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Si on voit les montagnes, c’est qu’il va pleuvoir – 27 décembre 2017

À Dublin, si on voit les montagnes, c’est qu’il va pleuvoir. Si on ne voit pas les montagnes, c’est qu’il pleut.

Sachant cela, je mesure la chance qui me sourit. Le ciel est bleu ! Ce qui veut dire que je vais pouvoir sans souci utiliser mon moyen de locomotion préféré : les pieds.

J’avais consacré la veille à la visite de Temple Bar et il me semblait raisonnable de continuer sur un thème religieux. Cap donc sur le temple de la bière, la Guiness Storehouse. Sur cinq étages, sept si on compte le bar panoramique, vous apprendrez tout sur la fabrication, l’histoire, le service de cette boisson iconique. Louez pour un euro un guide audio, disponible en français.

J’ai particulièrement apprécié l’introduction à la dégustation – vous devez avoir plus de 18 ans – ainsi que le passage derrière le bar où on vous apprend à tirer la parfaite pinte de Guinness. Vous en repartirez avec un diplôme attestant votre exploit. Bien sûr, cette pinte, il faudra la boire. Sur un estomac vide, l’effet est foudroyant. Heureusement qu’à l’étage du dessus, plusieurs restaurants vous permettront de vous asseoir, manger, et laisser s’estomper les effets.

Au rez-de-chaussée, vous dépenserez vos euros en divers gadgets, habits, décapsuleurs, verres ou autres magnets.

Comptez bien deux heures de visite.

Pour vous repentir, visitez les deux Eglises les plus iconiques de la capitale irlandaise : St Patrick’s et Christ Church. L’entrée est payante (6.5 euros plein tarif). Celle-ci, ainsi que le bénéfice des boutiques de souvenir servent à la conservation des bâtiments.

Retour à l’hôtel, coucher tôt. J’ai prévu une longue promenade pour le lendemain.

De la Guiness et du Wifi

Ce n’était pas très prudent de ma part d’écrire ce message de blog directement sur wordpress, sans trop prêter attention à la qualité du wifi.

Toujours est-il que j’étais particulièrement fière de mon post qui, en quelque phrases, expliquait pourquoi Dublin, à quel point le Flightpass de Swiss était fantastique et que le mélange de Guiness et de Nachos était explosif.

Tout ceci avec un détour par l’histoire de la musique baroque.

Au moment où j’ai voulu uploader les premières images de Temple Bar (merci Père Noël pour l’iphone X dont l’appareil photo est vraiment impressionnan), le texte a disparu,  perdu dans les brumes irlandaises.

Bisque, rage, enfer et damnation. Vous vous contenterez donc de ceci !

Reykjavik.

14 août 2017

Reykjavik.

Dire adieu au Monstre, aux routes cahoteuses, et de rejoindre la capitale pour quelques heures seulement. Le temps de réaliser que l’hôtel est situé dans la rue la plus marchande et la plus touristique, en partie piétonne, ce qui ne gâche rien.

Le temps également de goûter un merveilleux agneau, cuisson lente au four, d’un fondant merveilleux. Si vous voulez aller au Old Iceland (Laugavegur 72), réservez, ou venez tôt, ou priez pour qu’une table se libère au moment où vous arrivez, car les places sont rares et chères.

C’est un très court arrêt, car demain matin, c’est le départ pour une destination bien moins courue : Ilulissat.

Et vous croyiez avoir tout vu avec Eyafjallajükull !

En 1783, le Laki déclencha la Révolution française.

Rien que ça.

et je ne plaisante pas.

Bon. Comme dit précédemment, je ne suis pas Madame Irma. Je ne suis pas non plus historienne, mais selon certains, les suites de l’éruption de 1783 se sont fait sentir dans toute l’Europe et auraient contribué à la révolte populaire. Voir Wikipedia ou cet article du Point.

C’est un panneau Laki 45 km vu en passant qui m’a incité à aller y faire un tour. Un petit tour, après tout, 45 kilomètres. Un peu plus qu’un marathon et il y en a qui le courent en à peine plus de deux heures. C’est quasiment le temps qu’il a fallu pour y aller. Routes défoncées, rivières à franchir dans lesquelles je trouve une plaque minéralogique – non, le Monstre n’est pas seul à perdre les siennes -, croisements hasardeux etc.

Mais aucun regret. À peine au parking, un ranger vient au devant du touriste et lui présente les possibilités de randonnées. Oui, on peut monter sur le Laki et en redescendre en à peu près 1h30. Ça veut dire bien 1h45 pour moi, arrêts reprise de souffle et photo compris. En fait, lui-même n’est pas un volcan, mais une montagne située au milieu d’une série de plus petits cratères qui forment une ligne droite et sur lesquels on a une vue magnifique.

Ce qui devant n’être qu’une petite journée pépère où j’aurais pris le temps de mettre à jour le blog, voire même de m’autoriser une sieste dans la charmante cabane du guesthouse Hunkubakkar, a pris une autre tournure. En bas du Laki, on reprend la route pour aller rendre visite à un cratère, un des rares (le seul ?) dans lequel un lac s’est formé. C’est le Tiarnargigur pour les intimes.

Pour bien terminer la journée, non loin de Vik se trouve une plage de sable noir et des formations rocheuses étonnantes, restes d’éruptions – what else ? Oui, comme on est à portée de la route 1 et qu’il s’agit d’un endroit bien indiqué, il y a foule sur la plage malgré l’heure tardive et le temps maussade. Allez, partageons gaiment les beautés alentours. L’endroit se nomme Reynisfajara.

Le monde à l’envers

12 août 2017

Dans mon monde, on va au Sud pour voir la mer.

Normalement.

Premier jour au Sud de l’ile et je vais voir des glaciers. Le fabuleux, l’extraordinaire, le majestueux, le splendide, l’impressionnant, le royal, le fier, le souverain, le somptueux, l’imposant, l’époustouflant Vatnajökull laisse trainer ses langues bas sur la plaine et on imagine aisément qu’il ait pu, dans un passé pas si lointain, les enfoncer jusque dans la mer.

Certaines de ses langues rappellent un peu le glacier du Rhône de mon enfance, avant qu’il ne se retranche dans les altitudes, chassé par le réchauffement climatique. FAKE NEWS. En fait s’il recule ainsi c’est plus vraisemblablement par le plus grand des hasards.

Le contraste est d’autant plus saisissant que la neige s’étale sur cette terre noire, colorée par les cendres des dernières éruptions. Il est possible d’aller se promener dessus, voire même dessous, mais uniquement bien équipé et accompagné par un guide expérimenté. Je n’ai pas tenté l’expérience.

 

J’ai eu la chance, peu avant le début de mon voyage, de découvrir l’auteure Alda Sigmundsdottir, Islandaise comme son nom le laisse deviner, qui a grandi dans diverses parties du monde et qui, de retour dans le pays de ses aïeux, écrit sur lui, sur la langue, sur les touristes et le tourisme, etc.

Quelle joie de se plonger dans des récits légers, des anecdotes amusantes, qui donnent un éclairage original sur le pays et ses habitants. J’ai l’impression que mes lectures vespérales enrichissent mes pérégrinations diurnes, et inversement.

Quelques uns sont traduits en français, d’autres disponibles en anglais. Je vous invite chaleureusement à les découvrir pour préparer au mieux un futur voyage.

Le petit livre du peuple caché nous conte les histoires et légendes des elfes et autres créatures islandaises.

Le petit livre des Islandais du temps jadis nous conte comme son nom l’indique la manière de vivre en Islande avant que la modernité et les hordes de touristes l’envahissent.

The little book of tourists in Iceland, devrait être votre première lecture. Vous saurez ainsi comment être le pire touriste bien vous comporter.

The book of the Islanders devrait être votre deuxième lecture. Amazon ne le vend plus que d’occasion, et en anglais. Cela dit, il devrait être trouvable en français et neuf. Je l’ai vu de mes yeux vu à Husavik.

 

Les moutons islandais vont toujours par trois.

 

 

11 août 2017

Mes amis, j’ai passé une bien curieuse journée. La nuit dernière, peinant à trouver le sommeil, je zonais sur Facebook et suis tombée sur l’article suivant :

http://tcrouzet.com/2017/07/25/20-raisons-de-ne-pas-voyager-en-islande/

Je l’ai lu et au premier abord ai rejeté en bloc cet écrivain qui crachait sur mon magnifique voyage. Et j’ai relu. Toujours aussi perplexe, remettant en questions mes certitudes. Peut-être est-ce moi, l’idiote du voyage. Décidément, l’Islande que M. Crouzet a visitée en juillet n’est pas la même que celle que je parcours en août. Au jeu des 7 erreurs j’en compte 777, au bas mot.

 

Alors je suis allée lire son journal de juillet.

Et j’ai compris que nous n’avons effectivement pas visité le même pays. Il ne faut pas s’étonner de ne pas trouver la nature sauvage si on se contente de Reykjavik et des endroits les plus touristiques. Quand on a pris la peine de louer un 4×4, il est franchement dommage de s’arrêter à la route 1.

Allez. Point par point.

  1. Si tout le monde dit que l’Islande c’est merveilleux, c’est peut-être que l’Islande est merveilleuse. Non ? Okham, son rasoir, etc.
  2. La haute densité des touristes me fait bien rire. Moi qui ai roulé des dizaines de kilomètres sans voir âme qui vive.
  3. Et ? Heureusement, tous les touristes ne suivent pas les mêmes chemins. « Mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. »
  4. En dehors de quelques hôtels, j’ai dormi dans quatre guesthouses. Aucune ne m’a donné l’impression de servir de dortoir à touriste. Elles étaient souvent décorées avec charme et goût. L’accueil était sympathique et chaleureux. Allez savoir, peut-être est-ce mon charme personnel qui m’attire la sympathie ? Mais je m’en voudrais de généraliser à ce point. Il me reste encore une guesthouse à visiter. Fera-t-elle pencher la balance ?
  5. En effet, j’ai croisé plusieurs non Islandais dans le service. Mais non, ils ne m’ont pas paru faire preuve de mauvaise volonté ni ne se sont empressés de me réserver un accueil déplorable, au contraire. Mon charme ici encore a dû fonctionner à plein régime.
  6. Ah oui, l’Islande est au Nord. C’est un scoop. Et nous qui nous moquons volontiers du manque de connaissances géographiques des Etatsuniens…
  7. L’Islande n’est pas un pays sauvage ? J’ai failli recracher mon Skyr en lisant ça. Et puis je me suis souvenue. En effet, Reykjavik peut difficilement passer pour le cratère d’un volcan. Je vais me répéter, mais il faut sortir de la route principale qui fait le tour de l’ile. Tiens… c’est comme si quelqu’un visite Zurich puis Bâle puis Genève et vient dire que décidément non, la Suisse n’est pas un pays de montagne, d’ailleurs on n’y skie pas.
  8. Les parkings remplis de bus autour des geysers ou cascades ? Eh oui, ça existe à Gudafoss, à Geysir. Mais je ne sais combien de cascades j’ai pu contempler sans aucun touriste aux alentours. Ici encore, il faut savoir sortir de sa zone de confort et des sentiers battus. Non, je ne conseille pas de rouler hors des pistes, c’est d’ailleurs formellement interdit, mais simplement de ne pas suivre uniquement les routes goudronnées.
  9. Oui, l’Islande c’est cher. Oui, c’est une île isolée. Oui, le climat est rude et il faut donc importer bien des produits. Oui, il y a l’offre et il y a la demande. Mais franchement, va-t-on en Islande pour faire des vacances bon marché ? Il me semble qu’aujourd’hui, il y a des outils comme Google (ou même mieux, Qwant) qui servent à se renseigner. Ou même, à l’ancienne, le Petit Futé ou Lonely Planet donnent des indications fiables sur le coût de la vie. Venir s’en plaindre à posteriori démontre une bien médiocre préparation.
  10. Oui, beaucoup de routes ne sont pas goudronnées. ET C’EST VOLONTAIRE. Même remarque que plus haut. C’est difficilement un scoop. Cinq minutes de recherches l’apprennent à qui veut bien se renseigner.
  11. Il arrive que, dans un refuge de montagne où on se donne beaucoup de mal pour préserver l’environnement et offrir un accueil au voyageur de passage, on se permette de demander une contribution pour l’usage des infrastructures. Il arrive aussi que dans certains rares restaurants on demande également une contribution aux personnes qui souhaitent utiliser les sanitaires sans consommer quoi que ce soit. Ça ne me choque pas. Notons qu’il s’agit souvent d’un bocal posé là avec le tarif indiqué, et que jamais je n’ai vu qui que ce soit contrôler que je déposais bien la somme demandée.
  12. Si on n’aime pas les grottes balsamiques ou les bateaux remplis de touristes, On n’est en aucun cas obligé de s’embarquer dans l’un ou de pénétrer dans l’autre. Contrairement à la Corée du Nord où on vous dit « visitons tel musée » ou « allons voir ce temple », les excursions touristiques en Islande ne sont pas obligatoires. Et partout où je suis allée, les prix étaient clairement indiqués.
  13. Très peu de chemins de randonnée ? Mais où donc vont les milliers de randonneurs qui randonnent en Islande ? J’en ai vu beaucoup à Hrauneyjar, à Landmannalaugar, à Kerlingarfjöll, à Hveravellir.
  14. Conditions climatiques difficiles ? Eh oui. Un petit coup d’oeil à la carte du monde montre que l’Islande est très au Nord. Monotonie du paysage ? Nous n’avons pas vu le même.
  15. Hors de Reykjavik on ne trouve personne. Il faudrait savoir ? Ce qu’on reproche à l’Islande, c’est qu’elle soit bondée ou déserte au juste ?
  16. Tant mieux ! Ça permettra de faire venir les gens qui manquent au point 15 !
  17. Pour les conditions de voyage déplorables, ici à nouveau je n’ai pas vécu la même expérience. Il faudra que je fasse un check up pour vérifier d’où me vient ce petit supplément de charme.
  18. Alors là, je ne suis pas Madame Irma, et je ne peux pas prédire ce que feront les tour opérateurs. Pour l’instant, j’ai plus croisés de voyageurs individuels que de clients de grands groupes. Est-ce que ça va durer ? No lo se.
  19. Oui, l’Islande c’est cher. Non, on ne dort pas dans des conditions infâmes (en tout cas pas moi…. la chance et le charme !). Oui, la Grèce est moins chère et il y fait une température plus clémente. Alors pourquoi diable s’obstiner à vouloir aller en Islande. Vous seriez-vous trompé d’avion ?
  20. CF 19. Pourquoi aller en Islande ? Erreur de Google qui, lorsque vous avez tapé Reykjavik vous a redirigé sur la page de Phoenix ?

Ma grande perplexitude à la lecture des 20 points m’a accompagnée lors de cette journée de route (avec deux arrêts promenade, les deux pour aller voir une chute d’eau hors des grands circuits touristiques, en l’absence de cars de tour opérateurs).

À chaque découverte de nouveau paysage, j’avais le « oh que c’est beau » facile, accompagné in petto par un « oh que c’est cher » ironique.

Mais alors ? Est-ce que M. Crouzet ment ? Absolument pas. D’ailleurs je conseille vivement à tous ceux qui souhaitent partir en Islande de lire son journal de juillet 2017 et ses « 20 raisons ». Je pense que lui et moi n’avons pas les mêmes attentes face à un voyage et qu’il ferait mieux de viser des destinations plus clémentes au niveau tarif, température et implantation de Starbucks.

Il est vrai, qu’il est dommage pour n’importe qui dépenser de l’argent durement gagné dans une destination qui ne nous convient pas.

Donc oui, lisez-le et examinez vos attentes avant de vous précipiter chez votre agent de voyage.

Tout ceci me mêne à Kirkjubaejarklaustur pour deux jours.

Et le moutons islandais me demandez vous ? Ah oui, et bien ils vont toujours par trois.

Landmanalaugar

10 août 2017

Quelques cabanes abritant un point d’information, des toilettes-douches pour les campeurs, un minuscule guichet où acheter à boire, un alignement de tentes et de camping-cars,  et le départ vers des pistes de randonnées de longueurs diverses et variées.

Ma condition physique et mon équipement ne me permettent pas d’attaquer les boucles les plus importantes, mais pour une promenade de deux heures au milieu d’un champ de lave

Petite chute impromptue

vers les premières fumerolles, on peut compter sur moi !

Que dire que je n’ai déjà dit ? L’Islande a dû être bénie des dieux pour accueillir tant de beautés.

Fumerolles à Landmanalaugar

Fumerolles à Landmanalaugar

Oh, et sinon, les routes secouent ! Oui, même avec le Monstre qui en a perdu sa plaque d’immatriculation. Sur la route ? Dans un gué ? Le mystère reste entier.

Monstre sans plaque

Ou alors était-ce lors de la montée jusqu’au cratère du volcan Hekla ?

Cratère d’Hekla

Jolie rencontre plus tard, sur la route du retour avec deux jeunes autostoppeurs de Lituanie qui connaissent plutôt bien le pays et nous ont racontés leurs aventures de gardiens de moutons dans les fjords de l’Ouest.

Landmanalaugar

Landmanalaugar

Faut-il voir Landmanalaugar ? Oh que oui ! C’est époustouflant, même si très fréquenté pour l’Islande.

F26 all the way.

C’est le moment de quitter le Nord de l’ile.

Hier, petite virée jusqu’à Husavik, embarquement sur un bateau en compagnie de dizaines de touristes, de deux chercheurs et de deux biologistes, spécialistes des baleines, pour une sortie de trois heures à leur recherche.

L’équipage nous distribue, au moment de monter sur le bateau, des combinaisons anti vent, anti froid, et même flottantes semble-t-il. J’ai eu l’impression d’être engoncée dans un uniforme de cosmonaute en mission dans l’espace. Peu agréable. Mais force est de constater que je n’ai pas eu froid, malgré le vent et l’humidité.

Coup de malchance, mon appareil fait des caprices et je n’ai pas pu photographier de baleines. Coup de chance, au moment où on s’arrête pour tenter de les apercevoir, une baleine nous prend en affection et nous fait voir son dos, ses nageoires. Elle nous tourne autour et se fait belle. Privée de mon Olympus, j’ai eu tout loisir de l’observer avec mes yeux à moi. Moment magique !

Une des biologistes nous dit que c’est la première fois que cette sorte de baleine s’approche autant. Normalement elles ont plutôt tendance à fuir car elles sont chassées. (Je suis sûre qu’elle dit ça à tous les groupes de touristes. Non, sérieusement, elle semblait très étonnée).

Aujourd’hui, départ en direction du Sud pour un arrêt dans les Hautes Terres. 7 heures de pistes, de routes « F », de rivières à passer à gué, de graviers et terre battue dans un paysage lunaire, glaciaire, mouvant.

Sinon… hier je me faisais la réflexion qu’on voyait beaucoup de 4×4 de marques différentes, mais aucune marque de luxe, de 4×4 « urbains ». Et voilà que je croise, au milieu de nulle part, une Porsche Cayenne… immobilisée… sur un cric… abandonnée.

J’ai attendu d’avoir rejoint la civilisation avant de rire.

 

Go North ! (et où j’étale ma science)

Chutes de Godafoss

6 août – 7 août 2017

Kerlongarfjöll – Varmahlid – Laugar

De la route avant toute chose. Tout d’abord un bout de F pour rejoindre celle qui constitue la liaison Sud Nord. Route, comme de bien entendu à deux voies et en gravier ou terre battue.

Le gros avantage de ces routes en terre battue, c’est que vous voyez de loin si un véhicule s’approche grâce à la poussière soulevée par les roues.

Je crois qu’il est l’heure, parée de ma science nouvellement acquise, de vous faire part de mes conseils et autres avis forcément éclairés sur la conduite en Islande.

  • Si vous voulez aller sur une route F, si vous devrez passer des gués au volant de votre véhicule, louez un GROS 4×4. Pour ces routes-là, ce n’est pas compliqué, le 4×4 est carrément obligatoire. Mais quand vous verrez vos roues s’enfoncer dans l’eau, vous serez heureux d’avoir un peu de hauteur sous le châssis. (Si vous avez de la chance, ce sera un Land Cruiser Brun aux plaques commençant par DO K et vous saluerez bien Le Monstre de ma part).
  • Comme les routes n’ont au mieux que deux voies, si vous souhaitez dépasser, faites-le avec prudence. Si quelqu’un arrive derrière vous et souhaiterait visiblement se retrouver devant, vous pouvez l’aider en ralentissant et en mettant votre clignotant à droite, signe pour lui qu’il peut le faire sans danger. Bien sûr, vous aurez vérifié auparavant que rien n’arrive en face.
  • Oui, il y a des moutons partout. Non, ils ne sont pas forcément derrière des barrières. Donc oui, ils sont susceptibles de traverser la route. Prudence donc.

Eglise de Varnahlid

  • Certains ponts, voire certains tunnels, sont à une seule voie. Pour les ponts, la règle est la suivante : le premier arrivé passe. Pour le tunnel, c’est un peu plus complexe. (Notons ici que les tunnels sont rares. Jusque là j’en ai vu trois dont deux monodirectionnels, perdus au Nord) . À l’entrée, vous verrez un panneau indicateur qui vous dira quel côté est prioritaire. J’avais de la chance, c’était le mien. A l’intérieur, à intervalles réguliers et indiqués par la lettre M sur fond bleu, des places d’évitement. Ce panneau sera soit à gauche, soit à droite, et il indiquera ainsi plus précisément de quel côté de la route sont ces places. Bref, ça semble compliqué. Mais lorsque vous serez à l’entrée de votre premier tunnel à une voie, vous vous souviendrez de moi et de mes panneaux M ! Prudence.

  • Vous pouvez rouler très longtemps sans voir âme qui vive. Sans voir bâtiment debout. Sans voir d’autre trace d’intervention humaine que la route sous vos roues. Read my mind… vous ne trouverez pas de station service aussi facilement que vous l’imaginez, en particulier si vous quittez la route qui fait le tour de l’ile pour vous aventurer dans les terres. Faites le plein dès que vous pouvez !
  • Dans le même esprit que le paragraphe précédent : utilisez les toilettes que vous trouverez. Il n’y en aura pas partout.

Siglufjördur

  • Pour faire le plein, comme pour quasiment tout le reste, utilisez vos cartes de crédit ! Vous pouvez voyager avec très peu de cash. Il vous servira tout au plus à payer (parfois) l’accès aux toilettes.
  • En parlant de payer…. l’Islande c’est CHER ! (Oui, même pour une Suissesse).

Et sinon, le Nord de l’île, c’est beau.

Dire qu’il y a des gens qui meurent…

Dire qu’il y a des gens qui meurent sans avoir jamais vu ça.

5 août. Geysir, Kerlingarfjöll.

Peu de kilomètres au total, mais quelques heures de route. Départ tout d’abord une splendide chute d’eau à Gulfoss. et ensuite de la route. Goudronnée tout d’abord, puis en gravier et ça commence à monter, jusqu’à la disparition quasi complète de la végétation. Rouler à 40 km/h dans un paysage lunaire avec les glaciers au loin. Parfois un peu d’herbe et donc des moutons.

Tiens, en parlant de moutons…. oui, je sais, il y en a beaucoup, plus que d’habitants bipèdes. En revanche, ce que j’ignorais et qui me surprend, c’est la quantité de chevaux. Peut-être sont-ils concentrés sur la partie Ouest de l’ile ? Ils me semblent bien nombreux pour n’être utilisés que comme montures de loisirs, et je n’ai pas encore vu de cheval sur les menus des quelques restaurants visités. En plus des quadrupèdes, nous dépassons quelques courageux cyclistes. Courageux car, bien que la dénivellation ne soit pas très importante, nous ne roulons pas sur du goudron. Et, vous ai-je parlé du vent ? J’ai dû oublier de mentionner ce compagnon de tous les instants.

Un pont sur un lac. Le glacier au loin. Le Langjökull. S’arrêter pour la photo et se faire agresser par un nuage de mouchettes. Elles se prennent dans mes cheveux, viennent se nicher entre mes yeux et mes lunettes ! Clic et retour au pas de course dans le monstre. Une dizaine en ont profité pour s’installer dans l’habitacle. Il me faudra rouler quelques kilomètres vitres baissées pour m’en débarrasser.

 

Arbudir. Une maison. Une seule. Mais une de ses pièces sert de petit café. On se verse soi-même le café. Une bonne surprise de pouvoir s’arrêter en chemin. En contrebas, une rivière et des cyclistes qui la traversent à gué.

Quittons la route en gravier pour une F, soit également une route en gravier, mais catégorisée « de montagne » à la recherche du prochain arrêt, soit le Kerlongarfjöll Mountain Resort.

Quelques bâtiments au toit pointu servent d’hébergement. Un autre, un peu plus imposant comprend la réception et un petit restaurant de montagne, et une place de camping pour les plus courageux.

Il n’y a rien d’autre.

Pas de village, pas de commerce, rien.

Rien que la rivière, la montagne, les glaciers, des chemins de randonnée et, un peu plus haut, des sources chaudes. 5 heures pour monter, un peu moins pour descendre. Et… Thor merci, la possibilité de s’en rapprocher en 4×4. Pas que 9 heures de marche me fassent peur, mais le jour est déjà bien avancé et j’aurais peur de ne pas être de retour avant la nuit.

Quoi ? Vous n’avez pas oublié que la nuit ne tombe pas vraiment en cette saison à cette latitude ? Bon. Mon alibi tombe à l’eau (chaude). On dira donc que je souhaitais perfectionner ma conduite de montagne.

Et là…. que dire ? Sinon que je suis heureuse d’avoir vu ça une fois dans ma vie.

Je vous laisse admirer les images. Pour la petite histoire, il n’y a aucune retouche. Les couleurs que vous voyez sur les photos sont celles que j’ai vues. Il faudrait ajouter le murmure de la rivière, le chuintement des sources, le bouillonnement de l’eau qui arrive à la surface et surtout l’odeur de soufre permanente.

Des chemins, ponts et escaliers permettent de faire le tour des sources les plus impressionnantes, au milieu de nulle part. Au milieu du monde.