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Dire qu’il y a des gens qui meurent…

Dire qu’il y a des gens qui meurent sans avoir jamais vu ça.

5 août. Geysir, Kerlingarfjöll.

Peu de kilomètres au total, mais quelques heures de route. Départ tout d’abord une splendide chute d’eau à Gulfoss. et ensuite de la route. Goudronnée tout d’abord, puis en gravier et ça commence à monter, jusqu’à la disparition quasi complète de la végétation. Rouler à 40 km/h dans un paysage lunaire avec les glaciers au loin. Parfois un peu d’herbe et donc des moutons.

Tiens, en parlant de moutons…. oui, je sais, il y en a beaucoup, plus que d’habitants bipèdes. En revanche, ce que j’ignorais et qui me surprend, c’est la quantité de chevaux. Peut-être sont-ils concentrés sur la partie Ouest de l’ile ? Ils me semblent bien nombreux pour n’être utilisés que comme montures de loisirs, et je n’ai pas encore vu de cheval sur les menus des quelques restaurants visités. En plus des quadrupèdes, nous dépassons quelques courageux cyclistes. Courageux car, bien que la dénivellation ne soit pas très importante, nous ne roulons pas sur du goudron. Et, vous ai-je parlé du vent ? J’ai dû oublier de mentionner ce compagnon de tous les instants.

Un pont sur un lac. Le glacier au loin. Le Langjökull. S’arrêter pour la photo et se faire agresser par un nuage de mouchettes. Elles se prennent dans mes cheveux, viennent se nicher entre mes yeux et mes lunettes ! Clic et retour au pas de course dans le monstre. Une dizaine en ont profité pour s’installer dans l’habitacle. Il me faudra rouler quelques kilomètres vitres baissées pour m’en débarrasser.

 

Arbudir. Une maison. Une seule. Mais une de ses pièces sert de petit café. On se verse soi-même le café. Une bonne surprise de pouvoir s’arrêter en chemin. En contrebas, une rivière et des cyclistes qui la traversent à gué.

Quittons la route en gravier pour une F, soit également une route en gravier, mais catégorisée « de montagne » à la recherche du prochain arrêt, soit le Kerlongarfjöll Mountain Resort.

Quelques bâtiments au toit pointu servent d’hébergement. Un autre, un peu plus imposant comprend la réception et un petit restaurant de montagne, et une place de camping pour les plus courageux.

Il n’y a rien d’autre.

Pas de village, pas de commerce, rien.

Rien que la rivière, la montagne, les glaciers, des chemins de randonnée et, un peu plus haut, des sources chaudes. 5 heures pour monter, un peu moins pour descendre. Et… Thor merci, la possibilité de s’en rapprocher en 4×4. Pas que 9 heures de marche me fassent peur, mais le jour est déjà bien avancé et j’aurais peur de ne pas être de retour avant la nuit.

Quoi ? Vous n’avez pas oublié que la nuit ne tombe pas vraiment en cette saison à cette latitude ? Bon. Mon alibi tombe à l’eau (chaude). On dira donc que je souhaitais perfectionner ma conduite de montagne.

Et là…. que dire ? Sinon que je suis heureuse d’avoir vu ça une fois dans ma vie.

Je vous laisse admirer les images. Pour la petite histoire, il n’y a aucune retouche. Les couleurs que vous voyez sur les photos sont celles que j’ai vues. Il faudrait ajouter le murmure de la rivière, le chuintement des sources, le bouillonnement de l’eau qui arrive à la surface et surtout l’odeur de soufre permanente.

Des chemins, ponts et escaliers permettent de faire le tour des sources les plus impressionnantes, au milieu de nulle part. Au milieu du monde.

F comme Fichez le camp d’ici !

4 août – Hof -> Geysir

 

F comme Fichez le camp d’ici et Foisissez une autre route !!

En Islande, certaines routes sont catégorisées F. Il s’agit de routes « de montagne » qu’on ne peut emprunter qu’en 4X4. Et ce n’est pas une plaisanterie. J’ai donc conduit le monstre sur ma première F et j’ai encore les mâchoires qui se crispent à ce souvenir.

Route F tranquille

 

Et je bénis Marlène Fernandez, grande connaisseuse de l’Islande, de l’agence Globetrotter à Fribourg (non, ceci n’est pas un billet sponsorisé) d’avoir suggéré avec insistance la location d’un *grand* 4×4.

Car outre le dénivelé, le revêtement de la route, les virages surprenants, il y a des gués à passer.

 

Oh ! Un glacier !

La prof de musique, 1m58 dans les bons jours, habituée à conduire sa Fiatounette sur le bitume ripoliné au volant du monstre au milieu d’un gué….

Comme je suis tranquille à l’hôtel pour vous raconter ça, vous connaissez déjà l’issue du duel. Mais je n’en menais pas large.

J’ai déjà repéré que ma prochaine étape comporte à nouveau des routes F. Oh que je suis impatiente !

 

Ce qui m’écarquille les yeux, c’est la grande variété des paysages. En regardant droit devant, une route rectiligne qui semble se perdre à l’horizon, on pourrait se croire dans l’immensité de l’Ouest américain. Mais on tourne la tête à droite et c’est la mer. Et on tourne la tête à gauche et c’est un champ de lave dégringolé d’un volcan.

 

La mer parsemée

Arrivée à la fin du jour (qui n’a pas de fin en cette saison, je sais, je l’ai déjà dit hier) à l’hôtel Geysir… oui, comme geyser. Un champ de jets d’eau de Genève qui fument et éruptent à intervalles irréguliers et retombent en embuant nos lunettes et objectifs de vapeur soufrée.

Le nom geyser vient d’ailleurs de Geysir, le plus impressionnant de ce champ géothermique. Les « flaques » d’eau bouillantes sont simplement entourées de cordes pour en déconseiller l’approche. L’entrée est libre. Les conseils de prudence et les appels au bon sens sont mentionnés en plusieurs langues et se terminent par l’information que le plus proche hôpital est à 62 kilomètres.

Strokkur

Oh oui, et sinon, en chemin, il y avait un glacier !