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Samedi 21 juillet 2018 – Double ration !

Transfert sans douleur jusqu’à l’aéroport de Kiev. Deux heures à tuer, un restaurant-cafétéria dont la carte m’allèche.

Je m’attable, commande un plat de spaghettis (champis-poulet) et une eau minérale. Un peu d’attente, le repas est bon, sans plus. L’endroit est très fréquenté et le serveur débordé.

Il débarrasse, je me décide pour un café. J’appelle le serveur. Il me fait signe qu’il arrive tout de suite. Il réapparait cinq minutes plus tard…. avec une assiette de spaghettis (champis-poulet).

Stupeur, incompréhension. Il parle mal l’anglais et moi pas du tout l’Ukrainien. Il appelle son collègue qui comprends plutôt bien l’anglais, mais visiblement ne saisit pas mon problème. Pour lui, pour eux, j’attendais toujours mon plat et mon refus de le manger est incompréhensible. Peut-être qu’ils se souviendront encore de cette touriste qui refusait obstinément le plat apporté et qui pourtant n’a pas bronché au moment de payer la note.

Il y a quelques années, j’aurais sans doute profité de l’erreur et avalé une deuxième ration 🙂

Aujourd’hui, je n’ai guère que l’énergie de raconter cette anecdote qui me fera sans doute sourire en la relisant.

 

On ne s’habitue jamais tout à fait

Le trac, ça viendra avec le talent, disait je ne sais plus quelle grande actrice à une starlette qui se vantait de ne pas en avoir… de trac donc.

Je me rappelle cette citation à chaque fois qu’il m’arrive encore de monter sur scène, ne serait-ce que pour accompagner une élève qui se produit pour ses parents et ses camarades lors de la remise des diplômes. Non, je ne me targue pas d’avoir un grand talent de musicienne, tout juste assez pour en faire un métier, mais ça me rassure de penser que le trac est normal, et qu’il est aussi normal d’en avoir encore, après tant d’années.

De la même manière, embarquer dans un train dès potron-minet pour Zürich ou Genève aéroport (si je veux que mon vol soit aux bons soins d’Etienne (https://twitter.com/flightlevel150) ), passer la sécurité, le contrôle des passeports, n’est pas banal. Lorsque j’arrive dans cet immense hall et que je cherche les informations sur les grands panneaux bleus, je vis encore un moment extraordinaire et mon cœur bat un peu plus vite. Est-ce qu’un jour je serai totalement blasée et j’entrerai dans un aéroport comme on entre dans une gare ? J’espère que non. Je préfère ce frisson.

 

Un contretemps m’empêche de prendre le vol direct Zurich Sofia et je me retrouve sur Air Serbia avec une escale à Belgrade. Pas de quoi trop se réjouir vu que je ne pourrai pas sortir de l’aéroport. Le premier vol m’apprend que la compagnie nationale serbe est entrée de plein pied dans le XXI siècle. Il y a du Wifi, on peut regarder les films proposés directement sur notre téléphone ou notre tablette.

L’aéroport Nikola Tesla m’aura appris que Novak Djokovic est sans doute bien plus important que Federer chez nous. Il a « sa » boutique avec gadgets et articles sportifs à son nom, son visage placardé en grand format, tel une star de cinéma.

Tout se gâte après Belgrade où un ATR-72 ferait passer Air Koryo pour une compagnie à la pointe de la mode. J’ai eu mal aux oreilles tant le bruit des moteurs était atroce. Ma voisine a sans doute dû se réveiller le lendemain avec des courbatures puisqu’elle a passé l’heure de vol tétanisée, ses mains agrippéea aux accoudoirs, la tête rentrée dans les épaules. Je lui dois cependant une fière chandelle, car la voir si crispée m’a permis de me détendre.

 

On ne peut pas tout avoir. La joie de la découverte d’ un aéroport inconnu, avec son lot d’hésitations et la possibilité de se faire arnaquer par un chauffeur de taxi peu scrupuleux, et des amis sur place.

On m’attendait donc et j’ai pu découvrir l’essentiel de Sofia en bonne compagnie.

Les mauvaises langues diront peut-être que je me répète mais je suis très sensible aux espaces verts, et même si parfois les racines des arbres rendent la marche difficile, tant ils prennent leur liberté et déforment les trottoirs, je ne peux qu’apprécier leur prolifération, entre béton et bitume. Jolie formule, n’est-ce pas que ce « entre béton et bitume ». C’est de Maxime Le Forestier qui s’y connaît en arbres.

Comme un arbre dans la ville

Un trajet en tram m’a fait même traverser une petite forêt. Toute ma sympathie va aux urbanistes qui décident de laisser une belle place à la verdure, qu’elle soit totalement domestiquée comme dans les grands parcs, ou plus sauvage à l’image de ce bois urbain.

La langue bulgare s’écrit en caractères cyrilliques et je m’amuse à tenter de déchiffrer les devantures, heureuse lorsque j’identifie une « banque de leasing » ou un « garage ». Elle sonne douce à mon oreille, même si, avec mes amis bulgares, nous échangeons en français et en anglais.

Trois jours donc, à découvrir Sofia, et à en déguster la cuisine. Merci le tarator, merci les poivrons, merci le fromage, merci le mish-mash revisité, merci l’ayran, je pourrais m’habituer à vous.

Tarator

Si plus haut j’ai félicité les urbanistes, je pourrais maintenant les gronder. A-t-on idée de laisser se développer la ville ainsi sans idée directrice ? Sofia est schizophrène, hésitant entre des architectures diverses, se permettant d’une main d’enfouir des ruines millénaires sous la construction d’un hôtel de luxe alors que de l’autre, elle réhabilite une antique nécropole sous la basilique Sainte Sophie.

Mish Mash

Et sinon, j’ai mis du temps à réaliser pourquoi j’avais « Goodbye Yellow Brick Road » en tête pendant toute une après-midi. Vous a-t-on déjà parlé des pavés dorés de Sofia ?

Good Bye Yellow Brick Road

J’ai tellement battu le pavé, j’ai tellement amassé d’informations pendant ces trois jours que je n’arrive pas à structurer ce que j’ai appris.

J’ai surtout eu la chance de retrouver de vieux amis presque perdus de vue, de pouvoir bénéficier de leurs connaissance, de leur disponibilité et de leur générosité.

Demain matin, départ pour la Macédoine