Archives mensuelles : novembre 2017

Jour 10 – Mardi 31 octobre – Retour au bercail

Si le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, j’en réclame une part. Il est cinq heures, l’aéroport grouille déjà. La serveuse du bar à café dort debout. Turkish Airlines fait bien les choses et le vol jusqu’à Istanbul se déroule sans accroc.

Lee** est dans le même avion. Ça tombe bien, c’est le voyageur dont je me sens le plus proche. Photographe amateur, ses clichés sont meilleurs que les miens (grr) et je vais le suivre attentivement sur Facebook !

C’est drôle, souvent en l’observant, je me vois. On choisit d’instinct plus ou moins les mêmes angles d’approche, mais il est plus rapide, plus décidé. Comme moi, il tend à doubler les clichés (boitier pro + image faite à l’iPhone) mais ses images sont meilleures. Il doit être juste un peu plus exigeant au niveau du cadrage et de la composition.

Nous avons comparé nos cartes de voyage. Il a déjà visité bien plus de 100 pays alors qu’il est plus jeune que moi de quelques années. Bon… il n’a pas encore mis les pieds ni en Finlande ni en Corée du Nord (hé hé… avec celui-là j’épate beaucoup de monde). C’est un des voyageurs les plus impressionnants que j’ai croisés à ce jour. Il a mis la Géorgie et l’Azerbaïdjan sur ma liste des priorités (d’un autre côté, quel pays n’y figure pas encore ?).

Au fil des voyages, je me retrouve à suivre via les réseaux sociaux, des personnes dont l’envie de voir le monde est semblable à la mienne…  Il est drôle aussi de « copier » leurs clichés, ou même de voir qu’ils « copient » les miens à quelques mois d’écart – Je me souviens d’une plante que j’ai vue en pleine forme en juillet et qui s’est retrouvée fanée sur l’image de Catherine** en octobre, à Kotor.

Que le temps est long lorsqu’on attend dans un aéroport. Une fois les Duty Free dévalisés (miam, des Loukoums) et le Starbucks visité, que faire ? Attraper des Pokémons ? Fait. Et nom d’un petit bonhomme, que c’est grouillant, Atatürk le lundi, avec ou sans Bécaud.

Oui, j’envie ceux qui peuvent se réfugier dans un Lounge où tout n’est qu’ordre, beauté, luxe, calme, volupté, wifi, prises électriques, bouteilles d’eau sans avoir à faire la queue pendant vingt minutes. Il serait faux de dire que je donnerais cher pour y avoir accès… J’aimerais juste une fois faire cette expérience.

Petit Airbus qui a connu des jours meilleurs pour rentrer à Zürich. Espoir d’attraper le train de 18, celui qui me ramènera au bercail sans devoir changer à Berne.

** Prénoms authentiques

Jour 9 – Lundi 30 octobre – Jours tranquilles à Almaty

C’est le jour où je mets mes baskets et je me perds dans la ville.

Longtemps j’ai pensé n’avoir aucun sens de l’orientation. Ce n’est qu’en commençant à voyager que je me suis aperçue que j’avais – à ma petite mesure – le don des pigeons voyageurs. Je peux partir au hasard, mais j’arrive toujours à retrouver facilement mon point de départ.

Dans le cas d’Almaty, ce n’est pas très difficile, le terrain est plat et les routes sont régulières, formant un quadrillage dans lequel on se repère aisément.

Le centre commercial Tsum est recommandé par les voyageurs Tripadvisor pour des achats souvenirs. C’est au troisième étage que vous trouverez des objets traditionnels, petits chameaux, minuscules yourtes en laine ou en cuir, jeux d’échecs, foulards, instruments de musique, bijoux etc. Les boutiques se ressemblent un peu. Parfois vous pourrez payer avec une carte de crédit, mais on préférera toujours du cash (même en rouble, euro ou dollar) et les commerçants sont prêts à consentir à de jolis rabais lors de paiements en liquide.

Le « Geen Market » ou « Green Bazar » vaut le détour, mais il est malheureusement fermé le lundi.

C’est un jour plus détendu que les autres et j’apprécie particulièrement ma solitude retrouvée pour la journée.

Dernier repas en groupe dans un restaurant typiquement Kazakh avec décor et nourriture en rapport. Une petite salle dont le plafond est décoré comme celui d’une yourte nous est réservée.

Jour 8 – Dimanche 29 – Almaty

Après une semaine à parcourir le sud du Kazakhstan, il fait bon de retrouver Almaty, ses rues grouillantes, sa pollution atmosphérique. Blague à part, dans beaucoup de foyers, on se chauffe encore au bois ou au charbon, ce qui voile là ville de fumée, dès que les températures baissent.

En parlant de températures, alors que nous avons connu des chiffres négatifs du côté d’Aralsk et de Baïkonour, Almaty nous réchauffe avec des 18°.

La vue sur la ville et sa pollution est particulièrement impressionnante depuis Medeo et Kok-Tobe.

La deuxième est une station de sport d’hiver comprenant principalement un anneau de patinage de vitesse construit pour l’entraînement des athlètes de toute l’URSS. Bien des records mondiaux y ont été battus. Aujourd’hui il est ouvert au public. Dès bus et des télécabines partent directement d’Almaty pour s’y rendre et c’est un lieu d’excursion apprécié des citadins.

Un peu plus bas, Kok-Tobe compte un petit zoo, quelques attractions foraines, deux ou trois restaurants, une promenade agréable pour les familles, et… une statue des Beatles financée par des fans locaux.

Nous parcourons également le centre-ville, ces principaux monuments, le musée des instruments de musique locaux dans lequel je serais bien restée quelques heures, la cathédrale orthodoxe faite en bois, pour survivre aux tremblements de terre nombreux dans la région, le monument aux victimes de la seconde guerre mondiale, principalement des soldats tombés pour la défense de Moscou. Les traces de l’architecture typique des pays communistes sont nombreuses.

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Le musée archéologique vaut le détour. Des yourtes, habits, bijoux, outils du quotidien vous donneront un aperçu de la vie nomade qui était la norme jusqu’à l’avènement du communisme. Demandez à voir également la pièce dédiée à l’or. Celle-ci est fermée à clef et gardée car les objets qui s’y trouvent sont particulièrement précieux. Elle renferme des bijoux, armes ou autres ornements découverts dans la région.

Repas dans un restaurant russe, décor d’origine, nourriture impeccable, musique authentique qui change agréablement de la soupe (musicale) internationale servie un peu partout ailleurs. Le russe est une langue courante au Kazakhstan et on peut vivre à Almaty sans parler le kazakh.

Un petit mot de notre guide Nazira**. Elle a réussi l’exploit de garder plus ou moins soudé notre petit groupe aux intérêts et caractères très très très différents voire divergents! (Vous ai-je parlé de Maggie* ?) Russe d’origine, elle vit à Almaty depuis une trentaine d’années. Elle travaille pour Intrepid Travel mais également d’autres agences de voyage et s’occupe aussi bien de tours du pays que de visite de la ville – en anglais. Si vous voyagez au Kazakhstan avec un groupe, je vous souhaite de tomber sur une personne aussi compétente, tant au niveau humain que purement touristique.

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*Prénom d’emprunt

** Prénom authentique