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Scatterlings of Africa – 16 au 18 avril 2019

Au moment où je grandissais, le monde était encore bien séparé entre les gentils et les méchants. Et celui qui me répond qu’aujourd’hui c’est pareil devrait arrêter de regarder des vidéos conspirationnistes.

Avant donc, il y avait les gentils américains et les méchants rouges.

Mais il y avait aussi les gentils où tout le monde était égal et les méchants où certains valaient plus que d’autres.

Et on pointait du doigt l’Afrique du Sud et son régime infâme.

Puis ce pays a donné au monde un artiste et un album qui a résonné chez tous les jeunes… Johnny Clegg, Third World Child avec son tubissime Asimbonanga. Et même les moins informés ont appris qui était Nelson Mandela.

L’histoire réservant parfois de merveilleuses surprises, non seulement le prisonnier de Robben Island fut libéré, mais son combat a porté ses fruits puis il a pris la tête de son pays, qui a enfin été réintégré à la table des nations du monde.

Pour moi c’est un premier voyage dans l’hémisphère sud, le deuxième en Afrique, continent que je grignote par ses extrémités.

Trois jours au Cap, dont un bien entammé par la fatigue de 12 heures de vol.

Une balade au front de mer, ses marchés, ses restaurants, ses quartiers cachés derrière de hautes grilles, son port empli de bateaux qui valent moult fois mon salaire annuel…. Voilà qui résume mon premier jour.

Le deuxième… direction Table Mountain, cette montagne improbable et plate qui domine toute la baie. Il y a plusieurs options pour s’y rendre. Tout d’abord les pieds. Mais pour ça, il faut se lever tôt et avoir de bonnes jambes. Je remplis entièrement le premier critère et partiellement le deuxième.

Cela dit, ce voyage, je ne le fais pas seule et mon compagnon de voyage est né sous le signe de la marmotte. (Je rajouterais bien “et de la flemme”, mais je redoute qu’il lise ces mots et ne se venge d’une manière ou d’une autre).

Donc c’est raté pour le départ à l’aube. Autre caractéristique dudit compagnon de voyage, il a quand même une petite fibre aventureuse et veut tenter de rejoindre le pied de Table Mountain par les transports en commun. “Mais oui, je te dis, il faut prendre le 107 et l’arrêt de bus est tout proche”.

Inutile de vous dire qu’une fois que nous avons trouvé le bon arrêt de bus de la ville (Les MyCiti, pour ne pas les nommer) et non pas le terminal régional (Golden Arrow), que nous avons acheté et chargé des cartes locales, que nous avons attendu le 107, puis le 106, puis un autre 107 qui n’est pas non plus venu, un bus idoine a bien voulu nous emmener jusqu’à l’arrêt proche du télécabine qui monte sur Table Mountain.

Là, la matinée est déjà très bien entammée.

Sur place, j’espérais échapper aux files d’attente, ayant acheté mon billet à l’avance sur le net. Nous étions fort nombreux à couver le même espoir… tellement nombreux que ce n’est qu’au bout de deux heures que nous avons pu embarquer dans la cabine tournante (Swiss made, hé oui !) qui nous propulse en haut en moins de cinq minutes.

En haut, une vue incroyable, si vous êtes comme moi bénis par les dieux de la météo, et une agréable promenade sur ce plateau. Plusieurs parcours sont possibles, même le plus long est très court. Ne boudez pas votre plaisir. Oh… il vente un peu, prévoyez un coupe-vent si vous êtres éolo-sensible.

Faut-il y aller ? Bien évidemment. Faut-il y aller comme moi ? Non. Évitez le milieu de la journée. Préférez l’heure d’ouverture – celle-ci dépendant de la saison, renseignez-vous sur le site.

Ou alors, visez la fin de l’après-midi et profitez du coucher du soleil. Au moment où nous sommes descendus, la file d’attente était quasi inexistante. De plus, ça vous coûtera moins cher car le billet « afternoon » est valable à partir de 13h.

Sinon oui, il est possible de grimper sur la montagne à pied. Je ne connais ni le temps à y consacrer ni la difficulté, mais pour avoir aperçu le sentier qui grimpe depuis la cabine, j’imagine que c’est assez pénible, en particulier sous le soleil tapant.

Et pour vous rendre au télécabine ? Bah, prenez le 106 ou le 107 !! Ou alors demandez à Uber de vous véhiculer, les prix sont imbattables.

C’est ce que nous avons fait pour rentrer à l’hôtel. Sous prétexte de voir comment fonctionnait l’application Uber, mon compagnon de voyage a voulu tester la chose.

Bonne idée au fond, car ça nous a permis de rencontrer celui qui serait notre chauffeur pour le lendemain.

Lever non pas à l’aube – faut pas rêver, pour retrouver Kelvin, l’Uber de la veille et le chauffeur privé pour la journée. Direction Cape Point, le Cap de Bonne Espérance, dans la langue de Voltaire.

L’homme voulait aller voir l’endroit où se rejoingnent les deux océans, je ne m’y opposais pas. Et moi je voulais voir les manchots de Boulder beach, et il ne s’y opposait pas. Le programme du jour était donc tout trouvé.

Kelvin – J’ai son numéro de téléphone en stock, n’hésitez pas à me le demander, c’est une bonne adresse — nous amène à Cape Point en s’arrêtant en route aux endroits les plus spectaculaires pour assouvir ma soif de beaux paysages.

Pour rentrer à Cape Point, il faut s’acquitter d’une taxe.

Sur place, un restaurant, un fast food, une boutique de souvenirs et une grimpée vers le phare historique. Il est possible de prendre un funiculaire, mais si vous avez deux jambes en état de fonctionner, prenez plutôt le chemin. C’est rapide et peu pénible. En haut, du vent, et plein les yeux. On voit au loin (mais je ne pense pas qu’on puisse y accéder) le nouveau phare, la lumière la plus puissante d’Afrique, et surtout le bleu, les vagues, les récifs, et ceux qui viennent se selfier.

Je ne saurais pas dire à quel point c’est beau.

Alors je vous laisse quelques images.

Et vous invite à en chercher d’autres sur le net.

Et vous encourage vivement à aller voir par vous-même.

Et les manchots ?

Il faut savoir que chaque année, à Noël, entre autre cadeaux à mes enfants, je verse une certaine somme d’argent, en leur nom, à une bonne œuvre de leur choix. Nous avons donc, au fil des ans, aidé des associations comme la Ligue Suisse contre le Cancer, Pro Infirmis, le WWF, et… SANCCOB. Oui, SANCCOB. Vous ne connaissez pas ? Ca va bientôt changer.

Voyez-vous, j’ai un fils fan de pingouins et autres manchots. Or, en cherchant un peu dans l’immensité du web, j’ai un jour trouvé l’adresse d’une association venant en aide aux “African Pinguins” et qui permettrait d’en adopter et parrainer. Or donc, d’abord mon fils, puis mes fils, au fil des ans, se sont retrouvés à soutenir SANCOBB.

Lorsque j’ai réalisé que cette association était tout proche du CAP, et qu’on pouvait aller voir ces petites bêtes, j’ai bien sûr voulu faire le détour. C’est ainsi que nous sommes arrivés à Simon’s Town.

Déjà à l’approche, on voit des panneaux “Attention Pinguins” entre deux “Attention Baboons”. Heureusement, aucune bête suicidaire ne s’est jetée devant les roues de Kelvin.

Pour approcher de la plage où les petites bêtes s’égaillent, il faut bien sûr payer son écôt. Vous allez me dire que ça commence à chiffrer… oui mais entre nous, si ça permet la préservation de la nature, de la faune, de la flore, l’entretien des lieux, le soin aux animaux malades, c’est de l’argent bien dépensé. Et puis, j’ai sans doute aperçu dans la foule des oiseaux en tenue de soirée, les petits parrainés par mes petits à moi.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Ainsi se termine ce court séjour au Cap.

Les choses que je n’ai pas vues (et que je regrette) :

  • Un Township, parce que le côté brillant du Cap, j’ai vu, et je suis consciente qu’il n’y a pas que ça.
  • Robben Island. L’île ou se trouve la prison de Mandela. Il y a un musée maintenant.
  • Le jardin botanique. Même si ce n’est pas forcément ma tasse de thé, la flore de Cap est particulière et semble-t-il magnifiquement mise en valeur.

Demain, départ pour Johannesburg et plus (si entente).