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Samedi 14 avril – Dimanche 15 avril – Phnom Penh – retour

Vol rapide de Siem Reap à Phnom Penh. Je n’aurai pas l’occasion, pendant ce court voyage, de voir autre chose du Cambodge que ces deux centres névralgiques.

Ce vol qui dure moins d’une heure me prive des longs trajets en bus ou trains qui permettent de mieux « sentir » un pays et se mélanger aux habitants. Mais le temps m’est compté, les vacances touchent à leur fin et Sinorama n’est pas Intrepid. C’est une autre manière de voyager.

Sur place, un guide nous prend en charge et nous suivons le programme :

Départ en avion pour Phnom Penh. Dans cette ville, nous visiterons la Pagode du Wat Phnom, le Musée National, le Palais Royal et la Pagode d’Argent. Après avoir visité le marché central, nous irons en bateau admirer le coucher du Soleil au confluent du Tonlé Sap et du Mékong. Nuit à l’hôtel à Phnom Penh.

C’est jour de fête nationale et la foule se presse. Deux voyageurs sont à la limite de l’évanouissement (il me semble avoir vaguement mentionné la chaleur lors de mes derniers articles).

Couleurs, musique, odeurs de cuisine, d’encens, de fruits inconnus. Nous traversons ce jour écrasés par le soleil et un peu sonnés d’en avoir tant vu en si peu de temps.

Non, je n’ai pas vu le Cambodge, tout au plus un extrait, un « trailer ».

Au moment du retour, je dois bien avouer que cette manière de voyager me laisse un drôle de goût en bouche. Ce n’est pas si différent de mon voyage en Corée du Nord, dans ce sens que nous sommes « parqués » dans des hôtels où les locaux ne vont pas, nous mangeons dans des restaurants que seuls les touristes fréquentent, que les activités programmées occupent tout notre temps…

Oui, j’exagère un peu.

Un peu

Sinorama, tes grands bus climatisés, tes arrêts obligatoires dans les boutiques d’état, tes cinq étoiles, j’y reviendrai peut-être lorsque je ne pourrai plus physiquement voyager autrement, mais là, je vais retourner à mes virées en solitaire ou en petits groupes.

Et vous, Cambodge et Vietnam, merci mille fois pour vos sourires, vos paysages, votre histoire. Je souhaite que le temps me soit donné de revenir.

My Tho Logis – 9 avril 2018

Deux heures de bus climatisé pour arriver à My Tho.

Pagode à My Tho

Arrêt dans une splendide pagode entourée de statues de bouddhas plus rayonnants les uns que les autres. L’encens qui brûle nous met en odeur de sainteté. Il fait chaud. Le marché voisin laisse découvrir des fruits inconnus en Europe, dont certains sont légendaires. Les poissons vivent leurs dernières heures dans de grands bacs colorés posés à même le sol. Les maisons ont deux entrées : une vers la route et une donnant directement sur le fleuve.

 

Caramels !

Proche de My Tho, quatre iles se laissent découvrir. La plus grande, Thoi Son, l’ile de la Licorne, est parcourue de canaux. Si elle vit de l’agriculture, le tourisme commence à s’y développer avec quelques maisons d’hôtes et surtout des attractions – balades en barques, chants folkloriques, démonstration de fabrication de « caramels » à la noix de coco – à se damner, je viens de manger le dernier du paquet. Avec le réchauffement climatique, certains prédisent la disparition de ces îles ainsi que l’engloutissement des villes qui, comme My Tho, bordent les bras du Mékong.

Temple Caodaïste

On y trouve également une étrangeté. Connaissez-vous le Caodaïsme ? Et bien moi non plus jusqu’à la visite d’un temple dédié à cet étrange culte, mélange de taoïsme, de christianisme, de bouddhisme, de confucianisme, qui révère entre autres Victor Hugo. Oui, on doit s’y déchausser, et non, NON, madame, on ne va pas au milieu, je l’ai déjà dit plusieurs fois ! (C’est, à ma connaissance, le seul moment où j’ai vu notre guide perdre un peu de son calme légendaire).

 

 

Les (dé) tours de Hanoï – 7 avril 2018

Visite de la ville de Hanoï.

Il y a un an, je m’inclinais devant les dépouilles de Kim-Il-Sung et Kim-Jung-Il à Pyongyang et je trouvais curieux qu’on impose cette visite aux touristes visitant la Corée du Nord. Bien sûr, même si nous respectons les us et coutumes des pays visités, un tel geste n’a évidemment pas la même portée pour nous que pour ceux qui sont nés dans le culte de leurs deux leaders.

En arrivant sur l’esplanade devant le mausolée d’Ho-Chi-Mihn, la guide nous dit que nous n’allons  pas y rentrer. Tout d’abord c’est le week-end et ça n’aurait pas de sens pour nous de faire la queue pendant des heures juste pour voir le corps de quelqu’un qui ne représente rien pour nous.

Pas faux.

Retour en arrière de quelques moi, lors de mon voyage au Kazakhstan. Lors de la visite du cosmodrome de Baïkonour, j’avais appris que l’URSS avait favorisé l’accès à l’espace de ses pays frères et que des cosmonautes de plusieurs pays communistes avaient pu ainsi se mettre la tête dans les étoiles. Ils étaient souvent accompagnés d’une délégation et de cadeaux de leurs pays. Le Vietnam avait offert un tableau peint avec une minutie extraordinaire. Un portrait. Je l’avais rapidement pris en photo avec mon téléphone, juste pour le souvenir, en étant consciente que cette image ne rendrait pas justice au portrait original.

Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai réalisé qu’il s’agissait vraisemblablement d’Ho-Chi-Mihn. J’ai retrouvé l’image dans mon téléphone et montré à la guide.

« C’est l’oncle Ho » s’est-elle exclamée.

Oui, il y avait vraiment de l’émotion dans sa voix, elle qui est si forte pour dissimuler toute trace d’impatience vis-à-vis de ces touristes qui posent quatre fois la même question, ou la colère vis-à-vis des autres à qui il faut répéter que oui, on se découvre et se déchausse pour entrer dans une pagode.

Et j’ai compris que ça devait être dérangeant de montrer la dépouille de l' »Oncle » à ceux qui ne sont même pas ses neveux.

 

Tout près du mausolée, une petite pagode au pilier unique célèbre une déesse de la fertilité.

 

Un même qui m’a toujours fait rire, c’est celui qui propose différentes méthodes de gestion des problèmes, suivant les pays. J’ai l’impression que la réponse apportée par le Vietnam, c’est l’étude.  Le Temple de la littérature Quoi Tu Giam en est un des symboles. Fondé en 1070, il a servi de lieu d’études jusqu’en 1915 ! Il est divisé en cinq cours intérieurs. Les portails principaux entre ces cours étaient réservés aux dignitaires, les petites gens empruntaient des portes accessoires.

Aujourd’hui lieu touristique, il est toujours très fréquenté par les jeunes, qu’il s’agisse d’enfants à qui on inculque l’importance de l’acquisition du savoir, ou par les étudiants qui viennent y chercher la chance pour les examens ou fêter l’obtention d’un diplôme.

Le musée d’ethnographie est aussi un incontournable de la ville pour qui veut en savoir plus sur le pays. De nombreuses explications sur les ethnies sont disponibles – aussi en français – et le parc qui entoure le musée, en plus d’être un beau lieu de promenade, contient des reconstitutions de maisons traditionnelles.

Si à Saint-Petersbourg j’avais craqué pour une promenade sur les canaux, à Marrakech pour la sortie en chameaux, ici j’ai tenté le pousse-pousse. Etre projeté ainsi au milieu de la circulation insensée de la capitale du Vietnam est une aventure en soi. Après un moment de gêne (oui, le monsieur tout maigre pédale pour moi), on se relaxe et on apprécie la balade.

Pour terminer une journée bien remplie, rien de tel qu’un spectacle de marionnettes sur l’eau me direz-vous, et vous aurez bien raison ! Art traditionnel, les marionnettistes sont à moitié dans l’eau et manoeuvre, grâce à un système de perches, diverses poupées en bois qui sous formes de tableaux relatent des scènes du folklore vietnamien. Des musiciens de part et d’autre de la scène accompagnent le spectacle. Ils sont sept, hommes et femmes, trois instruments à cordes, un vent, trois percussions (dont deux qui chantent également).

 

Dernière journée à Hanoï bien remplie. Demain, vol vers Ho-Chi-Mihn-Ville

A beau mentir qui vient de loin

La baie d’Halong est célèbre également pour ses perles.

Nous avons visité un magasin d’état qui en vendait, plus belles les unes que les autres.

Mais avant, nous avons eu droit à des explications sur la création de ces perles, et le rôle joué par les huitres, à leur corps défendant. Si seulement il n’y avait que les explications ! La démonstration était faite par des ouvrières entourées par des dizaines de touristes qui leur laissaient à peine la place de respirer. Je ne sais pas où je me suis arrêtée. Au fait qu’après avoir entrouvert la bête, on introduisait une bille de nacre dans leur appareil génital ? Ou est-ce quand j’ai su que cette « opération » avait un taux de mortalité de 30 % ?

Dans la baie d’Halong, les nuits de pleine lune, les huitres remontent à la surface pour saluer Séléné. Celle-ci, émue, pleure de joie et c’est ses larmes qui en tombant de si haut, durcissent puis se posent à l’intérieur des

huitres.

Toujours à Halong, nous visitons la pagode Long Tien au pied de la montagne Bai Tho. Attention, c’est un lieu de culte avant d’être une destination touristique et il faut visiter en prenant garde de ne pas déranger les prières. La deuxième salle, à gauche, contient une impressionnante galerie de portraits.

Passage rapide au milieu du marché au poissons, réservé normalement aux professionnels, restaurateurs ou grossistes. Nous dérangeons les travailleurs et ne nous attardons pas. Ce marché est situé à côté de l’eau et nous voyons les bateaux de pêcheurs accoster et décharger leurs marchandises.

 

L’orage prévu pour la veille se déclenche et les bateaux resteront au port.

Quant à nous, nous repartons vers Hanoï, sa pollution, sa circulation folle, ses coups de klaxon, bref, son charme fou.

La vie en groupe commence à me peser et je sens ma misanthropie remonter à la surface, au fur et à mesure que j’entends mes compagnons de voyage se plaindre de ceci ou cela, du fait que les pourboires devraient être compris dans le prix, que nous n’avons pas pu passer plus de temps au marché, que les poissons sentent (!), etc.

Un bon repas à Hanoï et il n’y paraitra plus ! Hopefully.