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F comme Fichez le camp d’ici !

4 août – Hof -> Geysir

 

F comme Fichez le camp d’ici et Foisissez une autre route !!

En Islande, certaines routes sont catégorisées F. Il s’agit de routes « de montagne » qu’on ne peut emprunter qu’en 4X4. Et ce n’est pas une plaisanterie. J’ai donc conduit le monstre sur ma première F et j’ai encore les mâchoires qui se crispent à ce souvenir.

Route F tranquille

 

Et je bénis Marlène Fernandez, grande connaisseuse de l’Islande, de l’agence Globetrotter à Fribourg (non, ceci n’est pas un billet sponsorisé) d’avoir suggéré avec insistance la location d’un *grand* 4×4.

Car outre le dénivelé, le revêtement de la route, les virages surprenants, il y a des gués à passer.

 

Oh ! Un glacier !

La prof de musique, 1m58 dans les bons jours, habituée à conduire sa Fiatounette sur le bitume ripoliné au volant du monstre au milieu d’un gué….

Comme je suis tranquille à l’hôtel pour vous raconter ça, vous connaissez déjà l’issue du duel. Mais je n’en menais pas large.

J’ai déjà repéré que ma prochaine étape comporte à nouveau des routes F. Oh que je suis impatiente !

 

Ce qui m’écarquille les yeux, c’est la grande variété des paysages. En regardant droit devant, une route rectiligne qui semble se perdre à l’horizon, on pourrait se croire dans l’immensité de l’Ouest américain. Mais on tourne la tête à droite et c’est la mer. Et on tourne la tête à gauche et c’est un champ de lave dégringolé d’un volcan.

 

La mer parsemée

Arrivée à la fin du jour (qui n’a pas de fin en cette saison, je sais, je l’ai déjà dit hier) à l’hôtel Geysir… oui, comme geyser. Un champ de jets d’eau de Genève qui fument et éruptent à intervalles irréguliers et retombent en embuant nos lunettes et objectifs de vapeur soufrée.

Le nom geyser vient d’ailleurs de Geysir, le plus impressionnant de ce champ géothermique. Les « flaques » d’eau bouillantes sont simplement entourées de cordes pour en déconseiller l’approche. L’entrée est libre. Les conseils de prudence et les appels au bon sens sont mentionnés en plusieurs langues et se terminent par l’information que le plus proche hôpital est à 62 kilomètres.

Strokkur

Oh oui, et sinon, en chemin, il y avait un glacier !

Plein les yeux

2ème jour en Islande.

On apprivoise un peu le monstre et on prend la route de bon matin pour parcourir la péninsule de Snaefellsnes. Un début de journée sous la grisaille rend les paysages peut-être encore plus impressionnants. On quitte les routes goudronnées pour s’aventurer sur celles en terre battue ou gravier, et même sur les flancs d’un volcan qui passait par là. Lave séchée rouge ou noire recouverte d’une mousse blanchâtre.

Le flanc du volcan

Chaque 100 mètres, l’envie de s’arrêter au bord de la route et remplir la carte mémoire de l’Olympus.

Brave Monstre

 

Mais, j’ai commencé à lire l’excellent petit ouvrage d’Alda Sugmundsdóttir « The Littlre Book of Tourists in Iceland » et j’y ai appris que ça faisait partie des comportements que les Islandais déplorent. Des milliers d’images resteront donc dans ma mémoire plutôt que dans celle de l’appareil photo.

Malgré ça, il en reste suffisamment pour s’en mettre plein les mirettes.

Grundarfjördur

Arrêt vers midi dans le charmant port de Stykkishólmur.

Vers la fin du jour (façon de parler, vu que le jour s’éternise sous ces latitudes en été), arrivée à la Guesthouse Hof, sur la péninsule Snaeffellsnes. Une dizaine de cabanes posées là, à 150 mètres du rivage, au milieu des moutons. Un calme absolu.

Je ne sais pas où sont les centaines de milliers de touristes. Les routes sont presque désertes.

Après un très bon repas au restaurant Rjukandi, (notez l’adresse ! La côte sud de la péninsule est très peu peuplée, les restaurants sont rares, les supermarchés inexistants), c’est l’heure du détour par la plage des phoques Ytri-Tunga. Malgré la marée basse et le soleil, ils étaient absents, contrairement au canards et nuées d’autres oiseaux dont j’ignore le nom.

La plage des phoques sans phoques

Les volcans ont craché rocs et laves jusqu’à la mer, créant des langues, des îlots. Difficile de savoir où commence et où finit la terre vus les innombrables lacs et quantités d’iles.

Malgré mon diplôme d’Elf spotter, je suis bredouille pour aujourd’hui. Pas plus de créatures que de phoques.

Un peu de soleil

Choisissez le chemin le moins fréquenté

Parmi les curiosités géographiques apprises lors de ma scolarité, il y avait celle-ci : il existe un pays qui grandit en permanence. Pourquoi ? Il est situé sur une dorsale volcanique et gagne quelques mètres chaque année.

L’Islande.

330 000 habitants. Des kilomètres carrés déserts. Plus de moutons que d’Islandais.

Vol sans souci auprès d’Icelandair. Prise en charge du véhicule. Un Toyota Land Cruiser dans lequel on mettrait trois fois ma Fiat 500. Je n’ai jamais conduit une voiture si longue, si large, si haute… besoin de personne en Harley Davidson. Mais attention aux abus. Si la route de Keflavik (l’aéroport) à Borgarnes (mon premier arrêt) est pavée de bonnes intention, elle est également bordée de multiples radars.

Premier avant goût de ces paysages incroyables. L’impression de familiarité et d’étrangeté. Les montagnes aux formes curieuses, façonnées par les volcans. Le sable noir, la mer.

À l’arrivée à l’hôtel, l’homme de la réception regarde ma réservation, puis son ordinateur, puis ma réservation puis son ordinateur en fronçant de plus en plus les sourcils. Ça sent le roussi.

Il prend une clef, me dit « follow me ». Nous sortons de l’hôtel, traversons la route vers un bâtiment sans charme. Une entrée sur le côté puis, en ouvrant une porte, il me dit « sorry, we are fully booked. We had to put you in this appartment ».

Quatre chambres, un salon, un coin à manger, une cuisine, une immense salle de bains.

Non seulement j’ai la plus grande voiture de l’île, mais j’ai aussi la plus grande chambre.

Je profite de la cuisine qui est mise à ma disposition pour me préparer une tasse de thé. Eh oui, il faut toujours voyager avec ses sachets.

Le monstre