissé entre 5 et 10 euros au guide qui, en deux heures, a dû gagner plus que le salaire minimum mensuel d’un Letton. L’autre guide a soudain « perdu » quelques participants avant le dernier arrêt. Etaient-ils fatigués à ce point ? Ou carrément fauchés ? Toujours est-il que ce système encourage la participation à des tous guidés tout en fournissant un travail plutôt bien rémunéré aux guides locaux.

Lorsque je vois les conditions climatiques dans ma Suisse qui balancent entre la canicule et les inondations, j’apprécie d’autant plus les 19 à 23° dont me gratifie Riga.

Qu’y voir ? Les beaux parcs, les rues pavées, les façades anciennes, les églises qui hésitent entre gothique et luthérien, le marché réfugié dans d’anciens hangars à Zeppelin.

Allez à ALA Folkklub pour y manger, boire, et surtout écouter de la musique locale. Le soir où je m’y suis perdue, c’était jam session, avec, pour le peu que je puisse juger, des pointures locales, vérifiez le programme et, si vous souhaitez y manger, ou si vous êtes plusieurs, réservez ! Quant à moi, je m’y suis pointée comme ça, la bouche en cœur, et j’ai réussi à quémander une place à une table pas trop loin de la scène et ai passé une excellente soirée à bavarder entre deux morceaux de musique. Celle-ci a des sonorités proches du folklore nordique ou russe, ce qui n’est pas très étonnant. Sinon, l’endroit propose également un beau choix de bières !

Comment se déplacer entre les pays baltes ? L’avion bien sûr est une option, mais les trains, et surtout les lignes de bus fonctionnent à merveille. Entre Tallinn et Riga, puis entre Riga et Vilnius, j’ai voyagé avec Luxexpress à des tarifs défiant toute concurrence, soit 23 euros et 16 euros pour les deux trajets. Vous aurez plus de place que sur un siège d’avion, le wifi gratuit, des films à choix, du café à volonté, la clim et une prise électrique pour recharger votre téléphone. De plus, vous arriverez au centre-ville, à portée de pied de votre hébergement. Le site a une version anglaise et permet de réserver votre billet en ligne.

Mes voisins de table à ALA m’ont également parlé d’Eurolines qui propose le même service à des tarifs comparables.

Ne quittez pas Riga sans avoir goûté un peu de Black Balsam, une boisson à base de vodka et d’ingrédients mystérieux qui tire à 45°. Je me suis laissé conter ses vertus curatives. Jusqu’à preuve du contraire, ça fonctionne !

Moi mes souliers ont beaucoup voyagé – 28 décembre 2017

Peu de temps avant mon départ, une collègue de travail (coucou Annelyse) m’avait signalé un reportage sur Dublin. L’image qui m’avait le plus marqué n’était pas – oh surprise – une Guinness, mais la vue sur un phare rouge comme le chapeau du Père Noël.

C’est le troisième jour sans pluie sur Dublin. Un phénomène qui n’arrive qu’une fois par siècle m’a-t-on assuré. Signe que le jour est bien choisi pour aller voir le phare.

Gloups, Google Maps m’annonce 9 kilomètres. Mais seulement 1h50 de marche. Peur de rien, j’y vais ! Equipée de pied en cap, gants, bonnet, écharpe, chaussettes, baskets de marche, sac à dos, Olympus autour du cou, c’est parti. Vers 8h du matin, le soleil n’est toujours pas levé, eh oui, nous sommes au nord, à la période de l’année où les jours sont les plus courts. Ceci n’est pas pour me déplaire, j’ai droit au splendides lumières matinales le long de la rivière.

 

1h50 oui… mais pas pour moi. Est-ce mes petits pas ? Est-ce la faute à mes arrêts photo ? À un détour pour voir la rivière sous un autre angle ? Toujours est-il qu’il m’a fallu trois bonnes heures pour enfin m’asseoir au bout du monde de la jetée à l’ombre du phare Poolbeg. Est-ce que je regrette l’aventure ? Pas le moins du monde, même si au retour, je n’ai fait qu’un arrêt express à Trinity Collège, tant j’avais envie de reposer mes jambes de citadine mal entraînée.

C’est le moment de vous parler d’un équipement bien utile. Il y a un an, j’avais reçu d’une amie une paire de chaussettes de la marque Heat Holders. C’est un délice de les enfiler….mais vous ne les mettrez pas dans n’importe quelles chaussures tant elles sont épaisses. J’ai eu de multiples occasions de les mettre lors de ballades dans la neige et n’ai plus jamais eu froid aux pieds depuis. Enchantée par l’expérience, j’en ai équipé toute ma famille et me suis offert par la même occasion le set complet (bonnet, gants, écharpe) que j’ai eu l’occasion de trimballer au Groenland, en Islande, au Kazakhstan, et qui, à chaque fois, m’a rendu le froid supportable. Si vous cherchez de quoi vous protéger du froid, vous pouvez sans autre confier vos pieds, mains, oreilles à cette marque. J’ai trouvé les chaussettes chez Nature et Découverte et acheté le reste du set en ligne.

Au retour donc, je fais quelques pas dans Trinity Collège, puis me réchauffe quelques heures à l’hôtel en attendant la soirée au Brazen Head.

 

À Christ Church (ou était-ce à St Patrick ?) j’avais ramassé un flyer vantant une soirée « Food, Folklore and Fairies » dans le plus vieux pub de Dublin. . Pour 48 euros, des histoires, des chansons et un repas comprenant entrée, plat principal, dessert dans le cadre cosy du 3ème étage du plus vieux pub de Dublin.

Si je n’ai pas été emballée par la nourriture, je suis encore sous le charme des histoires et chansons d’Ollie Grace. Les conteurs-musiciens ne sont pas tous les soirs les mêmes. D’après le site, ils sont cinq à se produire en alternance. Ollie est-il le meilleur ? Sont-ils tous au même niveau ? Il me faudrait y retourner pour savoir. J’aimerais pouvoir profiter du spectacle sans devoir à chaque fois manger trois plats.

 

Pas que la nourriture soit mauvaise, c’est juste qu’elle est trop abondante pour moi et le gaspillage alimentaire me met mal à l’aise.

 

Je ressors de là avec l’envie d’en savoir plus sur le folklore local et un CD de chansons traditionnelles dans mon sac à dos.

 

Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas à tenter l’expérience, même si, comme moi, vous voyagez seul.e. Les convives sont répartis autour de grandes tables et vous partagerez vos éclats de rires avec vos voisins. Vous partagerez également d’impressionnants moments de silence et d’écoute.

 

Le repas-spectacle se termine à 21h45 et si le cœur vous en dit, vous vous arrêterez au rez-de-chaussée pour prolonger la soirée avec de la musique live.

Jour 2 – 23 octobre 2018 – Almaty – Kyzylorda – Aralsk

Se lever très tôt pour, à l’Aéroport d’Almaty prendre un vol d’Air Astana pour Kyzylorda. Là, trouver le chauffeur du minibus qui roulera environ sept heures pour nous amener à Aralsk.

C’est le résumé factuel de la journée. Le seul « point d’intérêt » fut cet arrêt, au milieu du chemin, dans une cafétéria située non loin d’un « complexe ». C’est un bien grand mot, mais c’est celui utilisé par la guide pour décrire ce… mouais… je ne sais vraiment pas comment le dire autrement…

Il y a un petit musée, la statue d’un bélier, puis un théâtre type théâtre romain à ciel ouvert. Chaque deux ans s’y déroule un festival de musique traditionnelle et cette plaine absolument déserte se couvre de yourtes qui accueillent les festivaliers.

C’est le lieu de célébration du Kobyz instrument traditionnel à deux cordes dont le son est capable de dompter humains et animaux.

L’histoire raconte que Korkyt-Ata est né après une gestation de trois ans et neuf jours. Le jour de sa naissance, il y eut un orage si impressionnant que le bébé fut nommé Korkyt, ce qui veut dire « celui qui est craint». Il aurait vécu 300 ans.

Toute sa vie, il a cherché un élixir d’immortalité et pour le trouver, il a en vain parcouru le monde. Un peu partout il rencontrait des personnes où des événements qui lui rappelaient sa propre fin. De retour chez lui, il s’est assis sous un arbre et a entendu une voix lui dire que, s’il voulait échapper à la mort, il devrait inventer un instrument de musique et en jouer sans cesse.

Il a créé le Kobyz, en découpant une pièce de bois et en la recouvrant de cuir de chameau. Les deux cordes étaient faites de crins de chevaux. L’instrument avait un son merveilleux et, lorsque Korkyt-Ata en jouait, le temps s’arrêtait. C’est ainsi qu’il a tenu la mort à distance.

Un jour, cependant, il s’assoupit. Un serpent en profita pour le mordre. Il avait plus de 300 ans.

C’est ainsi que le corps de Korkyt-Ata mourut, mais à ce jour, il vit encore à travers sa musique.

Ce mémorial curieux lui est dédié. Il a été achevé en 1986, conçu par l’architecte Ivrayev et le physicien Issatayev. Quatre piliers verticaux, en forme de Kobyz, renferment des tuyaux métalliques qui, lorsque le vent souffle, comme s’était le cas lors de ma visite, rappellent le son de l’instrument.

Et sinon, des kilomètres de rien. Plus de trafic toutefois que sur les pistes du centre de l’Islande ou les autoroutes défoncées de la Corée du Nord, mais pas beaucoup plus. Parfois le paysage se pare d’un troupeau de chameaux.

Fascination des Steppes de l’Asie Centrale.

Pour moi qui viens d’un pays où le paysage change radicalement dès qu’on parcourt 100 kilomètres, l’immensité de la pleine a quelque chose d’hypnotisant.

Le soir, nous arrivons à Aralsk, petite ville aux airs de village poussé tout en largeur, qui était, il n’y a pas si longtemps, un port de la Mer d’Aral. Aujourd’hui elle n’est plus que la gardienne du sable alentours.

Mais nous reviendrons largement sur le sujet demain.

La nuit se passe dans une « Guesthouse » qui a des prétentions hôtelières. Mais c’est la première fois qu’une employée à l’air revêche vient apporter le linge, le pose sur le matelas nu, et s’attend à ce que les hôtes fassent eux-mêmes leur lit. Les serviettes de la salle de bain sont en gros de la taille d’un timbre-poste. Et il faut se laver et se sécher dans le noir. Heureusement que je ne suis pas adepte du maquillage. Je ressemblerais sans doute à un clown.

Nuit malgré cela paisible, en bordure d’Aralsk.

 

 

Les Chats de Kotor ont bien du mérite

Il y a quelques années, lors d’un séjour à Dubrovnik, Dany avait suggéré une excursion d’un jour à Herceg Novi, porte d’entrée du Montenegro. J’en garde un souvenir lumineux, mais peut-être était-ce dû en bonne partie à l’excellente compagnie en laquelle je me trouvais.  C’est forte de cette impression que j’ai abordé Kotor, première destination véritablement touristique de ce tour des Balkans.

 

Alors oui,Kotor est un vrai petit bijou. Coincé entre la montagne et la mer, cerné de hautes murailles, il engloutit tous les matins des milliers d’humains crachés par les navires de croisière pour les recracher le soir, délestés de bien des Euros.

 

Kotor est également connu comme étant la ville des chats. Il y a longtemps, la peste, propagée par les rats, avait décimé une partie de la population. Les félins y ont mis bon ordre, décidant qu’ils auraient la peau des nez pointus. Depuis, ils ont assis leur suprématie, n’admettant que quelques canins comme esclaves. Blague à part, ils ont bien du mérites, ces chats qui supportent à longueur de journée ceux qui veulent les immortaliser.

À Kotor, lorsque vous aurez parcouru dix fois les ruelles étroites, que vous aurez affronté les escaliers menant jusqu’à la forteresse, trouvez un bateau qui vous emmènera jusqu’à l’île Notre Dame des Rochers, crée par l’obstination et la foi de marins qui sont venus amener des pierres, une à une, et ensuite y  ont construit une église. Faites une petite pause dans la baie pour vous baigner et seulement ensuite, appréciez un peu de rakia local.

Ma chambre, à l’hôtel Marija, donnait sur une place minuscule et fréquentée par de talentueux musiciens de rue – oui, il y en a de médiocres, mais pas ceux là.

Musicienne de rue

Vraiment, Kotor est un très bel endroit qu’il est difficile d’apprécier au milieu de la foule. Mais tôt le matin, avant l’arrivée des passagers de croisière, c’est une splendeur.

Big plus, pouce bleu, rt etc. pour Kotor et ses chats.

Et, pour la petite histoire, non, à l’heure où j’écris ces lignes, il n’y a ni Starbucks ni McDonalds dans les murs de la ville.

 

Trinidad, ses pavés, ses cigares, sa plage, ses couleurs

Trinidad,

Trinidad

Proche de l’Océan, Trinidad est une ville multicolore perchée sur une colline. Rues étroites et pavées, une place centrale bordée de terrasses qui se transforme la nuit en salle de concert et de danse à ciel ouvert.

Trinidad

 

Trinidad, ses maisons basses et portes ouvragées. Son accès à la plage qui m’a fait un instant penser être au paradis.

Trinidad

Trinidad

Le Paradis, une notion bien religieuse…. D’ailleurs Trinidad compte la seule maison dédiée à la Santeria, le temple de Yemaya. Je me suis laissé dire que deux religions coexistent pacifiquement à Cuba – outre le culte du Che, bien entendu – : la santeria et le catholicisme. La Santeria ne nécessite pas de lieux particuliers, les fidèles priant chez eux en y érigeant de petits autels. Je me suis laissé dire que, alors que les plus pauvres sont plutôt chrétiens car ils prient pour améliorer leur sort, les adeptes de la santeria, eux, cherchent avant tout à conserver leurs privilèges et se trouvent donc plutôt dans une couche aisée de la population.

 

Santeria – Trinidad

 

 

Dans les rues étroites on trouve des étals de marchés qui vendent quelques instruments de percussions, des recettes de cocktails gravés sur bois, des étuis à cigares et autres babioles pour touristes.  Comme on m’avait passé une commande, je demande à une vendeuse où je peux acheter des cigares. Elle appelle une femme, qui en appelle une autre qui vient vers moi et me fait signe de la suivre dans le dédale des rues. J’entre à sa suite dans une maison, on vérifie que je ne suis pas suivie, et on me fait pénétrer dans une chambre. Sur le lit, étalés, une quantité de boites de cigares, il doit y en avoir pour des milliers d’Euros. J’ai l’air maligne avec ma commande d’une petite boite. Ca fera 40 CUC madame. Voilà. Le sceau de la boite est brisé, seule, dans une petite chambre de Trinidad, avec 4 hommes qui doivent faire plus qu’arrondir leurs fins de mois de ce business, je n’ai ni marchandé, ni protesté contre l’état de l’emballage. En la relatant, j’ai l’impression de raconter une histoire un peu glauque, mais sur le moment, c’était plutôt cocasse. Ils devaient s’attendre à faire une grosse affaire et je ne cherchais qu’une petite boite de Cohiba siglo IV.

Je retrouve facilement mon chemin jusque vers les ruelles plus passantes du marché lorsqu’un enfant m’aborde. Non, il ne veut ni argent ni bonbon, ni même un stylo. Il a repéré mon appareil photo et veut que je l’immortalise. Sa mère (?) est à côté, elle m’autorise tout de même à lui glisser un peu de monnaie.

Trinidad

 

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Trinidad

Il faut que je vous parle de Cuba

Cuba – La Havane

Il faut que je vous parle de Cuba.

Cuba, c’est pour moi une très très vieille histoire.

Je devais avoir treize ou quatorze ans lorsque, dans le cadre d’un cours de géographie ou d’histoire, on m’avait attribué Cuba comme sujet d’exposé.

Cuba – La Havane

Comme on le faisait à l’époque, j’ai commencé par écumer les étagères familiales, les encyclopédies et dictionnaires que j’avais sous la main avant de me rabattre sur la bibliothèque cantonale. C’était l’époque où les ordinateurs occupaient des étages entiers et coûtaient plus qu’un bras de la Statue de la Liberté.

En me plongeant dans l’histoire de l’ile, c’est sans doute la première fois que j’entendais parler de la gauche ou du communisme non comme l’abomination suprême, mais comme un remède à quelque chose qui était pire : le régime de Battista. C’est également la première fois que j’ai lu des chiffres sur la répartition des richesses. Un vague début de conscience politique qui naissait. Si, ce jour là, on m’avait attribué l’Australie ou le Liechtenstein, peut-être ma vie aurait-elle été différente.

 

Cuba – La Havane

Toujours est-il que pendant des décennies, j’ai caressé l’idée d’aller voir le pays de Castro. En 2015 lorsque les Etats-Unis ont réouvert une ambassade à la Havane, je me suis dit que c’était la der des der pour voir un pays sans Starbucks ou McDo. Je compte mes petits sous, je regarde le calendrier, je franchis la porte de celle qui est devenue depuis mon agence de voyage, je lance « Espagnol » sur Duolingo et je réserve un voyage pour l’été 2016.

Cuba – La Havane

Ah…. l’arrivée à Cuba, quelques indices déjà que j’étais dans un monde différent. Lors des contrôles de sécurité – les officielles, dans mon souvenir il n’y avait que des femmes – font passer les personnes âgées et les familles avec enfants en bas âge devant. Pas de lignes particulières, simplement elles sont repérées dans la foule et invitées à couper la file. Pour les enfants en bas âge, c’est loupé, mais si je voyage encore dans 25 ans, j’aimerais que cette coutume locale soit devenue universelle.

Cuba – La Havane

Les formalités sont assez rapides et je prends un taxi pour la ville. Non, ce n’était pas une de ces anciennes américaines plus ou moins rutilantes ou rafistolées, ni une relique est-allemande, simplement une berline d’une marque chinoise que je n’avais jamais vue auparavant, un véhicule agréable, avec ceci de surprenant qu’il n’y avait pas de ceinture de sécurité. Quelle drôle de sensation après avoir pris l’habitude d’être constamment attachée en voiture !

Cuba – La Havane

Je passe deux ou trois jours à parcourir la vielle ville à pied, à me tordre les chevilles sur les pavés inégaux à force de ne pas regarder le sol. En effet, le spectacle est aussi en hauteur dans ces rues étroites. En quelques dizaines de mètres, on peut passer d’une place restaurée à merveille à une ruelle où tout semble en ruine. La ville se répare, se bricole, se rafistole petit bout par petit bout, mais même les ruines ont un charme fou. Oui, je parle bien là d’architecture, mais je pourrais également parler des habitants. Que ce soit à la Casa Particular (chambre d’hôte) ou dans la rue, les contacts avec les cubains sont chaleureux et bienveillants. Jamais pendant tout mon séjour je ne me suis sentie en danger de quelque manière que ce soit, de jour comme de nuit, dans les villes visitées. Bien sûr, il arrive qu’on vous aborde, principalement pour vous proposer les services d’un taxi, mais un « no gracias » suffit pour retrouver la solitude.

Cuba – La Havane

Cuba – La Havane

Après La Havane, j’ai rejoint un groupe qui visitait plusieurs autres villes de l’ile : Viñales, Trinidad, Cienfuegos et Santa Clara avant de retourner à La Havane. Ce groupe comportait des Australiens, Neo-zeelandais, Anglaises, Canadienne, j’y ai même trouvé une compatriote germanophone. Il semble qu’il y a également à Cuba du tourisme purement balnéaire, mais, à l’exception d’une après-midi à la plage, je ne m’y suis pas intéressée.

Le tourisme est actuellement en pleine extension, et ceci, sans les Etats-uniens qui pourtant sont les très proches voisins (souvenez-vous de la crise des missiles). Il semble que le monde entier partage mon soucis de voir La Havane avant qu’elle ne croule sous des hordes de personnes en short à fleur et Canon en bandoulière.

Cuba – La Havane

Les Casas particular, les services aux touristes, font qu’une économie parallèle se forme à côté de l’économie officielle. J’ai rencontré un avocat qui arrondissait ses fins de mois comme guide de la Havane. Une violoniste passait son été à faire le ménage dans les « Casas » de la ville. J’ai entendu parler de médecins qui préféraient conduire des Coco Taxis, etc.

Cuba – La Havane

Alors qu’on sait que l’éducation et la médecine à Cuba sont parmi les meilleures au monde, on ne peut que regretter ce gâchis.

Cuba – La Havane

En parlant d’argent, je suis allée changer mes Euros à la Cadeca (Casa De Cambio, voyez comme je frime avec mes connaissances locales et mon espagnol de cuisine) et ai à nouveau vu ce souci des plus âgés.  Comme la Cadeca est petite, les clients font la file à l’extérieur, sous le soleil qui frappe de toutes ses forces, un employé ne laisse entrer qu’une personne à la fois dans ce havre de paix et de fraicheur climatisée. Mais si vous êtes une personne âgée, vous vous présentez directement à l’employé qui vous laissera entrer aussitôt qu’un guichet se libère.

Cuba – La Havane

Il en va de même à l’ETECSA (Etreprise de Télécommunication de Cuba), l’endroit où, contre les pesos cubains que vous venez de vous procurer, on vous vendra une carte de communication qui vous permettra de vous connecter à internet dans certains endroits de la ville.

(à suivre)

Cuba – La Havane