Archives mensuelles : août 2018

17-18 août – Oslo, dans tes dents Zürich.

Les voyageurs croisés dans le monde me parlent souvent de l’impression d’opulence qu’ils ressentent en visitant mon pays. Zürich, son arrogance, sa Bahnhofstrasse, sa richesse jetée au visage, revient souvent dans la conversation.

Je vous jure que j’ai ressenti ça en sortant de la gare d’Oslo.

Alors que chez moi, je crie au miracle lorsque je vois deux Teslas en un jour, ici j’en croise une par minute.

Le coût de la vie fait mal, mais je ne suis pas restée assez longtemps pour en souffrir véritablement.

Hélas, je reprends l’avion pour la maison le lendemain de mon arrivée, rentrés scolaire oblige. Même pas eu le temps d’admirer le Cri dans son musée.

La Norvège doit abriter des trésors autres que le quartier entourant la gare d’Oslo, mais ça sera pour un autre voyage.

16 août 2018 – The Bridge

Haga

Les accros aux séries tv n’ignorent pas la qualité des productions danoises. Borgen pour la politique, Bron/Broen pour les séries policières sont deux bons exemples.

Malheureusement, le train emprunte la voie inférieure du pont de l’Øresund et on ne se voit pas les pylônes ni les cables.

En parlant de train, quel plaisir d’y trouver un wifi fonctionnel. Je sais que les cff l’avaient envisagé et qu’ils y ont renoncé pour cause de coûts prohibitifs, privilégiant une amélioration de la réception 4G dans tous les wagons. C’est sympa pour les Helvètes qui ont un abonnement sans limitation de données, mais pour tous les autres, et je pense en particulier aux touristes ou gens d’affaire internationaux, ce n’est pas une solution.

À moins de trois heures donc de Copenhague se trouve la ville de Göteborg, deuxième plus grande en Suède. J’y arrive en pleine semaine de la pride  ! La ville se pare d’arcs-en-ciel, il n’y a pas une boutique qui n’affiche ces couleurs. J’imagine le malaise des homophobes entourés de violet-bleu-vert-jaune-orange-rouge à chaque pas. Les food trucks sont partout et des concerts, conférences, attractions, égayent les parcs du centre-ville.

Comme j’avais apprécié le tour des canaux à Copenhague, je m’embarque ( !) pour la même aventure ici. Nous allons jusqu’au « Lipstick », bâtiment nommé le plus laid de toute la Suède, passons devant des bateaux formant un musée maritime, un autre, spectaculaire, transformé en hotel. Si vous êtes frileux.se, mettez une petite laine ou un coupe-vent.

Le Mat est un B&B au cœur de la ville. WC et salles de bains dans les couloirs, mais alarmes dans chaque chambre.

C’est la première fois de ma vie que je me fais réveiller par une alarme incendie.

Et j’espère que c’est la dernière.

Une trentaine de touristes devant le bâtiment, mal réveillés, en pyj, avec leur bien le plus précieux à la main – faut pouvoir faire un selfie devant le camion pompier quand même ! Après une petite demi-heure et vérifications, nous regagnons le 5èmeétage. Le lendemain, j’ai appris qu’un extincteur avait explosé, causant l’alarme.  Quelle ironie !

Visitez à Göteborg le charmant quartier de Haga et arrêtez-vous pour déguster un immense roulé à la cannelle.

14 – 15 août – Copenhague – Christiania – Gastronomie et déception

Gare de Copenhague

Pour aller de Hambourg à Copenhague, prenez le train ! Et comme celui-ci ne sait pas très bien rouler sur l’eau, il prend le ferry comme tout le monde. En Suisse, on connait la voiture qui prend le train (Loestschberg ou Simplon). Un peu partout on connaît les bacs, en revanche le train qui prend le ferry, je n’avais jamais vu ! Pendant le trajet, les passagers descendent des wagons et profitent de l’air du large et hop, on passe d’Allemagne au Danemark sans même s’en apercevoir. Encore deux heures et c’est Copenhague.

Si vous êtes cycliste, le vélo est vraisemblablement la meilleure manière de visiter la ville. Les pistes dédiées sont légion et l’endroit est aussi plat qu’une crêpe. Attention, la circulation est dense car les Danois sont très nombreux à circuler ainsi, même en hiver.

Opéra, depuis les canaux.

Pour les plus flemmards, allez au Nouveau Port (Nyhavn) parce que, tout d’abord, c’est très joli, et qu’ensuite vous pourrez faire un tour en bateau dans les canaux. Astuce : Ne premez pas le tour « Buy your tickets here » mais allez 30 mètres plus loin, sur la droite, panneau blanc, société Netto-Bådene, « 60 minutes guided tour » qui vous vend le même trajet sur la même durée pour la moitié du prix, soit 50 KR (7 euros, à la louche).  Vous vous promènerez donc et aurez droit à des commentaires en danois, anglais, allemand sur l’histoire, l’architecture, et surtout vous aurez le plaisir de voir la petite sirène de dos, et des touristes qui tombent à l’eau en tentant le selfie parfait.

Une autre « attraction » de la capitale danoise : La Ville libre de Christiania

Une entrée de Christiania

Communauté, micronation, marché de la drogue, repaire d’artiste et d’artisans, centre culturel, Christiania est tout ceci à la fois depuis 1971. Dans ce qui s’appelle le « Green Light District », les drogues douces sont en vente au vu et su de tout le monde mais les panneaux « No Photo » tendent à montrer que tout n’est pas si simple. On peut très vite sortir de ce minuscule centre-ville pour s’approcher de la rivière et là tout se calme comme par miracle. La zone « résidentielle » de Christiania est parsemée d’habitations au bord de l’eau, parfois en dur, parfois de bric et de broc, témoins de la volonté de vivre en marge. On n’y croise plus de touristes mais quelques habitants qui vaquent à leurs normales occupations.

Christiania, ses petits chemins…

A force de marcher en longeant la rivière (le canal ? le bras de mer ?), je ne savais plus si j’étais encore à Christiania ou si j’étais de retour sur terre…  un coup d’œil à Google Maps m’apprend que je suis à deux pas du Noma. Je pousse jusque là pour le plaisir des yeux.

Noma (et oui, c’est Pride Week même chez eux)

Un jour peut-être irai-je goûter de cette cuisine-là, mais pour le prix, j’aime autant m’offrir un billet d’avion !

Je reviens sur mes pas, en direction du « centre ville » de Christiania et m’arrête dans une boutique d’artisanat.

J’aurais dû commencer par-là ! On m’offre un plan des lieux, des conseils sur les endroits où m’arrêter et de grands sourires. Plutôt qu’une mauvaise photo du plan, je vous ai dégoté le pdf d’icelui.

Bonne lecture !

Eglise Notre-Sauveur

Les 2,5 lecteurs fidèles de mon blogs connaissent déjà mon amour-haine des escaliers ! Comme je n’ai peur de rien et que le clocher est magnifique, me voici dans la file d’attente des courageux qui vont se lancer à l’assaut des marches de l’église Notre SauveurVor Frelsers Kirke, dans le texte.

Oui, il y a une file d’attente, et lorsque vous aurez grimpé une cinquantaine des 400 marches, vous saurez pourquoi. Alternativement, vous pouvez lire le paragraphe suivant.

Il n’y a qu’une seule rampe d’escaliers et les croisements sont parfois difficiles. Accueillir plus de monde à la fois serait franchement dangereux. Par ailleurs, en cas de grands vents ou autres conditions climatiques limites, l’accès est interdit.

Oh, et il vous faudra débourser 50 DK (toujours dans les 7 euros) pour vous attaquer à la montée (réductions pour enfants, étudiants, retraités, etc.)

Une fois dans la tour, vous allez côtoyer des cloches, de grandes, qui sonnent à intervalles réguliers, comme des cloches quoi. Mais vu que vous serez juste à côté, on vous prévient pour éviter les crises cardiaques. Donc si une grande lumière jaune se met à clignoter, vous saurez que les cloches vont faire ce qu’elles savent faire le mieux. Attention à vos oreilles.

Oh la belle vue !

En ce qui concerne la montée, si vous craignez de ne pas y arriver par manque de condition physique, sachez que dans les premiers étages il est possible de faire des pauses, par ailleurs agrémentées de petites expositions / films présentant l’église et son clocher. Par la suite, vous irez tellement lentement à cause des croisements et des autres courageux que vous ne sentirez pas votre cœur s’emballer.

Sauf si vous avez le vertige.

Car après environ 25o marches, vous ne serez plus à l’intérieur de la tour, mais dehors car les escaliers en colimaçons sont en façade. La vue est phénoménale ! Tout au sommet les marches sont étroites et il faut se battre se serrer pour croiser. Evidemment, tout le monde aimerait passer un peu de temps au sommet du monde ! Soyez sympa, ne vous attardez pas, d’autres attendent.

« Open Sandwich »

Si après tout cela vous avez un petit creux, sachez que Copenhague est chère ! Pas exagérément, mais après les Pays Baltes et même Berlin, ça fait un choc. Je vous recommande néanmoins le détour par Det Lille Apotek qui a un joli choix, dont, à des prix raisonnables, des « Open Sandwiches » variés.

Sinon, vous trouverez pas mal de street food. Au nouveau port, (Nyhavn) j’avais repéré quelques stands proposant des pâtisseries, des crêpes, et même de la raclette ! De la vraie, avec un racleur et un vrai four à raclette !

Pseudo fromage à raclette

Nyhavn, le vieux port

Un peu par nostalgie et sachent que mes fils en dégustaient une en Valais, je me suis dit que j’allais tenter le coup.

 

– Hi ! May I ask what kind of cheese you’re using ?

-Raclette cheese of course.

-(Moi, salivant) And where is that cheese from ?

-From France !

-…

 

J’ai fini par trouver une focaccia ma foi fort bonne dans un stand des alentours.

Pour votre gouverne : Le Raclette est valaisan !

Je n’ai pas testé les jardins de Tivoli, ce sera pour une autre fois.

Copenhague est une destination relativement chère, également pour l’hôtellerie. Si vous ne voulez pas vous ruiner, pensez au Cabinn City, qui va à l’essentiel. Pas de décor, pas de charme, peu de place, mais une bonne situation, un wifi efficace, et, ENFIN, une bouilloire et des sachets de thé !! Je me demandais si ça avait disparu !

13 août 2018 – Hambourg sur l’Elbe

On dit qu’il faudrait passer sa jeunesse à Berlin pour profiter de l’aspect « ville qui ne dort jamais » et qu’on devrait plutôt passer sa vie adulte à Hambourg et y élever ses enfants.

Est-ce parce que mes propres enfants sont déjà grands ? Toujours est-il que j’avoue une préférence pour la capitale et son aspect un peu plus déglingué, j’ai failli dire un peu moins allemand, ce qui serait un comble !

Ou alors en veux-je à Hambourg pour la première vraie pluie de l’été ? Ou parce que le ciel nuageux m’a empêché de photographier la Philharmonie de l’Elbe sur fond bleu d’azur ?

Foin de mauvaise humeur, la deuxième ville d’Allemagne vaut tout de même la visite. Bien sûr allez vous promener dans le quartier du port, des anciens entrepôts, proches justement de la Philharmonie inaugurée en 2017. Prenez un ticket – c’est gratuit – pour aller vous promener à mi-hauteur du bâtiment, là où le verre rejoint la brique.

Un conseil de repas original ? La Kartoffel Keller (oui, la cave à patate, vous avez bien retenu vos leçons d’allemand) propose moult plats qui mettent à l’honneur la pomme de terre dans un cadre sympa.

Pour dormir, la pension Alpha, à deux pas de la gare est à l’exact opposé des grandes chaînes hôtelières. Le patron, fan de cinéma, garnit les lieux de posters de films qui, pour la plupart, me sont totalement inconnus et propose un accueil et un petit déjeuner aux petits oignons. Bien sûr, on est loin du confort aseptisé des hôtels qui tiennent le haut du pavé sur booking, mais c’est aussi bien de soutenir les petits commerces, non ?

Bien que partiellement détruite pendant la deuxième guerre mondiale, Hambourg ne donne pas l’impression d’une ville neuve car la reconstruction a respecté en partie l’architecture d’origine. 

11-12 août – Berlin est-ouest

Enfin dans un pays dont je comprends la langue ! Enfin, presque.

Le Moxy à Berlin a comme qualité de se trouver juste à côté de l’Ostbahnhof, de la Spree, de la partie du mur qui a été peinte par des artistes talentueux, mais pas que !

Moderne, bien équipé, la literie est parfaite, la chambre peut s’obscursir et elle est absolument silencieuse. C’est un luxe apprécié que de pouvoir s’offrir trois nuits de bon sommeil au milieu du voyage.

Dans cette partie est, Berlin hésite encore entre quelques terrains vagues abritant des campements de marginaux, et une modernité furieuse.

 

La Karl-Marx-Allee – qui ne s’appelait pas ainsi à l’époque – a été détruite pendant la deuxième guerre mondiale et c’est sous le régime communiste qu’elle a adopté le visage qu’elle a encore aujourd’hui. Construite sur le modèle des grandes avenues moscovites elle a accueilli de nombreux appartements où l’ouvrier devait côtoyer le médecin.

Les bâtiments mal entretenus ont dû être en partie restaurés après la réunification.

On y trouve le Cinéma International, le Café Moscou  et surtout… le musée des jeux vidéo où, pour 9 euros, vous pourrez verser quelques larmes de nostalgie devant Pong, les premières consoles, les Ataris d’époque, les arcades. Et oui, vous pourrez même jouer !

Le côté Est de Berlin abrite également des coins propices à la nostalgie tels le restaurant Volkskammer qui entretient une imagerie très « DDR » et sert des plats typiques de cette époque.

Au coin d’une rue, vous trouverez même une statue de Rosa Luxembourg

Bien sûr, pour l’histoire, il faut voir le mur. En revanche, vous pouvez vous abstenir de passer à Check Point Charlie où tout n’est que mauvaise reconstitution et piège à touriste.

En revanche, on ne peut pas manquer le Mémorial.

 9 – 10 août – Vilnius – Uzupis – un petit coin de paradis.

Lorsque j’entre dans ma chambre d’hôtel, il fait sombre. Comme si souvent, il faut introduire la carte dans son emplacement pour que l’électricité fonctionne. En même temps, la télé se met en marche sur une page d’accueil avec les informations principales – heures du petit déj, etc – avec un swing léger en fond sonore. Je suis à l’étage Louis Armstrong. Je me demande si on a droit à de la pop sucrée aux étages Madonna ou Gaga. C’est donc sur un air de Duke ou avec la voix de Sassy en fond sonore que j’écris ces mots.

Décoré sur le thème de la musique et situé près de la vieille ville, c’est à nouveau un choix heureux.

Vilnius a des côtés sombres. De 200’000, la population juive a fondu pendant la deuxième guerre mondiale. D’abord enfermée dans des ghettos, puis exterminée dans les forêts entourant la ville à la fin de la guerre, il ne restait que quelques milliers de Juifs en 1945. Maintenant on se promène dans des quartiers aux rues étroites, pavées, aux couleurs pastel et quelques plaques commémoratives rappellent les heures noires.

Si la plupart des synagogues ont disparu, on trouve encore de nombreuses églises qui, désacralisées pendant la période soviétique, ont pour la plupart retrouvé leur vocation première. L’Eglise catholique lituanienne est en ébullition, le Pape François doit venir en visite en septembre prochain.

Le cœur de Vilnius, dans un méandre de la rivière Vilnia, est le quartier d’Uzupis, que dis-je le quartier, c’est la République d’Uzupis. Après le démentèlement de l’URSS, cette partie de la ville est envahie par des artistes qui y trouvent de la place pour y installer leurs ateliers et y vivre, à proximité du centre et de l’académie des beaux-arts.

Comme tout pays qui se respecte, Uzupis s’est dotée d’une constitution. Celle-ci compte 41 points :

  1. L’Homme a le droit de vivre près de la petite rivière Vilnalé et la Vilnalé a le droit de couler près de l’Homme
  2. L’Homme a le droit à l’eau chaude, au chauffage durant les mois d’hiver et à un toit de tuiles
  3. L’Homme a le droit de mourir, mais ce n’est pas un devoir
  4. L’Homme a le droit de faire des erreur
  5. L’Homme a le droit d’être unique
  6. L’Homme a le droit d’aimer
  7. L’Homme a le droit de ne pas être aimé, mais pas nécessairement
  8. L’Homme a le droit de n’être ni remarquable ni célèbre
  9. L’Homme a le droit de paresser ou de ne rien faire du tout
  10. L’Homme a le droit d’aimer le chat et de le protéger
  11. L’Homme a le droit de prendre soin du chien jusqu’à ce que la mort les sépare.
  12. Le chien a le droit d’être chien
  13. Le chat a le droit de ne pas aimer son maitre mais doit le soutenir dans les moments difficiles
  14. L’Homme a le droit, parfois de ne pas savoir qu’il a des devoirs
  15. L’Homme a le droit de douter, mais ce n’est pas obligé
  16. L’Homme a le droit d’être heureux
  17. L’Homme a le droit d’être malheureux
  18. L’Homme a le droit de se taire
  19. L’Homme a le droit de croire
  20. L’Homme n’a pas le droit d’être violent
  21. L’Homme a le droit d’apprécier sa propre petitesse et sa grandeur
  22. L’Homme n’a pas le droit d’avoir des vues sur l’éternité
  23. L’Homme a le droit de comprendre
  24. L’Homme a le droit de ne rien comprendre du tout
  25. L’Homme a le droit d’être d’une nationalité différente
  26. L’Homme a le droit de fêter ou de ne pas fêter son anniversaire
  27. L’Homme devrait se souvenir de son nom
  28. L’Homme peut partager ce qu’il possède
  29. L’Homme ne peut pas partager ce qu’il ne possède pas
  30. L’Homme a le droit d’avoir des frères, des sœurs et des parents
  31. L’Homme peut être indépendant
  32. L’Homme est responsable de sa Liberté
  33. L’Homme a le droit de pleurer
  34. L’Homme a le droit d’être incompris
  35. L’Homme n’a pas le droit d’en rendre un autre coupable
  36. L’Homme a le droit d’être un individu
  37. L’Homme a le droit de n’avoir aucun droit
  38. L’Homme a le droit de ne pas avoir peur
  39. Ne conquiers pas
  40. Ne te protège pas
  41. N’abandonne jamais

 

Etonnant non ?

Tout ça fleure bon l’utopie… mais on y respire bien. En plus de tremper vos pieds dans la Vilnia et de boire un verre au bistrot qui sert de parlement, vous pourrez vous arrêter sur la place du Tibet – une des rares au monde, la pression du gouvernement chinois est passée par là, vous admirerez l’ange, symbole de la république au pied duquel coule, tous les 1eravril, jour de fête nationale, une fontaine à bière.

La guide à qui j’ai parlé (oui, j’ai cédé encore une fois à l’appel des Freetours), me confie qu’il fait vraiment bon vivre à Vilnius quelques mois par année. Dès que le temps se couvre et que la température se fait moins clémente, les visages se ferment et une drôle de morosité s’empare des Lituaniens. Le pays tend à se dépeupler, les jeunes préférant s’expatrier tant les salaires sont déprimants et ne permettent que difficilement de vivre de son travail.

Elle m’a aussi dit qu’il ne fallait pas quitter Vilnius sans avoir goût aux « Cepelinai » ou Zeppelins. Je vous laisse consulter l’article Wikipedia . Sachez seulement que si on vous vend ça comme entrée, on vous ment ! Vous ne pourrez plus rien avaler après !

Riga – 5-8 août 2018

Connaissez-vous les « freetours » ? Des visites de villes proposées par des locaux, guides professionnels ou amateurs expérimentés qui vous font partager leurs connaissances à Bakou ou même ailleurs.

Dans la capitale lettone, j’ai choisi un tour de la vieille ville et un autre qui s’éloigne un peu du « Disneyland » local, le Riga Free Tour. J’aime bien ce principe du tour qui fonctionne au pourboire, même si c’est un peu arbitraire. Dans un des tours, nous étions bien une quarantaine de personnes et la plupart ont laissé entre 5 et 10 euros au guide qui, en deux heures, a dû gagner plus que le salaire minimum mensuel d’un Letton. L’autre guide a soudain « perdu » quelques participants avant le dernier arrêt. Etaient-ils fatigués à ce point ? Ou carrément fauchés ? Toujours est-il que ce système encourage la participation à des tous guidés tout en fournissant un travail plutôt bien rémunéré aux guides locaux.

Lorsque je vois les conditions climatiques dans ma Suisse qui balancent entre la canicule et les inondations, j’apprécie d’autant plus les 19 à 23° dont me gratifie Riga.

Qu’y voir ? Les beaux parcs, les rues pavées, les façades anciennes, les églises qui hésitent entre gothique et luthérien, le marché réfugié dans d’anciens hangars à Zeppelin.

Allez à ALA Folkklub pour y manger, boire, et surtout écouter de la musique locale. Le soir où je m’y suis perdue, c’était jam session, avec, pour le peu que je puisse juger, des pointures locales, vérifiez le programme et, si vous souhaitez y manger, ou si vous êtes plusieurs, réservez ! Quant à moi, je m’y suis pointée comme ça, la bouche en cœur, et j’ai réussi à quémander une place à une table pas trop loin de la scène et ai passé une excellente soirée à bavarder entre deux morceaux de musique. Celle-ci a des sonorités proches du folklore nordique ou russe, ce qui n’est pas très étonnant. Sinon, l’endroit propose également un beau choix de bières !

Comment se déplacer entre les pays baltes ? L’avion bien sûr est une option, mais les trains, et surtout les lignes de bus fonctionnent à merveille. Entre Tallinn et Riga, puis entre Riga et Vilnius, j’ai voyagé avec Luxexpress à des tarifs défiant toute concurrence, soit 23 euros et 16 euros pour les deux trajets. Vous aurez plus de place que sur un siège d’avion, le wifi gratuit, des films à choix, du café à volonté, la clim et une prise électrique pour recharger votre téléphone. De plus, vous arriverez au centre-ville, à portée de pied de votre hébergement. Le site a une version anglaise et permet de réserver votre billet en ligne.

Mes voisins de table à ALA m’ont également parlé d’Eurolines qui propose le même service à des tarifs comparables.

Ne quittez pas Riga sans avoir goûté un peu de Black Balsam, une boisson à base de vodka et d’ingrédients mystérieux qui tire à 45°. Je me suis laissé conter ses vertus curatives. Jusqu’à preuve du contraire, ça fonctionne !

Dimanche 5 août 2018 – l’autre voyage.

J’aime bien, lorsque je fais ma valise, y glisser un (vrai) livre en (vrai) papier. Et, à chaque fois, j’ai eu envie de partager ici mes lectures, mais je n’ai pas l’âme d’un critique littéraire, et je suis bon public, je finirais sans doute par mettre 12/10 à tous les bouquins.

Eric Orlov est venu avec moi au Vietnam. Arthur Brügger a fait le voyage de Nice. Max Lobé était à Lisbonne, Jon Monnard à Marrakech.

Au moment de boucler mon sac, c’est Sarah Gysler qui s’est glissée entre la tablette et le passeport. Elle, je l’ai rencontrée (virtuellement) par hasard en googelant le matériel nécessaire pour un voyage en Mongolie.

Et je me suis ramassée une gifle. Elle, elle n’a peur de rien. Elle part, à 20 ans, autour du monde, sans un sou en poche. Et elle le raconte si bien sur son blog que j’ai dû le lire en quelques heures. C’est dire que, à la parution de son livre, je me suis empressée d’aller le chercher.

Pfff… il ne m’a même pas duré tout le trajet. Avant l’atterrissage à Tallinn, j’avais fini « Petite ».

Prenez-vous au jeu, allez sur son blog, et vous aurez aussi envie de découvrir le reste de ses aventures. On parie ?

Trois couleurs – Vendredi et samedi 3 et 4 août 2018.

C’est bien beau de connaître les trois pays baltes. C’est sympa d’en citer les capitales. C’est encore mieux de savoir quelle capitale correspond à quel pays. Et de pouvoir les situer sans faute sur la carte de l’Europe, c’est le sommet du blues.

On commence par le nord. Tallinn (S’Tallinn dirait mon fils, féru d’histoire moderne) est donc la capitale de l’Estonie (Est-ce ton i, rajouterait-il) et la première que je visite. Il y a deux ans, j’en avais rasé les côtes, à bord d’un bateau faisant la navette entre Helsinki et St-Petersburg.

L’été 2018, vous vous souvenez, c’est l’été de la canicule, et c’est donc avec pas mal d’espoir que je mets le cap sur le nord, espérant y trouver un peu de fraicheur. Les très longues nuits estivales me permettent, bien que le jour soit avancé à mon arrivée, de me promener dans les rues du vieux Tallinn, touristique, mais pas trop. On y entend souvent parler le russe, et… le français.

Le centre-ville magnifiquement préservé est un cadre privilégié pour des tavernes et boutiques qui surfent sur le côté médiéval. Les fans de GN ou d’Harry Potter devraient y faire un tour pour trouver un décor à faire frémir leur imagination.

A l’extérieur, près du port, le quartier de Rotermann, anciennes usines réhabilitées, affiche quantité de boutiques, restaurants, galeries. C’est visiblement là qu’il fait bon (hipster ou hipsteriser ?) le soir. Je le découvre un peu par hasard car mon hotel est situé à l’entrée du quartier.

Le Métropole, est donc particulièrement appréciable par sa localisation. Le personnel tant à l’accueil qu’au restaurant (Pizzanaut, pizzas, burgers, salades, bonnes bières locales), est serviable, amical, impeccable. La chambre – 612 – tout au fond du couloir, est assez spacieuse, mais capte mal le wifi. Minibar, pas de plateau-thé-café mais un distributeur de boissons froides-chaudes à la réception.

 

Samedi matin, 22°, parfait pour une balade le long du golfe de Finlande pour un saut au musée d’histoire situé au palais de Maarjamae. Je vise en particulier le jardin où sont entreposées des statues datant de l’époque de l’URSS. Longtemps abandonnées, elles sont maintenant cachées derrière le musée, il manque une main à Staline, les têtes de Lénine sont au ras du sol, elles appartiennent à l’histoire.

 

Selfie avec Lénine

Depuis le centre-ville, vous mettrez une petite heure à atteindre le musée à pied, un peu plus si, comme moi, vous vous arrêtez sans cesse pour respirer l’air marin et regarder les bateaux venant d’Helsinki accoster dans le port.

Au retour, prenez un bus ! Oui, Tallinn vit à l’heure de la gratuité des transports publics et s’en porte bien, ou alors, un Uber, ça vous coûtera une petite poignée d’Euros.

Pour rester dans l’ambiance, direction Musée du KGB. Situé au 23èmeétage de l’Hôtel Viru, construit en 1972 en pleine guerre froide, ce petit endroit ne se visite qu’accompagné. Les visites sont disponibles dans plusieurs langues, mais aujourd’hui il n’y avait que l’anglais de disponible, en plus de l’estonien.

Réservez soit directement sur place, soit, c’est plus prudent, sur le site de l’hôtel où vous pourrez voir si une visite est disponible dans votre langue. Le tour dure une heure et se concentre sur quelques pièces où le KGB se terrait pour espionner les visiteurs de l’hôtel, exclusivement des étrangers.

 

Il me reste quelques heures pour me livrer à mon activité préférée par beau temps : me perdre dans les rues.

À l’heure du petit creux, n’hésitez pas à vous arrêter au restaurant Ribe  pour un repas délicieux. Je n’avais pas assez faim pour le menu dégustation et me suis contentée d’une entrée et d’un dessert. Au coeur de la vieille-ville, la clientèle est mélangée entre locaux et touristes. Pour un prix raisonnable, j’ai eu droit au meilleur repas de ces six derniers mois. De quoi regretter de quitter déjà l’Estonie demain.

Au Ribe !

Le drapeau ? Trois couleurs…. Facile. C’est de drapeau fribourgeois surmonté d’une bande de ciel bleu.