Archives mensuelles : avril 2018

Samedi 14 avril – Dimanche 15 avril – Phnom Penh – retour

Vol rapide de Siem Reap à Phnom Penh. Je n’aurai pas l’occasion, pendant ce court voyage, de voir autre chose du Cambodge que ces deux centres névralgiques.

Ce vol qui dure moins d’une heure me prive des longs trajets en bus ou trains qui permettent de mieux « sentir » un pays et se mélanger aux habitants. Mais le temps m’est compté, les vacances touchent à leur fin et Sinorama n’est pas Intrepid. C’est une autre manière de voyager.

Sur place, un guide nous prend en charge et nous suivons le programme :

Départ en avion pour Phnom Penh. Dans cette ville, nous visiterons la Pagode du Wat Phnom, le Musée National, le Palais Royal et la Pagode d’Argent. Après avoir visité le marché central, nous irons en bateau admirer le coucher du Soleil au confluent du Tonlé Sap et du Mékong. Nuit à l’hôtel à Phnom Penh.

C’est jour de fête nationale et la foule se presse. Deux voyageurs sont à la limite de l’évanouissement (il me semble avoir vaguement mentionné la chaleur lors de mes derniers articles).

Couleurs, musique, odeurs de cuisine, d’encens, de fruits inconnus. Nous traversons ce jour écrasés par le soleil et un peu sonnés d’en avoir tant vu en si peu de temps.

Non, je n’ai pas vu le Cambodge, tout au plus un extrait, un « trailer ».

Au moment du retour, je dois bien avouer que cette manière de voyager me laisse un drôle de goût en bouche. Ce n’est pas si différent de mon voyage en Corée du Nord, dans ce sens que nous sommes « parqués » dans des hôtels où les locaux ne vont pas, nous mangeons dans des restaurants que seuls les touristes fréquentent, que les activités programmées occupent tout notre temps…

Oui, j’exagère un peu.

Un peu

Sinorama, tes grands bus climatisés, tes arrêts obligatoires dans les boutiques d’état, tes cinq étoiles, j’y reviendrai peut-être lorsque je ne pourrai plus physiquement voyager autrement, mais là, je vais retourner à mes virées en solitaire ou en petits groupes.

Et vous, Cambodge et Vietnam, merci mille fois pour vos sourires, vos paysages, votre histoire. Je souhaite que le temps me soit donné de revenir.

Vendredi 13 avril – Angkor et Angkor

Angkor

Je vous avais prévenu pour le jeu de mot !!

Et Angkor plus de chaleur, et encore plus de soleil.

Nous n’étions plus que 6 ce vendredi 13 à poursuivre la visite des temples d’Angkor, un couple de français avait été vaincu par la température, un vieux virus, et peut-être aussi l’attrait de la piscine de l’excellent Royal Angkor Resort and Spa que l’agence de voyage avait réservé. Je ne les blâme pas.

Si je n’avais pas rêvé depuis bien longtemps de voir ces vestiges, peut-être aurais-je cédé également aux attraits de l’air conditionné, de la fraîcheur, des cocktails, aux sourires des employés, etc.

Mais pas de repos pour les braves.

Angkor

Le programme dit, textuellement :

Continuation de la visite d’Angkor. Visite du ravissant Banteay Srei, apogée de l’art khmer classique, avec ses superbes bas-reliefs de grès rose. Nous visiterons le Banteay Samre (13ème Siècle) et le Pré Rup (10ème Siècle). Dans l’après-midi, nous verrons l’immense dédale du Preah Khan, le ravissant Neak Pan et le mystérieux Ta Prohm envahi par les racines tentaculaires des fromagers.

Je suis incapable de me souvenir du nom exact des temples, mais je me rappelle de la délicatesse et des couleurs d’un petit bâtiment, de l’impression de me retrouver dans un décor de jeux vidéos dans un deuxième, quasiment désert, et de l’emprise de la foret sur dans un troisième.

Yeux écarquillés, appareil photo dégainé, front dégoulinant.

C’est beau – il fait trop chaud – c’est trop beau – je ne vais pas tenir plus longtemps – c’est incroyable – je n’en peux plus.

Donc oui, il faut visiter Angkor. Et non, n’y allez pas en avril-mai.

Prenez plusieurs jours. Embauchez un guide. N’hésitez pas à vous lever tôt pour être sur place avant la foule – quitte à passer vos après-midi à l’ombre.

Les temples d’Angkor sont des sites archéologiques incroyables, mais également encore aujourd’hui, des lieux sacrés. Ne l’oublions pas lors de nos visites. Tenue correcte et respect des lieux, des habitants, des quelques moines que vous distinguerez peut-être parmi la foule des touristes.

 

12 avril – Faire attention au soleil (je garde le jeu de mot foireux pour demain)

Que dire ?

La beauté du lieu ou la pénibilité de la journée ? Les deux resteront liées dans ma mémoire.

Détour par la billetterie. Pass de trois jours dont nous n’utiliserons que deux pour tous les sites d’Angkor. On nous tire le portrait pour le pass. Précaution indispensable pour éviter la revente, le marché noir. 62 dollars, à priori ça peut sembler beaucoup, mais face à la splendeur du lieu, c’est vraiment peu de chose.

Angkor Vat

Angkor Thom – Bayon – La terrasse des Eléphants, Angkor Vat.

 

Sur le moment, on ne peut qu’écarquiller les yeux. Je crois que rien ne m’avait préparé à ça. Le guide nous fait parfois prendre des chemins détournés, presser le pas « Attention, il faut y être avant les chinois, parce que si on est en même temps, on ne verra rien ».  Il nous explique les immenses fresques qui se lisent comme des planches de BD. Il nous donne des conseils sur les meilleurs points de vue « là, une belle enfilade de visages » dans un français impeccable.

Bayon

Read my lips : si vous allez à Angkor, assurez-vous d’avoir un guide, ou à défaut, d’avoir lu en détail tout ce qu’y s’y rapporte, sous peine de manquer bien des choses.

Autre chose : deux jours, c’est bien peu.

Troisième : avril-mai, c’est peut-être la pire période car c’est la plus chaude. Il faisait 36° au plus fort de la journée, mais le ressenti était bien pire sous le soleil. Au point que, lorsque il s’est agi de grimper sur la dernière terrasse d’Angkor Vat, nous n’étions plus que trois, les cinq autres ayant déclaré forfait. La pire période car la plus chaude. Après, la mousson vient rafraichir l’atmosphère. Si j’en crois le guide, les meilleurs mois pour visiter les temples sont décembre et janvier.

Bayon

 

En passant dans la ville de Siem Reap en minibus, je vois écrit le nom de Beatocello. Connaissez-vous Beat Richner ? C’est un médecin suisse dont j’avais entendu parler dans les médias de mon pays. Il a ouvert un hôpital au Cambodge et s’efforce d’offrir à tous les enfants malades des soins dignes de ceux qu’on leur prodiguerait en occident. Oui, ça coûte cher. Alors dès qu’il le peut, il prend son bâton de pèlerin et son violoncelle et lève des fonds. Je n’avais pas réalisé que c’était à Siem Reap qu’il était actif. Si vous avez de l’argent en trop, , il sera bien utilisé.

 

11 Avril – Good Evening Vietnam

Difficile de croire que le voyage tant attendu touche à sa fin.

Nous prolongeons le séjour par une brève incursion au Cambodge. Les Québécois s’en retournent chez eux et nous nous retrouvons à 8 : quatre couples de Français et nous deux.

Quel délice ! Après mes mésaventures Nord-Coréennes, j’avais un a priori très négatif envers les Français en voyage (m’as-tu-vu, je-sais-tout, râleur-pour-un-rien, insert-your-comment-here). Le seul a priori qui s’est révélé exact, c’est leur incapacité à s’exprimer correctement dans une autre langue que le français. Pour le reste, Jacqueline et Daniel, Christine et Laurent, Marie et Antoine, se sont révélés de très agréables compagnons de voyage pour cette fin de séjour.

La veille au soir, nous avons réussi à voler une petite heure en tête à tête à notre guide, la délicieuse et minuscule Mai. Il est rare pour moi de regarder les gens de haut – physiquement – sans que ceux-ci ne soient des enfants. Une heure pendant laquelle nous avons pu en apprendre un peu plus sur elle, sur son travail de guide, sur les difficultés à gérer des groupes si grands et avec des centres d’intérêts si divers.

L’envie de continuer à suivre ses aventures…. nous échangeons nos profils Facebook. Je ne me fais pas d’illusion sur les contacts pris en voyage. Je ne reverrai sans doute jamais l’immense majorité des gens avec qui j’ai pourtant partagé des instants inoubliables, mais j’aime la possibilité que nous offrent les réseaux sociaux de nous suivre de loin en loin.

Arrivée donc au Cambodge, prise de contact avec la chaleur de Siem Reap – la défaite des Thaïs dans le texte – ville la plus proche des temples d’Angkor -ainsi qu’avec celui qui sera notre guide pour les deux prochains jours.

L’hôtel a …. une piscine ! Oui, l’eau est à près de 30°, mais comme l’air est à 35°, c’est très appréciable. 

 

 

 

 

 

10 avril – Ho-Chi-Minh-Ville et le silence fut

Au Palais de la réunification

Une des choses qui m’est pénible pendant ce voyage, est le bruit constant. Dans les rues, la circulation et folle et les véhicules communiquent à coup de klaxons.

Poste centrale

Dans le bus, les groupes de joyeux touristes s’interpellent d’un bout à l’autre du véhicule.

À midi et le soir, dans les restaurants, c’est comme si les tables faisaient des concours de qui parle le plus fort.

Nous visitons le palais de la réunification. La guide nous laisse libres de le parcourir à notre rythme. Outre son esthétisme très particulier, typique des années 50 – 60, j’ai surtout été frappée par les bunkers, dédales sous-terrains, qui permettaient de tenir un siège.

Rapide passage par le centre-ville d’Hanoï pour voir la Cathédrale Notre Dame de Saïgon dont l’architecture – pas laide – jure avec le reste de la ville, de même que la Poste voisine. Arrêt prolongé car celle-ci abrite de nombreuses boutiques souvenirs qui font le bonheur des touristes québécois. « Il faut magasiner » est peut-être l’expression que j’ai le plus entendue au Vietnam.

Dans le bunker

Enfin, nous nous rendons au musée des vestiges de la guerre. Et là c’est le silence. Le silence lourd, horrifié, devant les images, les chiffres, les images et les images encore.

Des centaines de personnes se déplaçant lentement d’une photo à une autre, d’une salle à une autre, d’un étage à un autre.

Et pour le coup, pas trop envie de magasiner.

My Tho Logis – 9 avril 2018

Deux heures de bus climatisé pour arriver à My Tho.

Pagode à My Tho

Arrêt dans une splendide pagode entourée de statues de bouddhas plus rayonnants les uns que les autres. L’encens qui brûle nous met en odeur de sainteté. Il fait chaud. Le marché voisin laisse découvrir des fruits inconnus en Europe, dont certains sont légendaires. Les poissons vivent leurs dernières heures dans de grands bacs colorés posés à même le sol. Les maisons ont deux entrées : une vers la route et une donnant directement sur le fleuve.

 

Caramels !

Proche de My Tho, quatre iles se laissent découvrir. La plus grande, Thoi Son, l’ile de la Licorne, est parcourue de canaux. Si elle vit de l’agriculture, le tourisme commence à s’y développer avec quelques maisons d’hôtes et surtout des attractions – balades en barques, chants folkloriques, démonstration de fabrication de « caramels » à la noix de coco – à se damner, je viens de manger le dernier du paquet. Avec le réchauffement climatique, certains prédisent la disparition de ces îles ainsi que l’engloutissement des villes qui, comme My Tho, bordent les bras du Mékong.

Temple Caodaïste

On y trouve également une étrangeté. Connaissez-vous le Caodaïsme ? Et bien moi non plus jusqu’à la visite d’un temple dédié à cet étrange culte, mélange de taoïsme, de christianisme, de bouddhisme, de confucianisme, qui révère entre autres Victor Hugo. Oui, on doit s’y déchausser, et non, NON, madame, on ne va pas au milieu, je l’ai déjà dit plusieurs fois ! (C’est, à ma connaissance, le seul moment où j’ai vu notre guide perdre un peu de son calme légendaire).

 

 

Life in plastic, it’s fantastic – 8 avril 2018

Le matin, départ pour l’aéroport. Voyage Hanoï-Saigon en un peu moins de deux heures à bord de Vietnam Airlines.

À l’arrivée, c’est la bouffée de chaleur. Et dire que nous ne sommes qu’en avril. A se demander comment les gens survivent ici en plein été.

Après nous êtres installées à l’hôtel, nous partons à l’aventure dans la ville. Oh, un petit parc, on pourrait s’y asseoir un instant pour laisser notre corps s’habituer à la température.

Nous sommes abordées par des adolescents « Can you answer a few questions for a school project » ? Bien sûr.

À peine 100 mètres plus loin, ce sont des enfants qui nous abordent. Ils ont des t-shirts marqués « We learn English – Talk to us ». Et là, ils s’en donnent à coeur joie ! Après 20 bonnes minutes de conversations, sourires, photos, nous continuons notre chemin en direction d’un autre parc.

Là, à peine assises, c’est deux jeunes qui nous abordent. « Can we practice our English with you ? » Comme j’en avais un peu marre, j’ai dit qu’on avait peu de temps, mais finalement nous avons bavardé pendant près de deux heures et nous nous sommes quittés après avoir échangé nos pages Facebook. Quel délice que de pouvoir aborder multitude de sujets et d’en sortir enrichis.

Quelques réflexions en vrac

  • Ces jeunes ne passent pas leurs dimanches à se reposer ou à jouer, ils travaillent leur anglais. Ils abordent les touristes sans peur, avec un grand sourire. Et visiblement ça fonctionne !
  • Lorsqu’on me demande de raconter mon voyage en Corée du Nord, rapidement on en arrive au fait qu’on n’a pas de contact avec les locaux vu que les guides nous imposent toutes les visites, les hôtels, restaurants, nous font monter ou descendre du bus à des endroits bien déterminés. Mais… c’est exactement pareil dans le voyage organisé que je fais en ce moment. Et si nous n’avions pas décidé de nous éloigner du groupe pour partir à l’aventure, nous n’aurions jamais croisé de locaux, et n’aurions jamais pu parler avec eux.
  • Non. Je ne voyagerai plus ainsi. C’est la première et la dernière fois que je cède à la facilité du tour organisé. Je ne supporte pas les grands groupes. Nous ne mangeons que dans des restaurants assez grands pour tous nous accueillir, c’est à dire des restaurants où les seuls clients sont des occidentaux. Les hôtels choisis sont magnifiques, des 5 étoiles de chaînes internationales avec tout confort. Mais tant qu’à faire, autant que mon argent profite à une compagnie locale plutôt qu’à Pullman et Novotel. Par ailleurs, je déplore que nous nous arrêtions souvent dans des endroits qui, sous prétexte de nous faire découvrir l’artisanat local, sont surtout un bon moyen pour nous faire dépenser. Et ça marche !! Sur une trentaine de participants, la grande majorité ressort qui avec des bijoux, qui avec des babioles. Ma foi, c’est peut-être bien une des raisons qui font que le voyage est si bon marché. Car lorsque j’additionne le prix des vols, y.c. les vols internes, tous les repas, les nuits dans de beaux hôtels, je ne comprends pas comment j’ai payé si peu. Est-ce qu’il y a une ristourne des commerçants envers l’agence de voyage ?
  • Le plastique, quelle plaie ! En chemin vers la baie d’Halong en particulier, on ne peut pas ne pas voir les détritus qui jonchent la campagne, qui s’amoncellent le long de la route. Il s’agit principalement de sacs, d’emballages et de bouteilles de pet. En parlant avec Tuan et Mihn, c’est un sujet qui est venu sur la table. Alors qu’en Suisse, comme dans beaucoup de pays occidentaux, on commence à avoir conscience du problème et qu’on tente de limiter les emballages, ici le règne du sac plastique ne semble pas avoir de limites. Et bien sûr, ça se retrouve dans la rue, dans la campagne, dans les rivières, dans l’océan.

Les (dé) tours de Hanoï – 7 avril 2018

Visite de la ville de Hanoï.

Il y a un an, je m’inclinais devant les dépouilles de Kim-Il-Sung et Kim-Jung-Il à Pyongyang et je trouvais curieux qu’on impose cette visite aux touristes visitant la Corée du Nord. Bien sûr, même si nous respectons les us et coutumes des pays visités, un tel geste n’a évidemment pas la même portée pour nous que pour ceux qui sont nés dans le culte de leurs deux leaders.

En arrivant sur l’esplanade devant le mausolée d’Ho-Chi-Mihn, la guide nous dit que nous n’allons  pas y rentrer. Tout d’abord c’est le week-end et ça n’aurait pas de sens pour nous de faire la queue pendant des heures juste pour voir le corps de quelqu’un qui ne représente rien pour nous.

Pas faux.

Retour en arrière de quelques moi, lors de mon voyage au Kazakhstan. Lors de la visite du cosmodrome de Baïkonour, j’avais appris que l’URSS avait favorisé l’accès à l’espace de ses pays frères et que des cosmonautes de plusieurs pays communistes avaient pu ainsi se mettre la tête dans les étoiles. Ils étaient souvent accompagnés d’une délégation et de cadeaux de leurs pays. Le Vietnam avait offert un tableau peint avec une minutie extraordinaire. Un portrait. Je l’avais rapidement pris en photo avec mon téléphone, juste pour le souvenir, en étant consciente que cette image ne rendrait pas justice au portrait original.

Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai réalisé qu’il s’agissait vraisemblablement d’Ho-Chi-Mihn. J’ai retrouvé l’image dans mon téléphone et montré à la guide.

« C’est l’oncle Ho » s’est-elle exclamée.

Oui, il y avait vraiment de l’émotion dans sa voix, elle qui est si forte pour dissimuler toute trace d’impatience vis-à-vis de ces touristes qui posent quatre fois la même question, ou la colère vis-à-vis des autres à qui il faut répéter que oui, on se découvre et se déchausse pour entrer dans une pagode.

Et j’ai compris que ça devait être dérangeant de montrer la dépouille de l' »Oncle » à ceux qui ne sont même pas ses neveux.

 

Tout près du mausolée, une petite pagode au pilier unique célèbre une déesse de la fertilité.

 

Un même qui m’a toujours fait rire, c’est celui qui propose différentes méthodes de gestion des problèmes, suivant les pays. J’ai l’impression que la réponse apportée par le Vietnam, c’est l’étude.  Le Temple de la littérature Quoi Tu Giam en est un des symboles. Fondé en 1070, il a servi de lieu d’études jusqu’en 1915 ! Il est divisé en cinq cours intérieurs. Les portails principaux entre ces cours étaient réservés aux dignitaires, les petites gens empruntaient des portes accessoires.

Aujourd’hui lieu touristique, il est toujours très fréquenté par les jeunes, qu’il s’agisse d’enfants à qui on inculque l’importance de l’acquisition du savoir, ou par les étudiants qui viennent y chercher la chance pour les examens ou fêter l’obtention d’un diplôme.

Le musée d’ethnographie est aussi un incontournable de la ville pour qui veut en savoir plus sur le pays. De nombreuses explications sur les ethnies sont disponibles – aussi en français – et le parc qui entoure le musée, en plus d’être un beau lieu de promenade, contient des reconstitutions de maisons traditionnelles.

Si à Saint-Petersbourg j’avais craqué pour une promenade sur les canaux, à Marrakech pour la sortie en chameaux, ici j’ai tenté le pousse-pousse. Etre projeté ainsi au milieu de la circulation insensée de la capitale du Vietnam est une aventure en soi. Après un moment de gêne (oui, le monsieur tout maigre pédale pour moi), on se relaxe et on apprécie la balade.

Pour terminer une journée bien remplie, rien de tel qu’un spectacle de marionnettes sur l’eau me direz-vous, et vous aurez bien raison ! Art traditionnel, les marionnettistes sont à moitié dans l’eau et manoeuvre, grâce à un système de perches, diverses poupées en bois qui sous formes de tableaux relatent des scènes du folklore vietnamien. Des musiciens de part et d’autre de la scène accompagnent le spectacle. Ils sont sept, hommes et femmes, trois instruments à cordes, un vent, trois percussions (dont deux qui chantent également).

 

Dernière journée à Hanoï bien remplie. Demain, vol vers Ho-Chi-Mihn-Ville

A beau mentir qui vient de loin

La baie d’Halong est célèbre également pour ses perles.

Nous avons visité un magasin d’état qui en vendait, plus belles les unes que les autres.

Mais avant, nous avons eu droit à des explications sur la création de ces perles, et le rôle joué par les huitres, à leur corps défendant. Si seulement il n’y avait que les explications ! La démonstration était faite par des ouvrières entourées par des dizaines de touristes qui leur laissaient à peine la place de respirer. Je ne sais pas où je me suis arrêtée. Au fait qu’après avoir entrouvert la bête, on introduisait une bille de nacre dans leur appareil génital ? Ou est-ce quand j’ai su que cette « opération » avait un taux de mortalité de 30 % ?

Dans la baie d’Halong, les nuits de pleine lune, les huitres remontent à la surface pour saluer Séléné. Celle-ci, émue, pleure de joie et c’est ses larmes qui en tombant de si haut, durcissent puis se posent à l’intérieur des

huitres.

Toujours à Halong, nous visitons la pagode Long Tien au pied de la montagne Bai Tho. Attention, c’est un lieu de culte avant d’être une destination touristique et il faut visiter en prenant garde de ne pas déranger les prières. La deuxième salle, à gauche, contient une impressionnante galerie de portraits.

Passage rapide au milieu du marché au poissons, réservé normalement aux professionnels, restaurateurs ou grossistes. Nous dérangeons les travailleurs et ne nous attardons pas. Ce marché est situé à côté de l’eau et nous voyons les bateaux de pêcheurs accoster et décharger leurs marchandises.

 

L’orage prévu pour la veille se déclenche et les bateaux resteront au port.

Quant à nous, nous repartons vers Hanoï, sa pollution, sa circulation folle, ses coups de klaxon, bref, son charme fou.

La vie en groupe commence à me peser et je sens ma misanthropie remonter à la surface, au fur et à mesure que j’entends mes compagnons de voyage se plaindre de ceci ou cela, du fait que les pourboires devraient être compris dans le prix, que nous n’avons pas pu passer plus de temps au marché, que les poissons sentent (!), etc.

Un bon repas à Hanoï et il n’y paraitra plus ! Hopefully.

 

 

Vietnam Jour 2 – 5 avril 2018 – Orage, ô désespoir

Un petit-déjeuner parfait. Choix immense de cuisine asiatique, européenne, américaine. J’aimerais avoir trois estomacs pour tout goûter.

Départ matinal en bus vers Ha-Long. Bien que distantes de 160 kilomètres seulement, il faut compter entre trois et quatre heures de trajet selon le trafic.

Le trafic, parlons-en ! Hanoï, comme Ho-Chi-Mihn-Ville sont envahies par les deux roues, principalement des scooters, moyen de locomotion préféré des Vietnamiens. L’automobile est chère et le vélo de moins en moins pratiqué. La circulation peut paraître franchement chaotique à un oeil non exercé, mais les locaux semblent s’y retrouver. Les parents transportent leurs enfants dans leur dos, parfois devant eux. Le manque de transports publics fait qu’ils sont souvent obligés de les emmener à l’école.

Dans la ville, nous sommes arrêtés au feu rouge, à côté d’un autre bus qui transporte des écoliers hilares. Ils sont, nous dit Mme Mai notre guide, en route pour visiter le mausolée d’Ho-Chi-Mihn, sortie scolaire obligatoire pour tout jeune Hanoïen. C’est l’occasion de s’initier à l’histoire, l’idéologie, le civisme.

Le trajet entre Hanoï et Ha-Long ne nous donne pas l’occasion de nous retrouver en pleine campagne, les localités sont nombreuses et presque continues jusqu’à la mer. Nous voyons pourtant des rizières inondées parsemées ça et là de cimetières, voire même de quelques tombes isolées.

Arrêt (semble-t-il assez courant dans ce type de voyage) dans une boutique d’état destinée visiblement aux nombreux touristes, qui offre de beaux objets d’artisanat. Soies, laques, rubis et saphirs étoilés, sculptures, douceurs (wc et cafétéria). Les bus déposent les touristes à l’entrée et les récupèrent à la sortie 30 minutes plus tard. C’est rondement mené.

 

La journée et la nuit doivent se passer sur une jonque dans la baie d’Ha-Long mais à peine arrivés, on nous annonce que des prévisions d’orages font que nous devront être rentrés au port pour 18heures. Aucun bateau n’a l’autorisation de rester dans la baie pendant la nuit. Déception mais faisons contre mauvaise fortune bon coeur. Nous aurons quelques heures pour nous promener entre les iles karstiques et nous prendre pour James Bond.

Pour la géologie, je vous laisse dans les bras de Wikipedia. Mais la vraie histoire, c’est qu’un dragon bénéfique qui voulait dompter les courants marins pour faciliter la vie des pêcheurs qui vivaient chichement a battu des ailes un peu trop vigoureusement et à déchiré la montagne, ne laissant que des pics ici ou là.

Orage qu’ils nous disent… mais le temps se découvre et nous avons pu profiter des rayons du soleil.

Arrêt d’une heure dans l’île de Titop. Et c’est là que ça devient drôle. Sur le moment je n’ai pas fait le rapprochement puisque le nom n’était pas le même, mais j’ai été suffisamment intriguée par cette tête que j’étais sûre d’avoir déjà vue quelque part. La guide nous dit « un héros soviétique ». Google le soir l’identifie comme Guerman Titov, le candidat malheureux à la place de premier homme dans l’espace et dont l’histoire m’avait touchée en visitant Baïkonour. Le Kazakhstan qui me rattrape en plein Vietnam ! Qui l’eut cru ?

Il a donc visité cette île le 22 novembre 62 en compagnie d’Ho-Chi-Mihn qui l’a rebaptisée en l’honneur de son illustre visiteur.

L’ile de Titop donc est un arrêt très prisé des touristes pour sa petite plage artificielle et surtout parce que 450 marches (environ) permettent d’accéder à son sommet. J’ai une condition physique assez déplorable mais je suis parvenue au sommet sans trop de peine. En revanche, il faut sûrement prendre son mal en patience à certaines heures car les escaliers sont étroits et les visiteurs qui montent croisent ceux qui descendent. Tenez votre droite.

 

Oui, c’est un coin touristique, mais la vue depuis le sommet est une des plus belles qu’on puisse voir. Tout simplement.

Retour tranquille vers le port. On nous explique que le bateau doit impérativement être rentré pour 18 heures sous peine de sanctions et celles-ci ne sont pas drôles : 10 jours à quai.  C’est drôle de voir toutes ces embarcations voguant vers le même point en même temps, tels les petits canetons suivant une invisible maman.

L’agence a trouvé à nous loger au Novotel. Luxe, air conditionné et piscine extérieure. Cet établissement se trouvait il y a peu en bord de mer, mais le développement touristique fait que la terre gagne sur l’eau. On abat des montagnes pour combler un peu la baie.

Nuit paisible. Et cet orage ? Pas trace.