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Vietnam Jour 2 – 5 avril 2018 – Orage, ô désespoir

Un petit-déjeuner parfait. Choix immense de cuisine asiatique, européenne, américaine. J’aimerais avoir trois estomacs pour tout goûter.

Départ matinal en bus vers Ha-Long. Bien que distantes de 160 kilomètres seulement, il faut compter entre trois et quatre heures de trajet selon le trafic.

Le trafic, parlons-en ! Hanoï, comme Ho-Chi-Mihn-Ville sont envahies par les deux roues, principalement des scooters, moyen de locomotion préféré des Vietnamiens. L’automobile est chère et le vélo de moins en moins pratiqué. La circulation peut paraître franchement chaotique à un oeil non exercé, mais les locaux semblent s’y retrouver. Les parents transportent leurs enfants dans leur dos, parfois devant eux. Le manque de transports publics fait qu’ils sont souvent obligés de les emmener à l’école.

Dans la ville, nous sommes arrêtés au feu rouge, à côté d’un autre bus qui transporte des écoliers hilares. Ils sont, nous dit Mme Mai notre guide, en route pour visiter le mausolée d’Ho-Chi-Mihn, sortie scolaire obligatoire pour tout jeune Hanoïen. C’est l’occasion de s’initier à l’histoire, l’idéologie, le civisme.

Le trajet entre Hanoï et Ha-Long ne nous donne pas l’occasion de nous retrouver en pleine campagne, les localités sont nombreuses et presque continues jusqu’à la mer. Nous voyons pourtant des rizières inondées parsemées ça et là de cimetières, voire même de quelques tombes isolées.

Arrêt (semble-t-il assez courant dans ce type de voyage) dans une boutique d’état destinée visiblement aux nombreux touristes, qui offre de beaux objets d’artisanat. Soies, laques, rubis et saphirs étoilés, sculptures, douceurs (wc et cafétéria). Les bus déposent les touristes à l’entrée et les récupèrent à la sortie 30 minutes plus tard. C’est rondement mené.

 

La journée et la nuit doivent se passer sur une jonque dans la baie d’Ha-Long mais à peine arrivés, on nous annonce que des prévisions d’orages font que nous devront être rentrés au port pour 18heures. Aucun bateau n’a l’autorisation de rester dans la baie pendant la nuit. Déception mais faisons contre mauvaise fortune bon coeur. Nous aurons quelques heures pour nous promener entre les iles karstiques et nous prendre pour James Bond.

Pour la géologie, je vous laisse dans les bras de Wikipedia. Mais la vraie histoire, c’est qu’un dragon bénéfique qui voulait dompter les courants marins pour faciliter la vie des pêcheurs qui vivaient chichement a battu des ailes un peu trop vigoureusement et à déchiré la montagne, ne laissant que des pics ici ou là.

Orage qu’ils nous disent… mais le temps se découvre et nous avons pu profiter des rayons du soleil.

Arrêt d’une heure dans l’île de Titop. Et c’est là que ça devient drôle. Sur le moment je n’ai pas fait le rapprochement puisque le nom n’était pas le même, mais j’ai été suffisamment intriguée par cette tête que j’étais sûre d’avoir déjà vue quelque part. La guide nous dit « un héros soviétique ». Google le soir l’identifie comme Guerman Titov, le candidat malheureux à la place de premier homme dans l’espace et dont l’histoire m’avait touchée en visitant Baïkonour. Le Kazakhstan qui me rattrape en plein Vietnam ! Qui l’eut cru ?

Il a donc visité cette île le 22 novembre 62 en compagnie d’Ho-Chi-Mihn qui l’a rebaptisée en l’honneur de son illustre visiteur.

L’ile de Titop donc est un arrêt très prisé des touristes pour sa petite plage artificielle et surtout parce que 450 marches (environ) permettent d’accéder à son sommet. J’ai une condition physique assez déplorable mais je suis parvenue au sommet sans trop de peine. En revanche, il faut sûrement prendre son mal en patience à certaines heures car les escaliers sont étroits et les visiteurs qui montent croisent ceux qui descendent. Tenez votre droite.

 

Oui, c’est un coin touristique, mais la vue depuis le sommet est une des plus belles qu’on puisse voir. Tout simplement.

Retour tranquille vers le port. On nous explique que le bateau doit impérativement être rentré pour 18 heures sous peine de sanctions et celles-ci ne sont pas drôles : 10 jours à quai.  C’est drôle de voir toutes ces embarcations voguant vers le même point en même temps, tels les petits canetons suivant une invisible maman.

L’agence a trouvé à nous loger au Novotel. Luxe, air conditionné et piscine extérieure. Cet établissement se trouvait il y a peu en bord de mer, mais le développement touristique fait que la terre gagne sur l’eau. On abat des montagnes pour combler un peu la baie.

Nuit paisible. Et cet orage ? Pas trace.

 

 

Prendre des risques – Vietnam Jour 1 – 4 avril 2018

La genèse de ce voyage remonte à l’automne 2017. Un site de vente en ligne que je parcours d’un œil distrait fête ses 10 ans. Et là, sur la page, je vois 10 jours au Vietnam avec 4 jours au Cambodge en prolongation possible pour un prix ma foi très attractif.

Je contrôle les dates : ça peut coller à mes vacances scolaires.

Je contrôle les prix : oui, vols compris, c’est vraiment une belle offre.

Mais voilà, le Vietnam, ce n’est pas mon grand amour, c’est celui de ma fille. Alors je vérifie que les dates puissent coller à ses vacances et je prends un duopack !

J’avais déjà passé commande auprès de ce site, jamais déçue, jamais d’arnaque. Délestée de quelques milliers de francs, je vais pouvoir gratter le Vietnam et le Cambodge de ma carte du monde.

Mais voilà, j’appréhende un peu. Je voyage seule. Parfois je rejoins des petits groupes, jamais plus de 12 personnes comme à Cuba, voire même des tous petits groupes comme pour la Corée du Nord. Là, ça va être un voyage « accompagné » dans un groupe de francophones dont j’ignore la taille et je crains un peu l’effet « 50 touristes descendent de l’autocar, prennent la photole selfie, remontent dans le car, et s’en vont. »

Je fais part de ce souci à ma fille qui connaît ma crainte des voyages en groupes – particulièrement les groupes francophones – depuis mes aventures à Pyongyang. Bah, s’ils sont trop pénibles, on visitera de notre côté. Les trajets et hôtels sont réservés, les visas sont dans les passeports et j’ai assez roulé ma bosse pour n’avoir pas peur de visiter sans guide. Comment ça ? Avec une petite ? Bon, bon, la petite est plus grande que moi – pas difficile – majeure, et vaccinée, et de plus, c’est une championne de Vietnamien sur Duolingo !

On rit en douce à l’approche du voyage en apprenant que les grèves vont paralyser la France. Peut-être que nos compagnons de voyage n’arriveront pas jusqu’à l’aéroport et que nous aurons la guide pour nous seules.

Après un long voyage, deux fois 6 heures avec escale de quatre heures à Dubaï en milieu de nuit, on découvre que j’avais tort. Ils sont là. Ils ont vaincu les grèves et ont pris l’avion. En tout cas pour une partie d’entre eux. La guide nous apprend qu’un autre groupe viendra du Canada et nous rejoindra plus tard dans la soirée. Avec un peu de chance, les Français nous prendront pour des Québécoises et inversement.

Mortes de fatigue nous nous effondrons dans les lits du Pullman. Demain, il sera tôt lorsque nous partirons pour la Baie d’Halong.

Pendant le trajet, j’ai voulu lors de notre escale à Dubaï, montrer à Chloé le luxe et confort des Lounges d’Aéroports. Mouais, celle à laquelle nous avons eu accès était archi pleine, notre voisin avait enlevé ses chaussures et posé ses pieds nus sur la table, et il n’y avait pas de prise électrique pour recharger les portables. Le luxe n’est plus ce qu’il était !

Pas de belles vues du pays pour l’instant. A défaut, le lobby de l’hôtel.

Jeudi 15 février – Fonds insuffisants

Les lieux de culte, du moins ceux proches de la médina, sont réservés aux croyants et les touristes tels que moi n’y sont pas les bienvenus. En revanche, la Medersa Ben Youssef   peut se visiter. C’est bien ma veine, j’y trouve porte close pour cause de travaux.

Cap au sud, direction les Tombeaux Saadiens  pendant que le jour est encore jeune et les touristes endormis. On fait la queue pour jeter un œil sur les magnifiques salles qui abritent les tombeaux. Entrée payante, mais très bon marché, l’équivalent d’un euro.

Tout proche se trouve le Palais el Badi.  L’entrée est également payante, elle coûte 10 ou 20 dirhams, mais si vous avez le malheur de tomber sur le même employé que moi, prévoyez des pièces. Il prétendait ne pas pouvoir me rendre la monnaie sur 200 dirhams. Alors j’ai attendu, laissant passer des touristes qui payaient, eux, avec des coupures plus petites, en observant l’échange. Lorsqu’il était clair qu’il ne pouvait plus refuser ma coupure, vu qu’il venait d’encaisser sous mes yeux de quoi me rendre la monnaie, il m’a enfin vendu mon billet d’entrée non sans m’avoir dit qu’il nous connaissait, nous les touristes, on n’a jamais de monnaie. C’est vrai que c’est difficile, si on ne veut jamais nous en rendre !

Bref, le Palais el Badi est un ensemble qui date du XVIeme siècle. Construit par un sultan, comme il se doit, il est en partie détruit. On se promène entre les jardins d’orangers et des bassins. Comme il n’y a pas de salles magnifiques à admirer, pensez à lever les yeux. Je ne sais pas si c’est à cause de la Saint Valentin de la veille, mais les cigognes se sont déjà mises au travail. Elles nichent par dizaines sur les remparts du Palais.

Profitez d’être dans les parages pour vous promener dans le quartier de Mellah, ancien quartier juif de la ville et, si vous ne l’avez pas encore vu, faites un saut au Palais de la Bahia, tout proche.

Comme mon séjour touche à sa fin et que je souhaite ramener quelques souvenirs, je retourne à l’Ensemble Artisanal où j’ai repéré quelques instruments de musique et autres objets que je ne nommerai pas vu que ceux que je laisse à Fribourg lisent religieusement ce blog (du moins j’espère. Interro surprise à mon retour) et que je ne veux pas leur gâcher le plaisir du déballage.

Ça veut dire un passage obligé au distributeur automatique.

  • Fonds insuffisants
  • ?? – changement de carte de crédit
  • Fonds insuffisants
  • ??? – panique à bord et nouveau changement de carte. Oui, j’ai plusieurs cartes de crédit. Bon, je suis Suisse, hein ?
  • Fonds insuffisants.

Et là, une idée, si c’était lui, et non pas moi, qui avait des fonds insuffisants. Je change d’automate et tout se passe à merveille. Ouf. Ma virée shopping est sauve.

Dernier soir à Marrakech, je me poste sur la terrasse du Riad pour profiter du coucher de soleil, mais c’est bien ma veine, le ciel est couvert pour la première fois depuis le début de mon séjour.

Il fait 20 degrés à 18h.

J’appréhende le retour.

Mercredi 14 février 2018 – Vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets

Je ne sais pas si j’aurais dû.

Il m’arrive parfois de céder à la facilité et de faire une activité franchement touristique, une à laquelle les locaux n’auraient jamais l’idée de se livrer, comme grimper sur la tour Eiffel, prendre un bus Hop-On Hop Off, ou, dans ce cas particulier, faire un tour à dos de dromadaire.

L’excursion proposée par le Riad coûte 30 euros, comprend le transfert en véhicule privé et une heure de promenade dans la Palmeraie. Les dromadaires sont attachés les uns aux autres par groupes de deux ou trois, les touristes sont vêtus comme des locaux et hop, c’est parti. Nous croisons des dizaines d’autres « caravanes » de touristes déguisés de la même manière. La Palmeraie est par endroit un vrai dépotoir, et cent mètres plus loin, vous pourriez vous croire au paradis. Même les arbres affichent deux visages. Ils semblent en piteux état, et plus loin, on en voit toute une plantation de jeunes palmiers vigoureux. On vous offrira un thé à la menthe à la fin de la promenade et vous laisserez gentiment un pourboire.

J’aimerais qu’on me rassure, qu’on me dise que les dromadaires sont bien traités, en bonne santé, que les hommes qui nous guident ne sont pas exploités, qu’ils gagnent dignement et décemment leur vie, mais je ne sais pas trop à qui poser la question. Pas au Riad qui me vend l’excursion, pas au chauffeur qui me conduit, pas au guide qui nous escorte.

Faut-il faire cette excursion ? Allez, je dirais que si vous voyagez en famille, ça peut être sympa à faire avec des enfants. En revanche, en solo, c’est tout à fait dispensable.

J’ai poursuivi ma tournée des parcs par Le Jardin Secret. Deux jardins, l’un garni de plantes du monde entier, l’autre d’une végétation locale. Des vasques, points d’eau, dont le système est expliqué, irriguent ce coin de paix en plein milieu de la médina. Si l’affluence n’est pas trop importante, c’est l’endroit parfait pour se reposer, respirer, et même boire ou manger quelque chose. L’entrée coûte 50 dirhams (5 euros, à la louche), plus 30 si vous souhaitez visiter la tour. Si j’habitais Marrakech, je m’offrirais sans doute un abonnement annuel (est-ce que ça existe seulement ?) pour cet endroit tant il comble les aspirations au luxe, au calme et à la volupté.

En revenant vers le Riad (l’heure de la sieste !), je me laisse happer par une porte. Elle donne sur une cour intérieure avenante où des tortues se livrent à une course effrénée. Ce n’est pas tout, on y sert visiblement à boire et à manger dans un fort joli cadre. Le service est lent, tant mieux, je ne suis pas pressée, et le Berber Burger délicieux. C’est un Riad dont je ne connais pas le nom… ça vous fait une belle jambe ! Si vous le cherchez, vous le trouverez à côté du café Dar Cherifa.

Le soir, je retourne sur LA place pour profiter de son agitation nocturne, musicien, vendeurs de tout et n’importe quoi. L’ambiance est belle, festive, mais j’ai de la peine avec les sollicitations constantes. Au traditionnel « where are you from ? » je commence à inventer des réponses de plus en plus fantaisistes. Mais je me lasse vite de ce jeu.

Repas sur le pouce au Fnaque Berbère.

Mardi 13 février – STOP, ON REMBOBINE

Arrêtez tout ! On revient au début.

Je ne suis pas venue à Marrakech pour faire du shopping mais pour visiter. Seulement voilà, une bonne partie de la medina et composée de souks ou autres commerces et il est bien difficile de ne pas admirer l’artisanat marocain.

C’est sans doute mon éducation helvète qui parle, mais je ne suis pas à l’aise pour négocier un prix. Surtout que mon pouvoir d’achat suisse rend l’exercice un peu indécent. Malgré ça, je ne veux pas non plus acheter un objet trois fois sa valeur. Je regarde d’un oeil suspicieux mon foulard… vaux-tu vraiment le prix que je t’ai payé ?

Ah…. si j’avais commencé par l’Ensemble Artisanal de Marrakech

C’est tout proche de la Koutoubia, donc de LA Place. Les boutiques y affichent clairement leurs prix, vous voyez des artisans au travail. On ne vous harcèle pas, on prend le temps de vous expliquer ce que vous voulez savoir. Cuir, habits, travail du bois, du métal, l’indispensable bancomat (même si les cartes sont acceptées dans plusieurs boutiques), et petit café où vous pourrez vous restaurer ou simplement boire un thé au safran. Moi qui à la maison ne sucre jamais mes boissons, je commence à m’habituer à ce thé très sucré. La version safranée est également délicieuse. Je testerai à la maison, avec la jolie théière que je me suis offerte.

C’est incontestablement un bon endroit pour votre shopping. Et même si vous préférez les souks, faites-y un tour car vous connaitrez mieux les prix et pourrez marchander en connaissance de cause.

 

Sinon, ce n’est pas tout, j’ai passé une partie de ma matinée à la maison de la photographie qui expose des artistes ayant pris le Maroc comme sujet. Quelques magnifiques clichés, la possibilité d’acheter ou de commander des tirages de vos œuvres préférées. Un petit musée qui vaut le coup d’œil, que vous soyez amateur de photo ou d’histoire. Entrée 40 dinars si ma mémoire est bonne.

 

J’ai voulu aller, dans la ville nouvelle, visiter le jardin Majorelle, mais la file d’attente pour y entrer était de plus d’une heure. J’y retournerai peut-être jeudi, à l’ouverture.

Le lundi 12 au soleil

J’avais lu un article sur les Instagram Boyfriends, ces malheureux compagnons des instagrammeuses, ceux qui doivent trouver le meilleur angle, la lumière flatteuse, le cadre le plus prestigieux pour leur amie.

Ce matin, devant une des portes de la Koutoubia, j’en ai vu un qui se faisait houspiller « mais… on voit trop de sol ! Crois-tu que mes followers s’intéressent au sol ? » Il a dû s’y reprendre à une vingtaine de fois avant que son amie ne s’estime heureuse « Mais à quoi ça sert d’être devant la mosquée si on ne voit pas le minaret ? ». Et encore, heureuse est un bien grand mot. Le contraste entre les moues enjouées qu’elle prenait devant l’objectif le visage hargneux qu’elle adressait à son photographe aurait pu en remontrer à Janus lui-même.

Tout ça pour vous dire que j’ai passé une partie de ma matinée dans les jardins de la Mosquée. Luxe, calme, volupté.

Puis, direction le Palais de la Bahia heureusement encore peu fréquenté ce matin de février. Même si une grande partie du Palais n’est pas ouverte au public, ce qui s’offre à nos yeux est un voyage dans un conte des 1001 nuits. Multiples pièces, portes ouvragées, mosaïques, jardins, vasques… je n’avais pas de guide ni d’attentes particulières et ai pu laisser courir mon imagination. Sachez qu’il y est question de sultans, de vizirs, et bien sûr d’une bien aimée.

Repas délicieux sur la terrasse du restaurant « Un déjeuner à Marrakech »,  qui mérite son nom et retour au Riad. Quoi ? Les températures de février n’imposent pas une sieste ?

Soirée au Café Clock  qui propose des animations. Ce soir c’était contes, en anglais par deux jeunes hommes et un en arabe par un conteur traditionnel de LA place. Vérifiez le site ou la page Facebook  pour connaître le programme du soir.

Burger de chameau, plat trop copieux à mon goût mais plutôt bon. Il est possible d’arriver au Café par des ruelles et passages labyrinthiques, je ne vous le conseille que si vous avez une bonne carte ou un accès à Google Maps. Sinon, tout droit par la Kasbah ! Ça fonctionne aussi mais ça perd de son charme.

Oh, et sinon, j’ai craqué pour une paire de chaussures. Non, pas des babouches, de magnifiques petites chaussures noires rouges noires rouges (bon, j’avoue, j’ai craqué pour deux paires de chaussures) artisanales. C’est dans la boutique Balghim Magic, 82 Rue Kennaria (Riad Zitoune Jadid). Leur page Instagram est quasiment inactive. Dommage. Ils font du très beau travail et je pense emmener loin cette ces petites paires.

Marrakech – Dimanche 10 février 2018

Quel merveilleux métier que le mien qui impose une semaine de vacances en plein mois de février.

Juste assez pour filer au sud prendre le soleil.

Et pour mes premiers pas sur le sol africain, à moins de trois heures de Genève, j’ai choisi celle que l’on appelle la perle de l’Atlas, Marrakech.

Le Flightpass est un système d’abonnements. Pour un vil prix, vous choisissez 10 destinations desservies par Swiss, en Europe, au départ de Genève. Oui, je sais, le Maroc n’est pas en Europe, mais bon, s’il est sur la liste des destinations autorisées, je ne vais pas me plaindre ! Me voilà donc à l’aéroport, à regarder quelques flocons fondre en touchant la piste, et à rêver aux tours et détours de la Medina.

Le départ est retardé car il faut dégivrer l’avion. Rassurant ! On gicle je ne sais trop quoi et les ailes se teintent de vert. Trois heures et un voisin encombrant plus tard (non, les accoudoirs ne sont pas individuels. Oui, ils sont censés être partagés. Non, vos coudes ne sont pas agréables dans mes côtes), atterrissage en plein soleil, de quoi faire oublier la grisaille du matin. Passage de douane – lent mais sans souci. Le Riad a fait du bon travail, on m’attend pour le transfert.

Après avoir suivi mon guide dans des ruelles étroites, l’accueil se fait avec biscuits et thé à la menthe (bouillant et sucré).

La journée est déjà bien entamée, mais pas assez pour me garder à l’intérieur, d’autant plus que la place, que dis-je ? LA Place n’est pas très loin. Grouillante de monde, locaux et touristes, bordées de boutiques, elle ouvre sur les souks dans lesquels je me perds. Beaucoup de scènes à photographier, mais il est difficile de s’arrêter sans se faire harponner. Non, je ne suis pas venue pour acheter toutes les babouches, foulards, sacs, théières, tapis, babioles du monde. Non, je ne veux en aucun cas être impolie, mais oui, j’aimerais bien pouvoir prendre en photo ces deux chatons qui dorment dans un plat, sans me sentir obligée par la suite d’acheter toute la boutique.

 

(J’ai tout de même craqué pour un foulard)

Lorsque le soleil descend sur le Minaret de la Koutoubia, je rejoins le Riad (oui, je me suis perdue trois fois dans le dédale – ah il est beau mon sens de l’orientation). Il est tôt et la vie nocturne s’installe à peine sur Jemaa el-Fna, mais j’ai besoin de repos pour affronter les prochains jours, tant l’afflux de bruits, couleurs et odeurs mettra mes sens à rude épreuve.

The Wild Rover – samedi 30 décembre 2017

L’heure du retour, du bilan, des trucs et astuces.

Dublin, ville à taille humaine que vous pouvez visiter à pied. Un local m’a donné une astuce que je n’ai pas utilisée mais que je vous transmets volontiers.

Achetez un pass de deux jours pour un tour « Hop On- Hop Off ». Il y a quatre compagnies qui proposent plus ou moins les mêmes trajets pour plus ou moins le même prix. Faites le tour en notant les endroits qui vous intéressent puis, le jour suivant, recommencez le tour, cette fois-ci en descendant à chaque endroit que vous avez sélectionné la veille. Vous gagnerez du temps de trajet par rapport aux piétons. Et si vous êtes moins chanceux que moi pour ce qui concerne le soleil, vous resterez au sec.

Si vous y allez en hiver, pensez à vos gants et bonnets. Même si la température reste aux alentours de zéro, le vent peut s’avérer cruel.

L’anglais ne vous fait pas peur et vous le comprenez correctement ? Participez à « an evening of Food, Folklore and Fairies ». Non, ils ne m’ont pas sponsorisé !

Un hôtel bien situé, pas cher et calme ? Le Handel (qui doit son nom à G.F. Haendel dont le Messie a été créé dans cette même rue) correspond à tous ces critères.

Ce voyage a été pour moi l’occasion de tester un service que je pensais hors de ma portée : l’accès aux lounges dans les aéroports. J’ai tendance à arriver tôt, peut-être trop tôt, à l’aéroport. Dans la vie, je déteste être en retard, et dans le cas d’un voyage en avion, ça se paye cash. Donc, j’arrive tôt. Donc je passe la sécurité. Donc après j’attends. Cette année, j’ai décidé d’attendre le plus possible dans de bonnes conditions. Je teste l’application – site Priority Pass qui contre monnaies sonnantes et trébuchantes permet l’accès à moult salons de compagnies. Vous y trouvez sièges, prises électriques pour recharger vos batteries, snacks et boissons à volonté, journaux à disposition, luxe, calme et volupté. L’appli Lounge Buddy propose plus ou moins le même service, sans abonnement. Plus de détails lorsque j’aurai eu l’occasion de visiter d’autres salons.

J’aime les grands espaces, mais lorsque Swiss a lancé son Flightpass en septembre, je devais être parmi les premiers à l’acheter. 10 voyages en Europe pour Fr. 799.- ! Sérieusement ? C’est à cette offre que je dois mon saut de puce à Dublin et d’autres prévus bientôt.

Pour 2018, je me réjouis de mettre pour la première fois les pieds en Afrique avec un court séjour à Marrakech. Je retournerai en Asie pour parcourir le Vietnam et le Cambodge, puis le Népal et le Bhoutan. Je visiterai brièvement Lisbonne. L’Europe de l’Est et les pays baltes sont sur ma liste ainsi que la Suède et la Norvège.

La destination la plus WTF de 2018 sera sans doute Tchernobyl, prévu en juillet.

Rendez-vous dans un an pour le bilan de l’année !

Keep on moving

Looking for the rain – Vendredi 29 décembre 2017

En sortant de l’hôtel j’ai cru trouver ce que j’étais venue chercher. Une petite pluie me caressait le visage. Fièrement je mets mon capuchon, pour l’enlever cinq minutes plus tard en m’apercevant que l’averse avait cessé.

Dire que j’avais failli mettre un parapluie dans mes bagages !

Direction Grafton Street, vendue comme la rue la plus animée. Déception, pas un seul musicien, pas un bateleur, jongleur, acrobate, magicien. Il faut dire que la saison ne s’y prête pas. Qui aurait envie de se geler les doigts sur un manche de guitare. Il ne fait pas si froid, mais le vent persistant rend le port de gants fortement recommandé.

Oui, la rue est jolie, les vitrines agréables, mais elles ressemblent à toutes celles des centres-villes du monde entier. Les mêmes Zara, H&M, M&S, Swatch, Camper que partout ailleurs. Décidément à Dublin, je préfère les rues à pubs aux rues commerciales.

J’avais prévu les musées pour les jours de pluie. Comme ceux-ci ne veulent pas venir, il me faudra retourner à Dublin pour les visiter enfin. Aujourd’hui, j’arpente les rues.

Le soir, détour par le Leprechaum Museum pour un « Dark Land Tour ». Une heure d’histoires sombres et tragiques basées sur le folklore local.

La comparaison avec le spectacle de la veille est un peu cruelle et je me contenterai de vous dire que si vous ne devez en choisir qu’un, allez plutôt au Brazen Head. Bon, le prix n’est pas non plus le même.

Je n’ai pas passé un mauvais moment, mais je me suis un peu ennuyée et j’avais tendance à regarder un peu trop souvent ma montre. Ce qui est un comble pour un spectacle d’une heure à peine.

Moi mes souliers ont beaucoup voyagé – 28 décembre 2017

Peu de temps avant mon départ, une collègue de travail (coucou Annelyse) m’avait signalé un reportage sur Dublin. L’image qui m’avait le plus marqué n’était pas – oh surprise – une Guinness, mais la vue sur un phare rouge comme le chapeau du Père Noël.

C’est le troisième jour sans pluie sur Dublin. Un phénomène qui n’arrive qu’une fois par siècle m’a-t-on assuré. Signe que le jour est bien choisi pour aller voir le phare.

Gloups, Google Maps m’annonce 9 kilomètres. Mais seulement 1h50 de marche. Peur de rien, j’y vais ! Equipée de pied en cap, gants, bonnet, écharpe, chaussettes, baskets de marche, sac à dos, Olympus autour du cou, c’est parti. Vers 8h du matin, le soleil n’est toujours pas levé, eh oui, nous sommes au nord, à la période de l’année où les jours sont les plus courts. Ceci n’est pas pour me déplaire, j’ai droit au splendides lumières matinales le long de la rivière.

 

1h50 oui… mais pas pour moi. Est-ce mes petits pas ? Est-ce la faute à mes arrêts photo ? À un détour pour voir la rivière sous un autre angle ? Toujours est-il qu’il m’a fallu trois bonnes heures pour enfin m’asseoir au bout du monde de la jetée à l’ombre du phare Poolbeg. Est-ce que je regrette l’aventure ? Pas le moins du monde, même si au retour, je n’ai fait qu’un arrêt express à Trinity Collège, tant j’avais envie de reposer mes jambes de citadine mal entraînée.

C’est le moment de vous parler d’un équipement bien utile. Il y a un an, j’avais reçu d’une amie une paire de chaussettes de la marque Heat Holders. C’est un délice de les enfiler….mais vous ne les mettrez pas dans n’importe quelles chaussures tant elles sont épaisses. J’ai eu de multiples occasions de les mettre lors de ballades dans la neige et n’ai plus jamais eu froid aux pieds depuis. Enchantée par l’expérience, j’en ai équipé toute ma famille et me suis offert par la même occasion le set complet (bonnet, gants, écharpe) que j’ai eu l’occasion de trimballer au Groenland, en Islande, au Kazakhstan, et qui, à chaque fois, m’a rendu le froid supportable. Si vous cherchez de quoi vous protéger du froid, vous pouvez sans autre confier vos pieds, mains, oreilles à cette marque. J’ai trouvé les chaussettes chez Nature et Découverte et acheté le reste du set en ligne.

Au retour donc, je fais quelques pas dans Trinity Collège, puis me réchauffe quelques heures à l’hôtel en attendant la soirée au Brazen Head.

 

À Christ Church (ou était-ce à St Patrick ?) j’avais ramassé un flyer vantant une soirée « Food, Folklore and Fairies » dans le plus vieux pub de Dublin. . Pour 48 euros, des histoires, des chansons et un repas comprenant entrée, plat principal, dessert dans le cadre cosy du 3ème étage du plus vieux pub de Dublin.

Si je n’ai pas été emballée par la nourriture, je suis encore sous le charme des histoires et chansons d’Ollie Grace. Les conteurs-musiciens ne sont pas tous les soirs les mêmes. D’après le site, ils sont cinq à se produire en alternance. Ollie est-il le meilleur ? Sont-ils tous au même niveau ? Il me faudrait y retourner pour savoir. J’aimerais pouvoir profiter du spectacle sans devoir à chaque fois manger trois plats.

 

Pas que la nourriture soit mauvaise, c’est juste qu’elle est trop abondante pour moi et le gaspillage alimentaire me met mal à l’aise.

 

Je ressors de là avec l’envie d’en savoir plus sur le folklore local et un CD de chansons traditionnelles dans mon sac à dos.

 

Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas à tenter l’expérience, même si, comme moi, vous voyagez seul.e. Les convives sont répartis autour de grandes tables et vous partagerez vos éclats de rires avec vos voisins. Vous partagerez également d’impressionnants moments de silence et d’écoute.

 

Le repas-spectacle se termine à 21h45 et si le cœur vous en dit, vous vous arrêterez au rez-de-chaussée pour prolonger la soirée avec de la musique live.