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Elle voyage en solitaire – 19-29 avril 2019

Le vol est matinal entre Le Cap et Johannesburg. Tant mieux, nous aurons le temps de visiter un peu la ville entre notre arrivée et « le grand rendez-vous de 18h« .

Ça, c’est en théorie. Oui, vous savez, la Théorie, le pays où tout va toujours bien !

En pratique, il y a parfois des grèves, même dans les meilleures familles. Non, je ne vais pas me plaindre car ce n’est que la deuxième fois, en d’innombrables vols, que j’ai à en subir quelques minimes conséquences.

Toujours est-il que nous n’aurons pas le temps de voir Johannessburg ou Soweto avant « le grand rendez-vous de 18h« .

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

Je me souviens comme d’hier de ce jour où, voulant partir à Cuba “Avant que les Américains ne viennent y planter leur McDonalds et leurs Starbucks”, j’avais poussé la porte de Globetrotter à Fribourg.

Je ne savais pas trop ce que je voulais, sinon visiter La Havane, et plus si possible. J’avais une idée de budget et l’été 2016 devant moi.

Mon interlocutrice n’était pas encore Marlène, mais elle avait dû déjà comprendre un peu ce que je cherchais. Elle m’a proposé de rejoindre un groupe, après quelques jours en solo à La Havane. Un groupe ? M’exclamais-je in petto (car j’étais encore bien trop polie pour être malhonnête en public). Jamais je ne me mêlerai aux hordes qui montent et descendent des bus aux ordres d’un guide à parapluie.

Et là, l’ancêtre de Marlène a réussi un miracle : me convaincre qu’il existait des compagnies de voyage qui prônent les petits groupes, le respect des endroits visités, l’écologie, la durabilité… et que parmi elles, une pourrait me convenir.

Odile

Le match a pris. J’ai swipé à droite, Intrepid aussi. Et c’est la sixième fois que nous voyageons ensemble.

Le premier jour du voyage, il y a le « grand rendez-vous de 18h ». C’est le moment où le voyageurs font la connaissance de ceux avec qui ils vont passer les prochains jours.

Il y a en général beaucoup d’Australiens – pays d’origine d’Intrepid — des Anglais, ou Canadiens, ou Néo-Zeelandais, et par ci par là des natifs de pays non anglophones que la langue de John Oliver ne rebute pas. Des couples, des frères et sœurs, des parents et enfants (adultes), et régulièrement des voyageurs solo. Ces derniers ont le choix entre partager une chambre avec un autre voyageur isolé ou payer un supplément. C’est ce que je fais habituellement pour soigner ma misanthropie.

Je pense que si j’ai continué à voyager parfois avec cette compagnie, c’est que ma première expérience était bonne, le guide fantastique, les compagnons de voyages agréables, le trajet bien choisi et les promesses tenues pour ce qui concerne le contact avec les habitants, nous avons partagé leur table et dormi chez des particuliers à chaque étape, ce que permet la petite taille du groupe.

C’est donc avec Intrepid que je me réjouis de tenter l’Okavango Experience

Première surprise : le groupe est plus grand qu’à l’habitude. Nous serons 22 ! Cela s’explique par le fait que le véhicule qui va nous accompagner a 22 places et que ce serait du gâchis de ne pas voyager au complet. Avec nous un Tour Leader, un assistant, une chauffeure et un cuisinier. 

Pour le jour 2 qui nous amènera de Joburg à un parc de préservation des Rhinocéros, nous allons nous lever tôt. L’homme pâlit en apprenant l’heure du départ… qui est généralement celle à laquelle il se couche.

Cheval de rivière

Je rigole… et profite de ma dernière nuit dans un vrai lit.

4h45. Nous chargeons le bus. 5h. Départ. Les yeux sont petits, tout petits. Les paroles rares. Les paupières sont lourdes. Le sommeil nous gagne.

L’éléphant blanc, surnom de notre véhicule – un drôle de bus, 4X4 qui, non seulement nous transporte, mais est chargé des tentes, matelas, eau, casiers, divers compartiments à bagage – trace la route jusqu’à la frontière. Transition douce, sans problème. Un nouveau timbre sur mon passeport. Un 60ème pays à rajouter à ma liste. Bienvenue au Botswana. 

Vers la fin du jour, nous arrivons au Khama Rhino Sanctuary. Ce qui fut en d’autre temps une réserve de chasse est maintenant un havre de paix pour nombre d’animaux, seulement dérangés le soir venu par des voyageurs venus les admirer au point d’eau.

Ils sont beaux, ces animaux, oui, même les autruches, et même les buffles et phacochères. Une maman rhino nourrit son petit, des zèbres se disputent et soulèvent la poussière alentours.

La nuit tombe vite. Le temps d’arriver au camp et il fait noir. Les recommandations sont peu rassurantes : ne sortez pas pieds nus pour aller aux toilettes au milieu de la nuit, il y a des scorpions et des serpents. N’oubliez pas votre lampe frontale, … 

Rarement j’ai eu autant l’impression d’emprunter la planète aux animaux.

Le lendemain, nous serons debout aux aurores pour replier le camp et continuer notre chemin vers le nord, vers Maun, aux portes du Delta de l’Okavango.

Delta

De mes cours de géographie, j’avais appris que les deltas se jetaient dans la mer, ou un océan. On citait celui du Rhône, du Nil, de l’Amazone.

Plus tard, j’ai visité celui du Danube, du Mékong.

Et maintenant je suis dans le Delta de l’Okavango, celui qui ne se jette nulle part. Celui qui disparaît aussi mystérieusement qu’il apparaît, au cœur de l’Afrique. 

Pour trois jours et deux nuits, nous quittons la civilisation et nous enfonçons dans les méandres du Delta. Un “perchiste” pilote les légères embarcations, des mokoros, qui chacun transportent deux passagers et un peu de bagages.

Rajoutez à cela plusieurs mokoros pour transporter les tentes, les matelas, la nourriture, le matériel de cuisine etc… et vous verrez un une trentaine de ces fines pirogues se frayer un chemin entre les herbes et les roseaux.

Sur place, nous ne nous occupons presque plus de rien. Nos hôtes sont les pilotes des mokoros. Ils nous serviront de guides, nous aideront à planter les tentes, cuisineront pour nous, nous rendront attentifs à la faune locale et même chanteront et danseront autour du feu.

Les levers sont matinaux, voire très matinaux, car c’est à ce moment qu’on a le plus de chances de surprendre les animaux. Par ailleurs, même en cette saison – nous allons vers l’hiver au Botswana – la chaleur est difficile à supporter au plus clair de la journée. Le soir, au coucher du soleil, les animaux vont s’abreuver. Les giraffes, zèbres, buffles d’Afrique et phacochères font souvent équipe pour s’alerter face à la venue possible des prédateurs, l’ouïe des uns complétant la vue des autres.

Le Delta change de visage au fil des saisons et j’ai très envie de revenir le voir lorsque l’eau est à son plus haut.

Deux nuits hors du monde, à se faire réveiller au petit matin par le cris des hippopotames ennervés. Le ciel est d’une limpidité inouïe… à des kilomètres de toute pollution lumineuse. La Voie lactée s’observe à l’œil nu et réserve de nombreuses surprises à mes yeux, familiers de l’hémisphère nord. 

Retour à Maun et nous voilà partis pour 45 minutes de survol de l’Okavango. C’est une jeune botswanaise à tresses qui nous pilote dans son Cessna Brousse. Vu du ciel, le labyrinthe est encore plus impressionnant. Nous distinguons des troupeaux d’éléphants, de girafes, de buffles, mais surtout nous admirons la fabuleuse diversité du paysage qui s’étale sous nos yeux.

Vu d’en haut

Nous craquons pour un peu de confort et prenons une chambre. Ah…. L’air conditionné, la moustiquaire, la salle de bain… il en faut peu pour être heureux. Requinqués, nous poursuivons vers Nata. Après de nombreuses heures de routes, nous plantons la tente… j’avais presque oublié après ma nuit d’hôtel les délices des crochets et sardines… 

Petite virée sur un lac salé pour admirer les flamands roses et un nouveau coucher de soleil époustouflant au milieu de nulle part, une bière à la main, à songer que, comme disent les jeunes aujourd’hui, je vis ma meilleure vie.

Pour continuer sous le signe de l’eau, je vous présente la rivière Thebe que vous connaissez sans doute mieux sous le nom de Zambèze. Oui, elle change de nom en changeant de passeport.

Elle marque la frontière et abrite, elle aussi, une vie sauvage abondante. Nous pouvons nous approcher des hippos, étant dans des embarcations bien plus importantes que les frèles mokoros de l’Okavango. Et eux, habitués qu’ils sont aux touristes, ne semblent pas particulièrement s’émouvoir de notre présence. 

Encore des antilopes, des impalas, des buffles, des éléphants, une ou l’autre giraffe au loin… et l’espoir de croiser un lion demain matin à l’aube.

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Inutile de dire que la marmotte s’est résignée à se lever avant le soleil. Nous partons du camp pour rejoindre le parc national de Chobé et tenter de voir le roi de la jungle.

Un dicton dit que si les impalas sont là, c’est qu’il n’y a pas de lion aux alentours. Et bien les impalas étaient partout ce matin là. Sauf à un endroit que le guide nous montre, au loin (oui, près du tronc mort, à 100 mètres, un peu plus bas, dans les herbes, je crois qu’il y a un mâle).

Et bien oui, une membre du groupe à réussi à distinguer et à photographier deux oreilles de lion qui dépassaient des hautes herbes, exactement à l’endroit décrit par le guide. Puis-je dire que j’en ai vu un ? Je sais que je regardais dans la bonne direction. De là à pouvoir me vanter de l’avoir vu… 

Dernière nuit au Botswana. 

La route vers les chutes Victoria est relativement courte, mais il y a une frontière à passer. 

Pas de souci, on peut prendre le visa à la frontière, c’est rapide. (Oui, ça c’est de nouveau dans ce merveilleux pays qui s’appelle la Théorie. Pas au Zimbabwe).

Oui, rapide, mais pas s’il y a trois autres bus de voyageurs avant nous, qu’un seuil guichet est ouvert et que la procédure prend plusieurs minutes par touriste. 

Et tout ça sous un soleil de plomb, alors qu’il est 11h30.

Le temps d’arriver à Victoria Falls, le jour est déjà bien entamé et nous n’avons que le temps de planter la tente – une dernière fois – avant d’aller découvrir ce que Livingstone avait découvert avant nous. 

Mais avant, dur retour à la réalité, après des jours dans un Botswana calme et quasiment désert, l’arrivée dans ce coin très touristique est un choc. À peine sorti du bus, des vendeurs de divers objets artisanaux nous assaillent. 

J’ai l’impression d’être de retour à Marrakech. 

Les chutes ferment à 18heures (ferme-t-on le robinet ?) et il est plus de 16heures lorsque nous nous présentons à l’entrée. Bon plan, il ne fait pas trop chaud et le gros de la foule n’est plus là.

Et bien mes aïeux…. C’est de la belle ouvrage qu’a créée la tectonique ou je ne sais quel autre phénomène naturel. Sur des centaines de mètres de large et de haut…

Un conseil ? Le site se parcourt facilement en deux heures et ce n’est pas une mauvaise idée de s’y rendre, comme nous, en fin de journée pour éviter la chaleur et la foule. Vous pouvez, mais ce n’est pas absolument nécessaire, prendre un habit imperméable.

De multiples activités sont proposées (bungee jumping, swing, …. ) à des prix touristiques… et également un survol des chutes en hélicoptère.

Hélas.

Non seulement nous renonçons à la tranquillité offerte par le Botswana, mais également à son silence seulement troublé par les bruits de la vie des animaux. Depuis 7 heures du matin, le bal des hélices est ininterrompu.

L’aspect hyper touristique de Victoria Falls me déplaît souverainement, mais ça me met en condition pour rentrer. 

I presume…

Je n’imaginais pas aimer à ce point ce coin de terre. Quel bonheur de grignoter l’Afrique par le Sud et trouver au Botswana de telles doses de beauté.

Je reviendrai (et entre temps… je lirai, je regarderai des films et documentaires, et me souviendrai de toutes ces belles choses grâce aux photos… et aux souvenirs).

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Scatterlings of Africa – 16 au 18 avril 2019

Au moment où je grandissais, le monde était encore bien séparé entre les gentils et les méchants. Et celui qui me répond qu’aujourd’hui c’est pareil devrait arrêter de regarder des vidéos conspirationnistes.

Avant donc, il y avait les gentils américains et les méchants rouges.

Mais il y avait aussi les gentils où tout le monde était égal et les méchants où certains valaient plus que d’autres.

Et on pointait du doigt l’Afrique du Sud et son régime infâme.

Puis ce pays a donné au monde un artiste et un album qui a résonné chez tous les jeunes… Johnny Clegg, Third World Child avec son tubissime Asimbonanga. Et même les moins informés ont appris qui était Nelson Mandela.

L’histoire réservant parfois de merveilleuses surprises, non seulement le prisonnier de Robben Island fut libéré, mais son combat a porté ses fruits puis il a pris la tête de son pays, qui a enfin été réintégré à la table des nations du monde.

Pour moi c’est un premier voyage dans l’hémisphère sud, le deuxième en Afrique, continent que je grignote par ses extrémités.

Trois jours au Cap, dont un bien entammé par la fatigue de 12 heures de vol.

Une balade au front de mer, ses marchés, ses restaurants, ses quartiers cachés derrière de hautes grilles, son port empli de bateaux qui valent moult fois mon salaire annuel…. Voilà qui résume mon premier jour.

Le deuxième… direction Table Mountain, cette montagne improbable et plate qui domine toute la baie. Il y a plusieurs options pour s’y rendre. Tout d’abord les pieds. Mais pour ça, il faut se lever tôt et avoir de bonnes jambes. Je remplis entièrement le premier critère et partiellement le deuxième.

Cela dit, ce voyage, je ne le fais pas seule et mon compagnon de voyage est né sous le signe de la marmotte. (Je rajouterais bien “et de la flemme”, mais je redoute qu’il lise ces mots et ne se venge d’une manière ou d’une autre).

Donc c’est raté pour le départ à l’aube. Autre caractéristique dudit compagnon de voyage, il a quand même une petite fibre aventureuse et veut tenter de rejoindre le pied de Table Mountain par les transports en commun. “Mais oui, je te dis, il faut prendre le 107 et l’arrêt de bus est tout proche”.

Inutile de vous dire qu’une fois que nous avons trouvé le bon arrêt de bus de la ville (Les MyCiti, pour ne pas les nommer) et non pas le terminal régional (Golden Arrow), que nous avons acheté et chargé des cartes locales, que nous avons attendu le 107, puis le 106, puis un autre 107 qui n’est pas non plus venu, un bus idoine a bien voulu nous emmener jusqu’à l’arrêt proche du télécabine qui monte sur Table Mountain.

Là, la matinée est déjà très bien entammée.

Sur place, j’espérais échapper aux files d’attente, ayant acheté mon billet à l’avance sur le net. Nous étions fort nombreux à couver le même espoir… tellement nombreux que ce n’est qu’au bout de deux heures que nous avons pu embarquer dans la cabine tournante (Swiss made, hé oui !) qui nous propulse en haut en moins de cinq minutes.

En haut, une vue incroyable, si vous êtes comme moi bénis par les dieux de la météo, et une agréable promenade sur ce plateau. Plusieurs parcours sont possibles, même le plus long est très court. Ne boudez pas votre plaisir. Oh… il vente un peu, prévoyez un coupe-vent si vous êtres éolo-sensible.

Faut-il y aller ? Bien évidemment. Faut-il y aller comme moi ? Non. Évitez le milieu de la journée. Préférez l’heure d’ouverture – celle-ci dépendant de la saison, renseignez-vous sur le site.

Ou alors, visez la fin de l’après-midi et profitez du coucher du soleil. Au moment où nous sommes descendus, la file d’attente était quasi inexistante. De plus, ça vous coûtera moins cher car le billet « afternoon » est valable à partir de 13h.

Sinon oui, il est possible de grimper sur la montagne à pied. Je ne connais ni le temps à y consacrer ni la difficulté, mais pour avoir aperçu le sentier qui grimpe depuis la cabine, j’imagine que c’est assez pénible, en particulier sous le soleil tapant.

Et pour vous rendre au télécabine ? Bah, prenez le 106 ou le 107 !! Ou alors demandez à Uber de vous véhiculer, les prix sont imbattables.

C’est ce que nous avons fait pour rentrer à l’hôtel. Sous prétexte de voir comment fonctionnait l’application Uber, mon compagnon de voyage a voulu tester la chose.

Bonne idée au fond, car ça nous a permis de rencontrer celui qui serait notre chauffeur pour le lendemain.

Lever non pas à l’aube – faut pas rêver, pour retrouver Kelvin, l’Uber de la veille et le chauffeur privé pour la journée. Direction Cape Point, le Cap de Bonne Espérance, dans la langue de Voltaire.

L’homme voulait aller voir l’endroit où se rejoingnent les deux océans, je ne m’y opposais pas. Et moi je voulais voir les manchots de Boulder beach, et il ne s’y opposait pas. Le programme du jour était donc tout trouvé.

Kelvin – J’ai son numéro de téléphone en stock, n’hésitez pas à me le demander, c’est une bonne adresse — nous amène à Cape Point en s’arrêtant en route aux endroits les plus spectaculaires pour assouvir ma soif de beaux paysages.

Pour rentrer à Cape Point, il faut s’acquitter d’une taxe.

Sur place, un restaurant, un fast food, une boutique de souvenirs et une grimpée vers le phare historique. Il est possible de prendre un funiculaire, mais si vous avez deux jambes en état de fonctionner, prenez plutôt le chemin. C’est rapide et peu pénible. En haut, du vent, et plein les yeux. On voit au loin (mais je ne pense pas qu’on puisse y accéder) le nouveau phare, la lumière la plus puissante d’Afrique, et surtout le bleu, les vagues, les récifs, et ceux qui viennent se selfier.

Je ne saurais pas dire à quel point c’est beau.

Alors je vous laisse quelques images.

Et vous invite à en chercher d’autres sur le net.

Et vous encourage vivement à aller voir par vous-même.

Et les manchots ?

Il faut savoir que chaque année, à Noël, entre autre cadeaux à mes enfants, je verse une certaine somme d’argent, en leur nom, à une bonne œuvre de leur choix. Nous avons donc, au fil des ans, aidé des associations comme la Ligue Suisse contre le Cancer, Pro Infirmis, le WWF, et… SANCCOB. Oui, SANCCOB. Vous ne connaissez pas ? Ca va bientôt changer.

Voyez-vous, j’ai un fils fan de pingouins et autres manchots. Or, en cherchant un peu dans l’immensité du web, j’ai un jour trouvé l’adresse d’une association venant en aide aux “African Pinguins” et qui permettrait d’en adopter et parrainer. Or donc, d’abord mon fils, puis mes fils, au fil des ans, se sont retrouvés à soutenir SANCOBB.

Lorsque j’ai réalisé que cette association était tout proche du CAP, et qu’on pouvait aller voir ces petites bêtes, j’ai bien sûr voulu faire le détour. C’est ainsi que nous sommes arrivés à Simon’s Town.

Déjà à l’approche, on voit des panneaux “Attention Pinguins” entre deux “Attention Baboons”. Heureusement, aucune bête suicidaire ne s’est jetée devant les roues de Kelvin.

Pour approcher de la plage où les petites bêtes s’égaillent, il faut bien sûr payer son écôt. Vous allez me dire que ça commence à chiffrer… oui mais entre nous, si ça permet la préservation de la nature, de la faune, de la flore, l’entretien des lieux, le soin aux animaux malades, c’est de l’argent bien dépensé. Et puis, j’ai sans doute aperçu dans la foule des oiseaux en tenue de soirée, les petits parrainés par mes petits à moi.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Ainsi se termine ce court séjour au Cap.

Les choses que je n’ai pas vues (et que je regrette) :

  • Un Township, parce que le côté brillant du Cap, j’ai vu, et je suis consciente qu’il n’y a pas que ça.
  • Robben Island. L’île ou se trouve la prison de Mandela. Il y a un musée maintenant.
  • Le jardin botanique. Même si ce n’est pas forcément ma tasse de thé, la flore de Cap est particulière et semble-t-il magnifiquement mise en valeur.

Demain, départ pour Johannesburg et plus (si entente).

Marrakech – Dimanche 10 février 2018

Quel merveilleux métier que le mien qui impose une semaine de vacances en plein mois de février.

Juste assez pour filer au sud prendre le soleil.

Et pour mes premiers pas sur le sol africain, à moins de trois heures de Genève, j’ai choisi celle que l’on appelle la perle de l’Atlas, Marrakech.

Le Flightpass est un système d’abonnements. Pour un vil prix, vous choisissez 10 destinations desservies par Swiss, en Europe, au départ de Genève. Oui, je sais, le Maroc n’est pas en Europe, mais bon, s’il est sur la liste des destinations autorisées, je ne vais pas me plaindre ! Me voilà donc à l’aéroport, à regarder quelques flocons fondre en touchant la piste, et à rêver aux tours et détours de la Medina.

Le départ est retardé car il faut dégivrer l’avion. Rassurant ! On gicle je ne sais trop quoi et les ailes se teintent de vert. Trois heures et un voisin encombrant plus tard (non, les accoudoirs ne sont pas individuels. Oui, ils sont censés être partagés. Non, vos coudes ne sont pas agréables dans mes côtes), atterrissage en plein soleil, de quoi faire oublier la grisaille du matin. Passage de douane – lent mais sans souci. Le Riad a fait du bon travail, on m’attend pour le transfert.

Après avoir suivi mon guide dans des ruelles étroites, l’accueil se fait avec biscuits et thé à la menthe (bouillant et sucré).

La journée est déjà bien entamée, mais pas assez pour me garder à l’intérieur, d’autant plus que la place, que dis-je ? LA Place n’est pas très loin. Grouillante de monde, locaux et touristes, bordées de boutiques, elle ouvre sur les souks dans lesquels je me perds. Beaucoup de scènes à photographier, mais il est difficile de s’arrêter sans se faire harponner. Non, je ne suis pas venue pour acheter toutes les babouches, foulards, sacs, théières, tapis, babioles du monde. Non, je ne veux en aucun cas être impolie, mais oui, j’aimerais bien pouvoir prendre en photo ces deux chatons qui dorment dans un plat, sans me sentir obligée par la suite d’acheter toute la boutique.

 

(J’ai tout de même craqué pour un foulard)

Lorsque le soleil descend sur le Minaret de la Koutoubia, je rejoins le Riad (oui, je me suis perdue trois fois dans le dédale – ah il est beau mon sens de l’orientation). Il est tôt et la vie nocturne s’installe à peine sur Jemaa el-Fna, mais j’ai besoin de repos pour affronter les prochains jours, tant l’afflux de bruits, couleurs et odeurs mettra mes sens à rude épreuve.