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27 décembre 2018 – Rome en un seul jour…


Oui, je suis matinale et le Vatican est tout proche. À moi la Basilique, la Chapelle Sixtine etc.

Sur la place St-Pierre, je sors mon téléphone pour cocher la case « Vatican » sur mon appli de voyage préférée et je mets dans la file de ceux qui veulent entrer dans la Basilique St-Pierre. Auparavant, je vais monter dans la coupole pour voir la ville d’en haut. Il y a le choix entre entreprendre toute la montée à pied ou faire la moitié en ascenseur. Je suis un peu étonnée de la file d’attente, bien vingt minutes, pour passer les portiques de sécurité

La montée !

On n’arrête pas les braves. Ce sera « a piedi » pour moi, pour deux euros de moins. C’est parti pour 551 marches ! On connaît mon amour des escaliers. Ca tourne, ça tourne, et ça tourne encore, lorsqu’on est dans le dôme, on est heureux d’être de petite taille, mais une fois là-haut, sur le balcon de François… que la vue est belle sur la place St-Pierre et la ville éternelle. 

Le balcon de François

Un bref coup d’œil m’apprend que la file (de 20 minutes) de tout à l’heure à plus que doublé. La descente est plus simple, plus rapide, et mène directement dans la Basilique. Je vous fais grâce des descriptions que vous trouverez en abondance sur des sites dédiés.

Pour visiter la chapelle Sixtine, il faut passer par les Musées du Vatican. Ça tombe bien, j’avais l’intention de m’offrir la visite. Mais pas aujourd’hui. La file d’attente pour arriver jusqu’aux billets s’étend sur plusieurs centaines de mètres.

Je profite des nombreuses heures qui m’attendent pour me promener au petit bonheur la chance dans la ville. Nous sommes en décembre et le ciel est limpide. Il fait doux, proche de 10°. C’est idéal. Et je ne suis pas la seule à le penser. Ils sont des centaines à se presser autour de la fontaine de Trevi.  

Quelques badauds…

Je m’arrête pour manger dans un petit bistrot (Papa’s cafe) et en profite pour tester mon italien. Même s’il est un peu rouillé, l’effort me vaut toutes les attentions du personnel et un verre de Chianti gratuit ! Fallait pas ! Un seul verre et je n’ose plus conduire. Le deuxième me renvoie illico à l’hôtel, heureusement tout proche, pour une sieste de circonstance. 

Ce n’est pas à ce rythme que je pourrai visiter Rome en un seul jour.

14 – 15 août – Copenhague – Christiania – Gastronomie et déception

Gare de Copenhague

Pour aller de Hambourg à Copenhague, prenez le train ! Et comme celui-ci ne sait pas très bien rouler sur l’eau, il prend le ferry comme tout le monde. En Suisse, on connait la voiture qui prend le train (Loestschberg ou Simplon). Un peu partout on connaît les bacs, en revanche le train qui prend le ferry, je n’avais jamais vu ! Pendant le trajet, les passagers descendent des wagons et profitent de l’air du large et hop, on passe d’Allemagne au Danemark sans même s’en apercevoir. Encore deux heures et c’est Copenhague.

Si vous êtes cycliste, le vélo est vraisemblablement la meilleure manière de visiter la ville. Les pistes dédiées sont légion et l’endroit est aussi plat qu’une crêpe. Attention, la circulation est dense car les Danois sont très nombreux à circuler ainsi, même en hiver.

Opéra, depuis les canaux.

Pour les plus flemmards, allez au Nouveau Port (Nyhavn) parce que, tout d’abord, c’est très joli, et qu’ensuite vous pourrez faire un tour en bateau dans les canaux. Astuce : Ne premez pas le tour « Buy your tickets here » mais allez 30 mètres plus loin, sur la droite, panneau blanc, société Netto-Bådene, « 60 minutes guided tour » qui vous vend le même trajet sur la même durée pour la moitié du prix, soit 50 KR (7 euros, à la louche).  Vous vous promènerez donc et aurez droit à des commentaires en danois, anglais, allemand sur l’histoire, l’architecture, et surtout vous aurez le plaisir de voir la petite sirène de dos, et des touristes qui tombent à l’eau en tentant le selfie parfait.

Une autre « attraction » de la capitale danoise : La Ville libre de Christiania

Une entrée de Christiania

Communauté, micronation, marché de la drogue, repaire d’artiste et d’artisans, centre culturel, Christiania est tout ceci à la fois depuis 1971. Dans ce qui s’appelle le « Green Light District », les drogues douces sont en vente au vu et su de tout le monde mais les panneaux « No Photo » tendent à montrer que tout n’est pas si simple. On peut très vite sortir de ce minuscule centre-ville pour s’approcher de la rivière et là tout se calme comme par miracle. La zone « résidentielle » de Christiania est parsemée d’habitations au bord de l’eau, parfois en dur, parfois de bric et de broc, témoins de la volonté de vivre en marge. On n’y croise plus de touristes mais quelques habitants qui vaquent à leurs normales occupations.

Christiania, ses petits chemins…

A force de marcher en longeant la rivière (le canal ? le bras de mer ?), je ne savais plus si j’étais encore à Christiania ou si j’étais de retour sur terre…  un coup d’œil à Google Maps m’apprend que je suis à deux pas du Noma. Je pousse jusque là pour le plaisir des yeux.

Noma (et oui, c’est Pride Week même chez eux)

Un jour peut-être irai-je goûter de cette cuisine-là, mais pour le prix, j’aime autant m’offrir un billet d’avion !

Je reviens sur mes pas, en direction du « centre ville » de Christiania et m’arrête dans une boutique d’artisanat.

J’aurais dû commencer par-là ! On m’offre un plan des lieux, des conseils sur les endroits où m’arrêter et de grands sourires. Plutôt qu’une mauvaise photo du plan, je vous ai dégoté le pdf d’icelui.

Bonne lecture !

Eglise Notre-Sauveur

Les 2,5 lecteurs fidèles de mon blogs connaissent déjà mon amour-haine des escaliers ! Comme je n’ai peur de rien et que le clocher est magnifique, me voici dans la file d’attente des courageux qui vont se lancer à l’assaut des marches de l’église Notre SauveurVor Frelsers Kirke, dans le texte.

Oui, il y a une file d’attente, et lorsque vous aurez grimpé une cinquantaine des 400 marches, vous saurez pourquoi. Alternativement, vous pouvez lire le paragraphe suivant.

Il n’y a qu’une seule rampe d’escaliers et les croisements sont parfois difficiles. Accueillir plus de monde à la fois serait franchement dangereux. Par ailleurs, en cas de grands vents ou autres conditions climatiques limites, l’accès est interdit.

Oh, et il vous faudra débourser 50 DK (toujours dans les 7 euros) pour vous attaquer à la montée (réductions pour enfants, étudiants, retraités, etc.)

Une fois dans la tour, vous allez côtoyer des cloches, de grandes, qui sonnent à intervalles réguliers, comme des cloches quoi. Mais vu que vous serez juste à côté, on vous prévient pour éviter les crises cardiaques. Donc si une grande lumière jaune se met à clignoter, vous saurez que les cloches vont faire ce qu’elles savent faire le mieux. Attention à vos oreilles.

Oh la belle vue !

En ce qui concerne la montée, si vous craignez de ne pas y arriver par manque de condition physique, sachez que dans les premiers étages il est possible de faire des pauses, par ailleurs agrémentées de petites expositions / films présentant l’église et son clocher. Par la suite, vous irez tellement lentement à cause des croisements et des autres courageux que vous ne sentirez pas votre cœur s’emballer.

Sauf si vous avez le vertige.

Car après environ 25o marches, vous ne serez plus à l’intérieur de la tour, mais dehors car les escaliers en colimaçons sont en façade. La vue est phénoménale ! Tout au sommet les marches sont étroites et il faut se battre se serrer pour croiser. Evidemment, tout le monde aimerait passer un peu de temps au sommet du monde ! Soyez sympa, ne vous attardez pas, d’autres attendent.

« Open Sandwich »

Si après tout cela vous avez un petit creux, sachez que Copenhague est chère ! Pas exagérément, mais après les Pays Baltes et même Berlin, ça fait un choc. Je vous recommande néanmoins le détour par Det Lille Apotek qui a un joli choix, dont, à des prix raisonnables, des « Open Sandwiches » variés.

Sinon, vous trouverez pas mal de street food. Au nouveau port, (Nyhavn) j’avais repéré quelques stands proposant des pâtisseries, des crêpes, et même de la raclette ! De la vraie, avec un racleur et un vrai four à raclette !

Pseudo fromage à raclette

Nyhavn, le vieux port

Un peu par nostalgie et sachent que mes fils en dégustaient une en Valais, je me suis dit que j’allais tenter le coup.

 

– Hi ! May I ask what kind of cheese you’re using ?

-Raclette cheese of course.

-(Moi, salivant) And where is that cheese from ?

-From France !

-…

 

J’ai fini par trouver une focaccia ma foi fort bonne dans un stand des alentours.

Pour votre gouverne : Le Raclette est valaisan !

Je n’ai pas testé les jardins de Tivoli, ce sera pour une autre fois.

Copenhague est une destination relativement chère, également pour l’hôtellerie. Si vous ne voulez pas vous ruiner, pensez au Cabinn City, qui va à l’essentiel. Pas de décor, pas de charme, peu de place, mais une bonne situation, un wifi efficace, et, ENFIN, une bouilloire et des sachets de thé !! Je me demandais si ça avait disparu !

 9 – 10 août – Vilnius – Uzupis – un petit coin de paradis.

Lorsque j’entre dans ma chambre d’hôtel, il fait sombre. Comme si souvent, il faut introduire la carte dans son emplacement pour que l’électricité fonctionne. En même temps, la télé se met en marche sur une page d’accueil avec les informations principales – heures du petit déj, etc – avec un swing léger en fond sonore. Je suis à l’étage Louis Armstrong. Je me demande si on a droit à de la pop sucrée aux étages Madonna ou Gaga. C’est donc sur un air de Duke ou avec la voix de Sassy en fond sonore que j’écris ces mots.

Décoré sur le thème de la musique et situé près de la vieille ville, c’est à nouveau un choix heureux.

Vilnius a des côtés sombres. De 200’000, la population juive a fondu pendant la deuxième guerre mondiale. D’abord enfermée dans des ghettos, puis exterminée dans les forêts entourant la ville à la fin de la guerre, il ne restait que quelques milliers de Juifs en 1945. Maintenant on se promène dans des quartiers aux rues étroites, pavées, aux couleurs pastel et quelques plaques commémoratives rappellent les heures noires.

Si la plupart des synagogues ont disparu, on trouve encore de nombreuses églises qui, désacralisées pendant la période soviétique, ont pour la plupart retrouvé leur vocation première. L’Eglise catholique lituanienne est en ébullition, le Pape François doit venir en visite en septembre prochain.

Le cœur de Vilnius, dans un méandre de la rivière Vilnia, est le quartier d’Uzupis, que dis-je le quartier, c’est la République d’Uzupis. Après le démentèlement de l’URSS, cette partie de la ville est envahie par des artistes qui y trouvent de la place pour y installer leurs ateliers et y vivre, à proximité du centre et de l’académie des beaux-arts.

Comme tout pays qui se respecte, Uzupis s’est dotée d’une constitution. Celle-ci compte 41 points :

  1. L’Homme a le droit de vivre près de la petite rivière Vilnalé et la Vilnalé a le droit de couler près de l’Homme
  2. L’Homme a le droit à l’eau chaude, au chauffage durant les mois d’hiver et à un toit de tuiles
  3. L’Homme a le droit de mourir, mais ce n’est pas un devoir
  4. L’Homme a le droit de faire des erreur
  5. L’Homme a le droit d’être unique
  6. L’Homme a le droit d’aimer
  7. L’Homme a le droit de ne pas être aimé, mais pas nécessairement
  8. L’Homme a le droit de n’être ni remarquable ni célèbre
  9. L’Homme a le droit de paresser ou de ne rien faire du tout
  10. L’Homme a le droit d’aimer le chat et de le protéger
  11. L’Homme a le droit de prendre soin du chien jusqu’à ce que la mort les sépare.
  12. Le chien a le droit d’être chien
  13. Le chat a le droit de ne pas aimer son maitre mais doit le soutenir dans les moments difficiles
  14. L’Homme a le droit, parfois de ne pas savoir qu’il a des devoirs
  15. L’Homme a le droit de douter, mais ce n’est pas obligé
  16. L’Homme a le droit d’être heureux
  17. L’Homme a le droit d’être malheureux
  18. L’Homme a le droit de se taire
  19. L’Homme a le droit de croire
  20. L’Homme n’a pas le droit d’être violent
  21. L’Homme a le droit d’apprécier sa propre petitesse et sa grandeur
  22. L’Homme n’a pas le droit d’avoir des vues sur l’éternité
  23. L’Homme a le droit de comprendre
  24. L’Homme a le droit de ne rien comprendre du tout
  25. L’Homme a le droit d’être d’une nationalité différente
  26. L’Homme a le droit de fêter ou de ne pas fêter son anniversaire
  27. L’Homme devrait se souvenir de son nom
  28. L’Homme peut partager ce qu’il possède
  29. L’Homme ne peut pas partager ce qu’il ne possède pas
  30. L’Homme a le droit d’avoir des frères, des sœurs et des parents
  31. L’Homme peut être indépendant
  32. L’Homme est responsable de sa Liberté
  33. L’Homme a le droit de pleurer
  34. L’Homme a le droit d’être incompris
  35. L’Homme n’a pas le droit d’en rendre un autre coupable
  36. L’Homme a le droit d’être un individu
  37. L’Homme a le droit de n’avoir aucun droit
  38. L’Homme a le droit de ne pas avoir peur
  39. Ne conquiers pas
  40. Ne te protège pas
  41. N’abandonne jamais

 

Etonnant non ?

Tout ça fleure bon l’utopie… mais on y respire bien. En plus de tremper vos pieds dans la Vilnia et de boire un verre au bistrot qui sert de parlement, vous pourrez vous arrêter sur la place du Tibet – une des rares au monde, la pression du gouvernement chinois est passée par là, vous admirerez l’ange, symbole de la république au pied duquel coule, tous les 1eravril, jour de fête nationale, une fontaine à bière.

La guide à qui j’ai parlé (oui, j’ai cédé encore une fois à l’appel des Freetours), me confie qu’il fait vraiment bon vivre à Vilnius quelques mois par année. Dès que le temps se couvre et que la température se fait moins clémente, les visages se ferment et une drôle de morosité s’empare des Lituaniens. Le pays tend à se dépeupler, les jeunes préférant s’expatrier tant les salaires sont déprimants et ne permettent que difficilement de vivre de son travail.

Elle m’a aussi dit qu’il ne fallait pas quitter Vilnius sans avoir goût aux « Cepelinai » ou Zeppelins. Je vous laisse consulter l’article Wikipedia . Sachez seulement que si on vous vend ça comme entrée, on vous ment ! Vous ne pourrez plus rien avaler après !