Archives mensuelles : juillet 2019

Un train pour Karaganda

Deux heures de train et nous arrivons à Karaganda. Les connaisseurs de Thiéfaine sont familiers du nom. Karlag…. Le Goulag de Karaganda. Un camp immense, de la taille de la France, au beau milieu du Kazakhstan. Et un ancien bâtiment du KGB transformé en musée, en mémoire des victimes.

C’est moins prenant, moins angoissant, moins étouffant qu’une visite d’Auschwitz, car les pièces les plus angoissantes sont des reconstitutions. Mais on n’en sort pas totalement indemne.

C’est depuis cette ancienne capitale minière que nous prenons le plus long train de ma vie – eh oui, le Transsibérien est encore sur ma liste de choses à faire. Nous passerons 24 heures dans d’anciens wagons russes pour quitter le Kazakhstan et arriver à Barnaoul.

Je dis adieu à Nazira, jamais deux sans trois. Peut-être que la prochaine fois ce sera sur mes terres.

Cinq jours avec Nazira

5 jours avec Nazira

Au moment de prendre mon billet pour le Kazakhstan, sa capitale se nommait Astana. Elle a été renommée depuis en Nur-Sultan, prénom de Nazarbaiev, celui qui a présidé le pays depuis l’éclatement de l’empire soviétique.

Y a-t-il eu des tractations ? Tu démissionnes enfin sans bruit et on renomme la capitale à ton nom ? Nul ne le sait.

J’arrive au petit matin, un chauffeur m’emmène à l’hôtel, je négocie un « early check in ». Il me faut quelques heures de repos avant « le grand rendez-vous de 18 heures ».

NurSultan n’est pas faite pour les piétons. Bien sûr, il y a des trottoirs, des feux rouges qui permettent de traverses les grandes artères, mais elle est immense. Lorsque, à la réception de l’hôtel, je demande qu’on m’indique la direction et le temps pour le plus proche centre commercial, on me dit 30 minutes (ok, ça va, je gère) « by taxi ». Oh…. Là c’est autre chose. Bon. Je ne visiterai pas Astana aujourd’hui et me contente de quelques pas non loin de l’hôtel, le temps de trouver un petit commerce et vérifier que le russe est toujours la langue dominante.

Le soir, rencontre du groupe, de notre guide pour les trois semaines à venir, elle s’appelle Yulia, est russe, drôle, et me réserve une jolie surprise.

A la quasi unanimité le groupe décide de ne rien savoir de l’itinéraire et du programme. Nous serons informés au jour le jour. On est là pour l’aventure, non ?

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Winds of Change – 27 juillet 2019

I follow the Moskva

Down to Gorky Park

Listening to the wind of change

An August summer night

Soldiers passing by

Listening to the wind of change

(Scorpions – 1990)

C’est vers 13 heures que Larissa me libère devant l’entrée du Parc Gorki. Ce haut lieu des jours moscovites accueille aujourd’hui un festival du Burger, des concerts, et quantités d’enfants petits ou grands venus profiter de l’ombre des grands arbres et de la fraîcheur des étendues d’eau. En hiver ils y patineront.

Avant cette pause bienvenue, Larissa m’a emmenée sur la colline des moineaux où on a un point de vue imprenable sur la ville. En se retournant, on fait face à un immense bâtiment stalinien : l’Université d’Etat de Moscou.

Puis nous passons une heure au couvent de Novodievitchi proche du Lac qui a inspiré Tchaïkovski pour son Ballet. Aujourd’hui on n’y voit plus que des canards. Pour l’aspect historique, je vous laisse lire Wikpedia qui en sait plus que moi. En amuse-bouche, sachez simplement que celui-ci est bien plus qu’un lieu de prière. C’est une forteresse, une “prison”, un lieu de multiples histoires, trahisons, pierres tombales. En réfection depuis plusieurs années, il n’est malheureusement pas à son avantage derrière les échafaudages. Notez que pendant la période communiste, il est devenu le Musée de l’Emancipation de la Femme !!

En parlant de Musée, le Muzeon Art Park, ou Parc des Statues abrite un cimetière d’art soviétique. Vous y trouverez plusieurs Lénine, Kossyguine, un ou deux Brejnev, d’autres figures centrales ainsi qu’un grand Staline situé ironiquement (?) devant un monument aux victimes des régimes totalitaires.

Le centre-ville est rempli de policiers et autres gens en armes et uniformes. J’apprendrai plus tard qu’une manifestation politique a eu comme conséquence plus de 1000 arrestations.

En suivant les conseils de Larissa, je prends la ligne 5 du métro, celle qui fait une boucle. Achetez un billet simple ou une carte journalière pour n’avoir pas de souci, et hop ! Longue descente, prenez le métro dans le sens qu’il vous plaira et sortez à chaque arrêt pour prendre une photo. C’est splendide.

Et comme les wagons passent toutes les deux minutes, vous n’aurez pas à attendre.

C’est déjà l’heure de quitter Moscou par un vol de nuit pour Astana Nur-Sultan.

Devant moi marchait Larissa … 26 juillet 2019

C’est le début d’un long voyage….

Ceux qui aiment les longs voyages vont bien rire à la modestie de ce que j’appelle un long voyage.

On dira donc que c’est un long voyage à ma mesure.

Trois semaines et des poussières.

Peut-être aussi me semble-t-il long car je l’ai rêvé depuis plus d’un an.

On rembobine… ?

Un jour de printemps 2018, quequ’un crie sur internet : “On va organiser un voyage extraordinaire. On vous dit quand et où on part. On vous dit aussi quand et où on arrive. On ne vous dit rien de ce qui se passe entre deux. Y a-t-il des intéressés ?

Tout au fond de la classe d’internet, je me suis vue lever la main. Moi moi moi !!!

Évidemment, il y avait beaucoup d’appelés et je ne faisais pas partie des élus.

Pourtant, quelques jours plus tard, un coup de téléphone m’apprend que je suis à nouveau en lice. Suis-je toujours intéressée ? Tu parles !

Donc je m’inscris… et petit à petit les informations arrivent. On part du Kazakhstan, On arrive en Mongolie. Entre les deux il y aura de la Russie. Et il y aura du train, du 4×4, du bus, du cheval, de la marche…. (oui, de la marche…).

On est en automne 2018, et la perspective de ce voyage entraine un certain nombre de conséquences. Deux sont particulièrement drôles :

  • J’apprends le russe
  • Je me mets à la marche et parcours tous les dimanches les merveilleux wanderwegs du pays.

Bon, il y en a une troisième : Je fais des heures supplémentaires car ce voyage est violemment cher.

En 2019, c’est le moment, entre une vadrouille en Biélorussie et un autre dans le Sud de l’Afrique, de préparer les demandes de visas et réserver les vols.

Oh… Aeroflot vole sur le Kazakhstan avec une escale à Moscou, ce serait bien de s’y arrêter pour tester un peu mon russe.

Et voilà, cette année est passée si vite, et c’est de la capitale russe que j’écris ces lignes après avoir passé une journée à trotter après Larissa ma guide. J’ai appris un nombre incroyable de noms d’architectes tout en ouvrant grand mes mirettes devant les splendeurs moscovites.

Sans blague, on n’est jamais assez préparé. Cette civilisation a une histoire d’une telle densité que je me sens perdue dès qu’on me parle d’événements antérieurs au XXème siècle.

Allez…. Impressions générales…. Tout d’abord, Moscou est immense. Le centre lui-même est très grand, et je ne me sentirais pas de taille à le visiter entièrement à pied, ce que j’adore pourtant normalement. Heureusement que le Métro est efficace, bon marché, et par ailleurs, souvent spectaculaire.

Le Mausolée de Lénine était fermé. Décidément, après celui de Mao, je suis maudite. Derrière la place rouge à voir de jour, comme de nuit où elle prend une dimension différente, le Kremlin.

Si vous êtes de ma génération, ce nom évoquera Brejnev et ses successeurs, les temps sombres de la guerre froide. Ou, si vous êtes plus jeune, peut-être penserez-vous à Poutine et à ses manipulations pour placer ses pions aux postes dirigeants du monde.

Si au contraire vous êtes plus instruits, vous saurez que derrière les murs rouges de la forteresse ne se trouve pas seulement le bureau de Vladimir Vladimirovich, mais des palais et des cathédrales

Allez, en vrac (merci ki ? Merci wiki !)

  • La cathédrale de l’Archange Saint Michel
  • La cathédrale de l’Annonciation
  • Le palais à Facettes
  • La cathédrale Verkhospasskaïa
  • Le palais du Patriarche
  • Le clocher d’Ivan le grand
  • Etc.

Alors oui, allez-y, et achetez vos billets à l’avance pour éviter de faire la queue aux caisses. Préparez-vous également à passer l’un ou l’autre contrôles de sécurité… laissez votre couteau suisse à l’hôtel de peur de devoir le laisser dans une consigne.

Il y a de vraies splendeurs. Je me suis retrouvée bouche-bée en entrant dans une cathédrale. Attention, dans la plupart des églises, les photos sont interdites. Rattrapez-vous à l’extérieur.

Le centre de Moscou est absolument splendide, très bien entretenu, avec des espaces verts à foison, ne manquez pas celui situé tout proche de la Place Rouge, au bord de la rivière Moskova, aménagé il y a peu.

Moscou a une réputation de ville chère. Ce n’est pas entièrement vrai. J’ai payé mon petit drapeau russe un fraction du prix qu’on m’a arraché au Zimbabwé pour le même objet. Vous mangez très correctement pour 10 euros tout compris. J’ai goûté un bon borsch à mon hôtel hier soir et de délicieux pelmenis chez Kompot (C’est au sous-sol). Le décor de ce restaurant est curieux. Des alcôves sont arrangées comme des pièces différentes, séparées les unes des autres par des bibliothèques, et figurent des salons ou salles à manger chez des privés. A recommander !

Après avoir donc trottiné derrière Larissa – un vrai puits de science au français parfait – zut, je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer mon russe balbutiant avec elle – j’ai parcouru en solitaire la rue Arbat à la recherche des sensations décrites par Bulat Okudzhava

Cette artère piétonne est devenue une succession de restaurants et de boutiques de souvenirs. Mais elle compte encore moult artistes de rues et autres vendeurs de portraits. C’est un peu Montmartre disait Larissa. Mais avec l’avantage qu’on ne voit pas le Sacré Cœur. Ca c’est de moi.

Attention, il y a deux rues Arbat, l’ancienne et la nouvelle. Cherchez la première. Pas que la deuxième soit moche…. C’est juste une rue comme une autre, alors qu’il fait bon flâner dans la première.

Sécurité ? J’imagine qu’il existe des pickpockets partout, et je suis sans doute très naîve, mais je m’y suis sentie comme chez moi.

Hellas… Juliet 2019

Une semaine à Athènes avec des amis, pas de quoi bloguer nos soirées à jouer à des jeux de cartes improbables en dégustant la bière locale… mais j’ai quand même quelques petits conseils pratiques pour vous.

    Bien sûr, vous irez au Parthénon. Plutôt que de dépenser 20 euros pour l’entrée, offrez-vous un ticket « MonuMus » à 30 euros qui vous permettra, outre l’entrée à l’Acropole, de visiter l’Ancienne Agora, l’Agora Romaine, la Bibliothèque d’Hadrien, ainsi que d’autres sites du centre-ville d’Athènes. Ce billet est valable cinq jours.
  • Pour vous déplacer, le métro ou le bus sont bon marché. Mais si vous êtes à plusieurs, vous pouvez préférer le taxi, également très avantageux. Plutôt qu’Uber, utilisez comme un local l’application Beat – Ride app.
  • Nous voulions voir le Cap Sounion. Allez-y également, au coucher du soleil… mais sachez que sur place, vous ferez le tour du lieu en moins d’une heure… et encore, en prenant votre temps. Donc prévoyez d’y être en fin de journée. Pour y aller, le moyen le meilleur marché est de prendre le bus public qui vous y emmènera pour 12.5 euros, retour compris, depuis le centre ville. Départ toutes les heures. Le billet se prend directement dans le bus.
  • Comme dans bien des villes, les Freetours sont légions. Celui que j’ai suivi en compagnie de Stathis était très bien construit, un mélange de fun et de sérieux. A recommander absolument.
  • Le Musée National Archéologique est un must. Mais préparez-vous ou louez un Audio Guide si vous voulez en retirer le plus de bénéfices possibles.

Sinon, à ma grande surprise, Athènes était très peu peuplée. Pas de files d’attentes, peu de touristes. Allez-y, aidez ce beau pays à se reconstruire. Il a souffert.