Devant moi marchait Larissa … 26 juillet 2019

C’est le début d’un long voyage….

Ceux qui aiment les longs voyages vont bien rire à la modestie de ce que j’appelle un long voyage.

On dira donc que c’est un long voyage à ma mesure.

Trois semaines et des poussières.

Peut-être aussi me semble-t-il long car je l’ai rêvé depuis plus d’un an.

On rembobine… ?

Un jour de printemps 2018, quequ’un crie sur internet : “On va organiser un voyage extraordinaire. On vous dit quand et où on part. On vous dit aussi quand et où on arrive. On ne vous dit rien de ce qui se passe entre deux. Y a-t-il des intéressés ?

Tout au fond de la classe d’internet, je me suis vue lever la main. Moi moi moi !!!

Évidemment, il y avait beaucoup d’appelés et je ne faisais pas partie des élus.

Pourtant, quelques jours plus tard, un coup de téléphone m’apprend que je suis à nouveau en lice. Suis-je toujours intéressée ? Tu parles !

Donc je m’inscris… et petit à petit les informations arrivent. On part du Kazakhstan, On arrive en Mongolie. Entre les deux il y aura de la Russie. Et il y aura du train, du 4×4, du bus, du cheval, de la marche…. (oui, de la marche…).

On est en automne 2018, et la perspective de ce voyage entraine un certain nombre de conséquences. Deux sont particulièrement drôles :

  • J’apprends le russe
  • Je me mets à la marche et parcours tous les dimanches les merveilleux wanderwegs du pays.

Bon, il y en a une troisième : Je fais des heures supplémentaires car ce voyage est violemment cher.

En 2019, c’est le moment, entre une vadrouille en Biélorussie et un autre dans le Sud de l’Afrique, de préparer les demandes de visas et réserver les vols.

Oh… Aeroflot vole sur le Kazakhstan avec une escale à Moscou, ce serait bien de s’y arrêter pour tester un peu mon russe.

Et voilà, cette année est passée si vite, et c’est de la capitale russe que j’écris ces lignes après avoir passé une journée à trotter après Larissa ma guide. J’ai appris un nombre incroyable de noms d’architectes tout en ouvrant grand mes mirettes devant les splendeurs moscovites.

Sans blague, on n’est jamais assez préparé. Cette civilisation a une histoire d’une telle densité que je me sens perdue dès qu’on me parle d’événements antérieurs au XXème siècle.

Allez…. Impressions générales…. Tout d’abord, Moscou est immense. Le centre lui-même est très grand, et je ne me sentirais pas de taille à le visiter entièrement à pied, ce que j’adore pourtant normalement. Heureusement que le Métro est efficace, bon marché, et par ailleurs, souvent spectaculaire.

Le Mausolée de Lénine était fermé. Décidément, après celui de Mao, je suis maudite. Derrière la place rouge à voir de jour, comme de nuit où elle prend une dimension différente, le Kremlin.

Si vous êtes de ma génération, ce nom évoquera Brejnev et ses successeurs, les temps sombres de la guerre froide. Ou, si vous êtes plus jeune, peut-être penserez-vous à Poutine et à ses manipulations pour placer ses pions aux postes dirigeants du monde.

Si au contraire vous êtes plus instruits, vous saurez que derrière les murs rouges de la forteresse ne se trouve pas seulement le bureau de Vladimir Vladimirovich, mais des palais et des cathédrales

Allez, en vrac (merci ki ? Merci wiki !)

  • La cathédrale de l’Archange Saint Michel
  • La cathédrale de l’Annonciation
  • Le palais à Facettes
  • La cathédrale Verkhospasskaïa
  • Le palais du Patriarche
  • Le clocher d’Ivan le grand
  • Etc.

Alors oui, allez-y, et achetez vos billets à l’avance pour éviter de faire la queue aux caisses. Préparez-vous également à passer l’un ou l’autre contrôles de sécurité… laissez votre couteau suisse à l’hôtel de peur de devoir le laisser dans une consigne.

Il y a de vraies splendeurs. Je me suis retrouvée bouche-bée en entrant dans une cathédrale. Attention, dans la plupart des églises, les photos sont interdites. Rattrapez-vous à l’extérieur.

Le centre de Moscou est absolument splendide, très bien entretenu, avec des espaces verts à foison, ne manquez pas celui situé tout proche de la Place Rouge, au bord de la rivière Moskova, aménagé il y a peu.

Moscou a une réputation de ville chère. Ce n’est pas entièrement vrai. J’ai payé mon petit drapeau russe un fraction du prix qu’on m’a arraché au Zimbabwé pour le même objet. Vous mangez très correctement pour 10 euros tout compris. J’ai goûté un bon borsch à mon hôtel hier soir et de délicieux pelmenis chez Kompot (C’est au sous-sol). Le décor de ce restaurant est curieux. Des alcôves sont arrangées comme des pièces différentes, séparées les unes des autres par des bibliothèques, et figurent des salons ou salles à manger chez des privés. A recommander !

Après avoir donc trottiné derrière Larissa – un vrai puits de science au français parfait – zut, je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer mon russe balbutiant avec elle – j’ai parcouru en solitaire la rue Arbat à la recherche des sensations décrites par Bulat Okudzhava

Cette artère piétonne est devenue une succession de restaurants et de boutiques de souvenirs. Mais elle compte encore moult artistes de rues et autres vendeurs de portraits. C’est un peu Montmartre disait Larissa. Mais avec l’avantage qu’on ne voit pas le Sacré Cœur. Ca c’est de moi.

Attention, il y a deux rues Arbat, l’ancienne et la nouvelle. Cherchez la première. Pas que la deuxième soit moche…. C’est juste une rue comme une autre, alors qu’il fait bon flâner dans la première.

Sécurité ? J’imagine qu’il existe des pickpockets partout, et je suis sans doute très naîve, mais je m’y suis sentie comme chez moi.