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Le lundi 12 au soleil

J’avais lu un article sur les Instagram Boyfriends, ces malheureux compagnons des instagrammeuses, ceux qui doivent trouver le meilleur angle, la lumière flatteuse, le cadre le plus prestigieux pour leur amie.

Ce matin, devant une des portes de la Koutoubia, j’en ai vu un qui se faisait houspiller « mais… on voit trop de sol ! Crois-tu que mes followers s’intéressent au sol ? » Il a dû s’y reprendre à une vingtaine de fois avant que son amie ne s’estime heureuse « Mais à quoi ça sert d’être devant la mosquée si on ne voit pas le minaret ? ». Et encore, heureuse est un bien grand mot. Le contraste entre les moues enjouées qu’elle prenait devant l’objectif le visage hargneux qu’elle adressait à son photographe aurait pu en remontrer à Janus lui-même.

Tout ça pour vous dire que j’ai passé une partie de ma matinée dans les jardins de la Mosquée. Luxe, calme, volupté.

Puis, direction le Palais de la Bahia heureusement encore peu fréquenté ce matin de février. Même si une grande partie du Palais n’est pas ouverte au public, ce qui s’offre à nos yeux est un voyage dans un conte des 1001 nuits. Multiples pièces, portes ouvragées, mosaïques, jardins, vasques… je n’avais pas de guide ni d’attentes particulières et ai pu laisser courir mon imagination. Sachez qu’il y est question de sultans, de vizirs, et bien sûr d’une bien aimée.

Repas délicieux sur la terrasse du restaurant « Un déjeuner à Marrakech »,  qui mérite son nom et retour au Riad. Quoi ? Les températures de février n’imposent pas une sieste ?

Soirée au Café Clock  qui propose des animations. Ce soir c’était contes, en anglais par deux jeunes hommes et un en arabe par un conteur traditionnel de LA place. Vérifiez le site ou la page Facebook  pour connaître le programme du soir.

Burger de chameau, plat trop copieux à mon goût mais plutôt bon. Il est possible d’arriver au Café par des ruelles et passages labyrinthiques, je ne vous le conseille que si vous avez une bonne carte ou un accès à Google Maps. Sinon, tout droit par la Kasbah ! Ça fonctionne aussi mais ça perd de son charme.

Oh, et sinon, j’ai craqué pour une paire de chaussures. Non, pas des babouches, de magnifiques petites chaussures noires rouges noires rouges (bon, j’avoue, j’ai craqué pour deux paires de chaussures) artisanales. C’est dans la boutique Balghim Magic, 82 Rue Kennaria (Riad Zitoune Jadid). Leur page Instagram est quasiment inactive. Dommage. Ils font du très beau travail et je pense emmener loin cette ces petites paires.

Marrakech – Dimanche 10 février 2018

Quel merveilleux métier que le mien qui impose une semaine de vacances en plein mois de février.

Juste assez pour filer au sud prendre le soleil.

Et pour mes premiers pas sur le sol africain, à moins de trois heures de Genève, j’ai choisi celle que l’on appelle la perle de l’Atlas, Marrakech.

Le Flightpass est un système d’abonnements. Pour un vil prix, vous choisissez 10 destinations desservies par Swiss, en Europe, au départ de Genève. Oui, je sais, le Maroc n’est pas en Europe, mais bon, s’il est sur la liste des destinations autorisées, je ne vais pas me plaindre ! Me voilà donc à l’aéroport, à regarder quelques flocons fondre en touchant la piste, et à rêver aux tours et détours de la Medina.

Le départ est retardé car il faut dégivrer l’avion. Rassurant ! On gicle je ne sais trop quoi et les ailes se teintent de vert. Trois heures et un voisin encombrant plus tard (non, les accoudoirs ne sont pas individuels. Oui, ils sont censés être partagés. Non, vos coudes ne sont pas agréables dans mes côtes), atterrissage en plein soleil, de quoi faire oublier la grisaille du matin. Passage de douane – lent mais sans souci. Le Riad a fait du bon travail, on m’attend pour le transfert.

Après avoir suivi mon guide dans des ruelles étroites, l’accueil se fait avec biscuits et thé à la menthe (bouillant et sucré).

La journée est déjà bien entamée, mais pas assez pour me garder à l’intérieur, d’autant plus que la place, que dis-je ? LA Place n’est pas très loin. Grouillante de monde, locaux et touristes, bordées de boutiques, elle ouvre sur les souks dans lesquels je me perds. Beaucoup de scènes à photographier, mais il est difficile de s’arrêter sans se faire harponner. Non, je ne suis pas venue pour acheter toutes les babouches, foulards, sacs, théières, tapis, babioles du monde. Non, je ne veux en aucun cas être impolie, mais oui, j’aimerais bien pouvoir prendre en photo ces deux chatons qui dorment dans un plat, sans me sentir obligée par la suite d’acheter toute la boutique.

 

(J’ai tout de même craqué pour un foulard)

Lorsque le soleil descend sur le Minaret de la Koutoubia, je rejoins le Riad (oui, je me suis perdue trois fois dans le dédale – ah il est beau mon sens de l’orientation). Il est tôt et la vie nocturne s’installe à peine sur Jemaa el-Fna, mais j’ai besoin de repos pour affronter les prochains jours, tant l’afflux de bruits, couleurs et odeurs mettra mes sens à rude épreuve.