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Mardi 16 octobre 2018 – ça c’est du vol !

Il y a deux problèmes, vous diront ceux qui souhaitent se rendre au Bhoutan :

  • Le prix du « visa touristique », 250 dollars par jour et par personnes, incompressible, qui permet au Bhoutan d’échapper au tourisme de masse.
  • L’accès. Car à moins de venir depuis l’Inde par la route, et je ne suis même pas certaine que ça soit autorisé pour les touristes non-indiens, il faut voler jusqu’à Paro.

Et ça, c’est une aventure en soi.

La piste est courte, étroite, l’atterrissage se fait à vue après des zig-zags entre les montagnes, il n’y a qu’une poignée de pilotes autorisés à s’y poser et en cas de vents importants, l’aéroport ferme.

Soyons honnête, c’est impressionnant, mais pas de quoi trembler sur son siège. Bien des vidéos Youtube ont été prises par des passagers ou co-pilotes.  J’étais préparée.

Pour le premier point, soit le prix du voyage, il faut savoir que ce coût de $250 (auquel il faut ajouter encore $60/jour si on est seul ou à deux) comprend le gite et le couvert, le guide et le chauffeur. Donc on s’y retrouve vite. Bien sûr, ça reste un voyage qu’on ne fait pas à la légère, on y réfléchit, on compte ses sous, on économise et pendant ce temps, on lit, on se renseigne, et enfin on franchit la porte de l’agence de voyage. Ce n’est pas comme partir à Barcelone sur un coup de tête.

Et c’est exactement ce que veut le Bhoutan.

Aéroport international de Paro

 

Des touristes renseignés et décidés.

Dans l’avion – un ATR quelconque d’une quarantaine de places de la compagnie nationale Drukair (difficile de ne pas penser systématiquement à Michel), principalement des têtes grises. A peine plus d’une heure de vol, un petit-déjeuner et on se pose après le zig-zag précité.

Le Bhoutan… son petit aéroport qui gère une poignée de vols internationaux plus quelques vols internes quotidiens, et l’impression d’avoir changé de monde par rapport à Katmandou pourtant si proche. Déjà, on respire !

Une fois l’immigration passée, les bagages récupérés, l’ATM dévalisé, nous faisons connaissance de Tashi le guide et de Soman le chauffeur qui nous accompagnent pour les dix jours du séjour.

Ils portent l’habit traditionnel, le gho, qu’ils ne quitteront que le soir, une fois leur mission accomplie.

On s’aperçoit vite que Tashi est sympa, un puit de science pour ce qui concerne son pays, sans doute un peu atypique puisqu’il arbore tatouages et nous parle rapidement de son deuxième métier : chanteur !

Le véhicule ne nous dépayse pas : c’est un gros 4×4 Toyota, du genre que nous avions utilisé pour traverser l’Islande et ses rivières à gué. Je me dis que c’est un peu exagéré (gaspillage de ressources, tout ça….). L’avenir me donnera tort.

La route vers Thimphu la capitale est bonne, tortueuse mais confortable. Un premier arrêt vers un temple nous apprend la première règle : no shoes = no photo. Si on doit se déchausser, les images seront également interdites.

A l’arrivée dans la capitale, nous nous dépêchons de visiter quelques musées. Demain, c’est jour d’élections, les troisièmes de l’histoire du pays qui renouvelle son parlement. Tout sera fermé pour permettre aux citoyens de se rendre aux urnes.

Nous profitons donc de ce jour pour voir le Musée du Textile et ainsi admirer la complexité des dessins qu’on peut trouver sur les habits traditionnels, les tentures, les tapis.

Halte ensuite au Folk Heritage Museum qui est situé dans une maison de maître du XIXème siècle et nous donne un aperçu de la rude vie des locaux. Un étage est pour les bêtes, un pour le grain et les provisions, et le dernier pour l’habitat. Il se compose d’une cuisine, d’une pièce à vivre et d’une pièce qui sert d’autel. Ah oui, il y a aussi des toilettes.

Enfin, nous faisons un court arrêt à l’institut du Zorig Chusum, où l’on apprend les arts traditionnels : peinture, sculpture, chant, travail des métaux du bois ou du textile qui permettent de préserver la connaissance nécessaire aux nouvelles constructions ainsi qu’au maintien et à la restauration des trésors architecturaux nationaux.

Les élèves sont admis sur concours dans cette école quasiment gratuite.) gratuite.

L’heure avance, nous sommes partis tôt de Katmandou et c’est avec bonheur que nous découvrons l’hôtel Sernya et son Swiss Restaurant (!!)

Sur la carte, c’est avec pas mal de stupéfaction que je lis raclette, fondue, röstis. C’est un Bernois qui a découvert le Bhoutan avec Helvetas qui a fondé l’endroit. Celui-ci est tenu par un de ses enfants.

L’heure de s’endormir en se remémorant aussi le choc du jour : l’Everest qui nous regarde droit dans les yeux entre Katmandou et Paro.