Cinq jours avec Nazira

5 jours avec Nazira

Au moment de prendre mon billet pour le Kazakhstan, sa capitale se nommait Astana. Elle a été renommée depuis en Nur-Sultan, prénom de Nazarbaiev, celui qui a présidé le pays depuis l’éclatement de l’empire soviétique.

Y a-t-il eu des tractations ? Tu démissionnes enfin sans bruit et on renomme la capitale à ton nom ? Nul ne le sait.

J’arrive au petit matin, un chauffeur m’emmène à l’hôtel, je négocie un « early check in ». Il me faut quelques heures de repos avant « le grand rendez-vous de 18 heures ».

NurSultan n’est pas faite pour les piétons. Bien sûr, il y a des trottoirs, des feux rouges qui permettent de traverses les grandes artères, mais elle est immense. Lorsque, à la réception de l’hôtel, je demande qu’on m’indique la direction et le temps pour le plus proche centre commercial, on me dit 30 minutes (ok, ça va, je gère) « by taxi ». Oh…. Là c’est autre chose. Bon. Je ne visiterai pas Astana aujourd’hui et me contente de quelques pas non loin de l’hôtel, le temps de trouver un petit commerce et vérifier que le russe est toujours la langue dominante.

Le soir, rencontre du groupe, de notre guide pour les trois semaines à venir, elle s’appelle Yulia, est russe, drôle, et me réserve une jolie surprise.

A la quasi unanimité le groupe décide de ne rien savoir de l’itinéraire et du programme. Nous serons informés au jour le jour. On est là pour l’aventure, non ?

Après avoir vérifié l’exactitude de nos données personnelles, que nous soyons en possession des visas pour la Russie et la Mongolie, et que nous soyons couverts par des assurances santé et voyage, Yulia nous informe que nous serons accompagnés, dans les trois pays traversés par des guides locaux. Celle qui va nous rejoindre pour la partie Kazakhe se nomme Nazira.

Nazira ??

Nazira from Almaty ?

La coïncidence est trop belle. C’est *ma* Nazira. Celle qui avait été ma guide lors de ma première visite du pays. J’ai toujours trouvé les « tour leaders » Intrepid absolument fantastiques. Et elle, je me souviendrai encore longtemps de la manière dont elle avait géré une touriste plus désagréable que la moyenne.

Astana, NurSultan la moderne, sortie de nulle-part, poussée comme un champignon, Dubaï-style, en quelques années, recouvertes de bâtiments plus modernes et audacieux les uns que les autres, œuvres d’architectes ambitieux et de businessmen fortunés.

Nous voyons une mosquée et déjà là nous sommes séparés. Les trois hommes d’un côté, les huit femmes de l’autre. Dans son ambition, Astana NurSultan voit grand. La mosquée est immense, le stade également, tout comme les centres commerciaux, ou culturels. La ville fait tout pour accueillir des événements mondiaux comme l’exposition universelle en 2017 ou des rencontres entre les chefs des principales religions, la premières s’étant tenue en 2003 en présence de Jean-Paul II. Les bâtiments ont leur nom officiel ainsi que leurs surnoms. On voit le chou ou la sucette. Quelques trouvailles – je ne dis pas que c’est une invention kazakhe, mais juste que c’est drôlement bien trouvé – une poubelle bac à fleurs par exemple, pourrait inspirer d’autres municipalités.

Et dire qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, on trouve encore des maisons avec la cabane au fond du jardin. Mais nous y reviendront.

Nos jours kazaks se poursuivent dans les terres, avec visite d’une réserve naturelle célèbre pour la multitude d’oiseaux qui y vivent, y nichent, s’y reposent entre deux migrations, ou n’y font que passer.