Archives de catégorie : Roumanie

Mercredi 11 juillet 2018 – Ornitology

Le Danube, je l’ai d’abord rencontré sur les bancs d’école, lorsqu’on apprenait l’hydrologie de la Suisse. Non, nous n’alimentions pas seulement le Rhône et le Rhin, mais également le Danube et le Pô.

Puis, je devais avoir quinze ans, lors d’un séjour linguistique dans la banlieue de Vienne, j’ai même pu m’y baigner et m’initier à la planche à voile.

Mais ces connaissances théoriques n’ont rien à voir avec les splendeurs que j’ai découvertes aujourd’hui. Pour moi, l’ornithologie évoque plus le bebop qu’autre chose et je dois avouer ma méconnaissance crasse des oiseaux, ici, dans le paradis des bêtes qui volent.

Il aurait fallu se promener avec un spécialiste… mais j’avais un spécialiste au volant du petit bateau. Cependant, il parlait un anglais hésitant et moi aussi… tout juste ai-je distingué des pélicans, cormorans, hérons cendrés et martins pêcheurs. Des millions d’oiseaux y vivent ou y passent. 300 espèces y sont recensées et se montrent volontiers aux curieux.

Bras principaux, canaux, lacs dont certains sont totalement interdits à la navigation, vous admirerez le sens de l’orientation de votre capitaine tant, vu du novice, un bras d’eau ressemble à un autre bras d’eau.

Nous croisons quelques rares barques de pêcheurs, de plus rares encore bateaux transportant des touristes dans cette zone largement protégée.

On y voit cependant quelques maisons, et même de petits villages, perdus dans les bras du Danube. C’est dans un de ceux-là que nous nous arrêtons pour un repas pantagruelesque, oui, j’ose néologiser ainsi, à base de… poissons.

Si vous aimez les oiseaux, et même si vous ne connaissez parmi eux que Charlie Parker, vous aurez sans doute du plaisir à admirer cette nature intacte.

Au retour vers Tulcea, bercée par le moteur du bateau et sirotant une bière locale, j’ai eu l’impression d’avoir vécu une journée parfaite.

 

Mardi 10 juillet – By Strauss

Quelques heures encore à passer dans la capitale roumaine. De quoi aller voir de plus près la folie deCeaușescu. Le bâtiment du parlement se vend comme étant le plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone. Je veux bien le croire. Imposant par ses dimensions, écrasant par son architecture, il a été construit dans l’idée d’abriter sous un même toit le parlement, le tribunal, le gouvernement… so much pour la séparation des pouvoirs.

Sa construction a profondément modifié la ville, vidant des quartiers entiers de leurs habitants pour les reloger plus loin, moins bien. Les carrières de marbre rose furent vidées, le PIB du pays largement impacté, et la construction n’était même pas terminée en 1989 à la mort du génie des Carpates.

Que faire de cet éléphant blanc ? Finir l’ouvrage et l’utiliser décidèrent les nouveaux maîtres de la Roumanie.

Depuis, son entretien coûte à la collectivité un prix que les visites guidées et la location des salles de conférences ne remboursent de loin pas.

Voyage en minibus public jusqu’à Tulcea, sur le delta du Danube. Paysages plats, encore des paysages plats, toujours des paysages plats, sur plusieurs heures. Promenade au coucher du soleil pour voir la ville et le fleuve d’en haut.

 

 

Lundi 9 juillet 2018 – Bucarest

Premier jour des vacances scolaires, ne perdons pas de temps, zou, à la gare, direction Zürich aéroport et Bucarest.

BucaRest, avec un R au milieu, comme Roumanie. Souvenirs d’enfance, de mémorisation des pays et de leurs capitales dans ce grand magma qu’on appelait les pays de l’Est, ceux qui se distinguaient à peine de l’URSS.

Roumanie. Un mot qui évoque les Ceaușescu et leurs rêves de grandeur, ou la grâce infinie d’une Nadia Comăneci. Ou encore, dans un autre registre, les aventures de Vlad, devenu au travers de l’imaginaire de Bram Stoker Le comte Dracula.

Première impression, ville grise sous un ciel de plomb. Architecture qui mêle, un peu comme dans tous les pays qui se sont extraits du communisme, des bâtiments austères, des constructions ultra-modernes, et d’anciennes pépites.

Il est tard, repas Caru’ Cu Bere, qui serait sans doute un nid à touristes s’il y avait beaucoup de touristes. Il pleuvine, la vie n’est pas chère.