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Jour 2 – 23 octobre 2018 – Almaty – Kyzylorda – Aralsk

Se lever très tôt pour, à l’Aéroport d’Almaty prendre un vol d’Air Astana pour Kyzylorda. Là, trouver le chauffeur du minibus qui roulera environ sept heures pour nous amener à Aralsk.

C’est le résumé factuel de la journée. Le seul « point d’intérêt » fut cet arrêt, au milieu du chemin, dans une cafétéria située non loin d’un « complexe ». C’est un bien grand mot, mais c’est celui utilisé par la guide pour décrire ce… mouais… je ne sais vraiment pas comment le dire autrement…

Il y a un petit musée, la statue d’un bélier, puis un théâtre type théâtre romain à ciel ouvert. Chaque deux ans s’y déroule un festival de musique traditionnelle et cette plaine absolument déserte se couvre de yourtes qui accueillent les festivaliers.

C’est le lieu de célébration du Kobyz instrument traditionnel à deux cordes dont le son est capable de dompter humains et animaux.

L’histoire raconte que Korkyt-Ata est né après une gestation de trois ans et neuf jours. Le jour de sa naissance, il y eut un orage si impressionnant que le bébé fut nommé Korkyt, ce qui veut dire « celui qui est craint». Il aurait vécu 300 ans.

Toute sa vie, il a cherché un élixir d’immortalité et pour le trouver, il a en vain parcouru le monde. Un peu partout il rencontrait des personnes où des événements qui lui rappelaient sa propre fin. De retour chez lui, il s’est assis sous un arbre et a entendu une voix lui dire que, s’il voulait échapper à la mort, il devrait inventer un instrument de musique et en jouer sans cesse.

Il a créé le Kobyz, en découpant une pièce de bois et en la recouvrant de cuir de chameau. Les deux cordes étaient faites de crins de chevaux. L’instrument avait un son merveilleux et, lorsque Korkyt-Ata en jouait, le temps s’arrêtait. C’est ainsi qu’il a tenu la mort à distance.

Un jour, cependant, il s’assoupit. Un serpent en profita pour le mordre. Il avait plus de 300 ans.

C’est ainsi que le corps de Korkyt-Ata mourut, mais à ce jour, il vit encore à travers sa musique.

Ce mémorial curieux lui est dédié. Il a été achevé en 1986, conçu par l’architecte Ivrayev et le physicien Issatayev. Quatre piliers verticaux, en forme de Kobyz, renferment des tuyaux métalliques qui, lorsque le vent souffle, comme s’était le cas lors de ma visite, rappellent le son de l’instrument.

Et sinon, des kilomètres de rien. Plus de trafic toutefois que sur les pistes du centre de l’Islande ou les autoroutes défoncées de la Corée du Nord, mais pas beaucoup plus. Parfois le paysage se pare d’un troupeau de chameaux.

Fascination des Steppes de l’Asie Centrale.

Pour moi qui viens d’un pays où le paysage change radicalement dès qu’on parcourt 100 kilomètres, l’immensité de la pleine a quelque chose d’hypnotisant.

Le soir, nous arrivons à Aralsk, petite ville aux airs de village poussé tout en largeur, qui était, il n’y a pas si longtemps, un port de la Mer d’Aral. Aujourd’hui elle n’est plus que la gardienne du sable alentours.

Mais nous reviendrons largement sur le sujet demain.

La nuit se passe dans une « Guesthouse » qui a des prétentions hôtelières. Mais c’est la première fois qu’une employée à l’air revêche vient apporter le linge, le pose sur le matelas nu, et s’attend à ce que les hôtes fassent eux-mêmes leur lit. Les serviettes de la salle de bain sont en gros de la taille d’un timbre-poste. Et il faut se laver et se sécher dans le noir. Heureusement que je ne suis pas adepte du maquillage. Je ressemblerais sans doute à un clown.

Nuit malgré cela paisible, en bordure d’Aralsk.